« Moscou envisagerait « de créer une autre structure que l’ONU pour régler les différents internationaux en conformité avec le Droit international », conséquence logique de présumées frustrations subies par la Russie. Frustrations allant des tractations de la diplomatie américaine pour obtenir le retrait de son droit de veto à la Russie, à une réforme de charte de l’institution devant débouchant sur l’exclusion de la Russie. »
C’est une éventualité qui donne froid dans le dos : la Russie poussée à se mettre en marge du concert des nations et prenant logiquement le leadership d’une autre organisation internationale qui devrait regrouper logiquement des États qui dénoncent régulièrement le suprématisme étatsuniens ou occidental (Chine, Corée du Nord, Bielorussie, Venezuela, Cuba, Iran, Syrie, Mali…) et désireux de vivre une souveraineté débarrassée des gazouillis sur fond de diktat des chantres du respect des droits humains et autres condamnations de la soi-disant « communauté internationale ». En d’autres termes, un autre « concert des nations » capable de fixer sa part de « ligne rouge » que l’autre, restée sous le giron onusien ne devrait pas franchir au risque de plonger l’humanité dans cette fatale troisième guerre mondiale qui tente désormais tout le monde, quoique tout le monde l’appréhende.
C’est pourtant une redoutable idée à laquelle le monde devrait être amené à se faire si la Russie met à exécution sa menace de tirer définitivement les conclusions des frustrations dont ses diplomates font l’objet aux États-Unis, pays siège de l’Organisation des Nations unies.
En effet, dans une lettre « adressée aux 195 États membres des Nations unies décrivant ses difficultés pour obtenir des visas pour ses diplomates à l’ONU » dont notre confrère Voltaire Net s’est fait l’écho début novembre, le pays du Tsar Pierre Le Grand fait état des manœuvres de Washington visant à empêcher nombre de ses diplomates de prendre part aux travaux de l’Assemblée générale de l’ONU et aux travaux de certaines commissions, en dépit d’une résolution (76/122 du 6 décembre 2021) de l’Assemblée générale relative aux obligations des États-Unis en la matière.
Moscou estime que c’est en violation des textes de l’organisation, notamment ceux sur l’accord de siège, que Washington pose des actes visant à restreindre le nombre de diplomates russes aux différents cénacles onusiens.
Ces frustrations auxquelles des observateurs ajoutent l’expulsion du territoire des États-Unis, fin février-début mars derniers, de 12 diplomates russes (membres de la mission diplomatique russe à l’ONU), ainsi que les tractations – à l’initiative de la diplomatie américaine – pour obtenir de l’Assemblée générale de l’ONU le vote d’une réforme de la Charte de l’institution débouchant sur l’exclusion de la Russie ou le retrait de son droit de veto auraient conduit Moscou à envisager, selon Voltaire Net, « de créer une autre structure que l’ONU pour régler les différents internationaux en conformité avec le Droit international ».