Je voudrais dire à mon grand frère que je préfère être ce couillon-là et vivant, que de rentrer au pays et être mort ou emprisonné, sans aucune raison apparente, comme bon nombre de pro-Gbagbo qui sont torturés, emprisonnés ou tués, chaque jour que Dieu fait… et lui ne lève pas le petit doigt pour condamner cela.
Je voudrais le ramener au dernier rapport d’Amnesty international qui est très édifiant sur la vie et la mort de ceux qui ont ont soutenu un candidat, comme il dit si bien.
Pour sa gouverne, le couillon que je joue a reçu au matin du 5 avril 2011, cinq colonnes de FRCI armés de lance-roquettes, de fusils mitrailleurs et d’armes d’assaut. Ils ne venaient pas pour prendre le petit-déjeuner avec moi puisqu’ils ont bousillé mon portail avec fracas, se sont introduit dans ma résidence et ont commencé à mitrailler tout ce qui bougeait.
Après s’être rendu compte que la résidence était vide, car mon frère avait eu le temps de se planquer chez le voisin, l’opération de pillage pouvait commencer. Je n’oublie pas cette course poursuite dans Abidjan lorsque ma position était signalée par leurs indics, et le traitement réservé à ceux qui étaient soupçonnés de m’avoir aidé ou hébergé.
Grand frère, le Seigneur me permet d’échapper à mes bourreaux, pour sauver ma vie, je suis même obligé de quitter le Ghana, ma première terre d’asile, car ceux que tu soutiens nous traquaient jusque là-bas.
Alors, quand le serpent t’a mordu, ver de terre te fait peur.
Si ton intervention dans cette émission consiste à dire à ceux qui étudient mon dossier d’asile que je ne suis point pourchassé dans mon pays, alors je te laisse avec ta conscience. Sache une chose: je préfère être un couillon vivant, qu’un brave mort ou emprisonné, pour être rentré sur tes conseils.
Alpha Blondy, Jean-Yves Dibopieu que tu connais très bien, et qui t’appelle « grand frère », n’est ni un homme politique, ni un milicien. Il n’a aucun mandat d’arrêt contre lui. Son seul tort, c’est son soutien à Gbagbo. OÙ SE TROUVE-T-IL ?
Quand tu répondras à cette question, tu comprendras que le couillon, c’est loin d’être moi.
Merci, grand frère, de t’inquiéter pour moi. Mais je vais bien, par la grâce de Dieu.
QUE DIEU BÉNISSE LA COTE D’IVOIRE.
SERGES KASSY