Françafricain dans l’âme, l’avocat Robert Bourgi, ancien monsieur Afrique de Jacques Chirac est considéré comme l’héritier spirituel de Jacques Foccart avec lequel son père Mahmoud Bourgi, important commerçant gaulliste, avait noué des relations d’affaires
Dans un entretien au Journal du Dimanche du 11 septembre, raconte comment il a pendant plusieurs années apporté des millions de francs, de dollars et d’euros en liquide à Jacques Chirac et Dominique de Villepin en provenance de chefs d’Etat africains. Morçeaux choisis…
«C’était toujours le soir. « Il y a du lourd? » demandait Chirac quand j’entrais dans le bureau. Il m’installait sur un des grands fauteuils bleus et me proposait toujours une bière. Moi qui n’aime pas la bière, je m’y suis mis. […] Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs. Cela pouvait aller jusqu’à 15 millions. Je me souviens de la première remise de fonds en présence de Villepin. L’argent venait du maréchal Mobutu, président du Zaïre. C’était en 1995. Il m’avait confié 10 millions de francs que Jacques Foccart est allé remettre à Chirac.»
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«Un soir, j’étais à Ouagadougou avec le président Blaise Compaoré. Je devais ramener pour Chirac et Villepin trois millions de dollars. Compaoré a eu l’idée, « connaissant Villepin comme un homme de l’art », a-t-il dit, de cacher l’argent dans quatre djembés. […] Les tams-tams étaient bourrés de dollars. Une fois dans son bureau, Villepin a dit: « Blaise déconne, c’est encore des petites coupures!« »
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«Une autre fois, lorsqu’il était à Matignon, Villepin s’impatientait parce que l’ambassadeur du Gabon était en retard. Il est finalement arrivé tout essoufflé avec un sac contenant 2 millions d’euros. « C’est lourd », disait-il… en frôlant l’infarctus.»
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«Il [Laurent Gbago] m’avait demandé combien donnait Omar Bongo, et j’avais dit 3 millions de dollars. Laurent Gbagbo m’a dit: « On donnera pareil alors. » Il est venu à Paris avec l’argent. Nous nous sommes retrouvés dans sa suite du Plaza Athénée. Nous ne savions pas où mettre les billets. J’ai eu l’idée de les emballer dans une affiche publicitaire d’Austin Cooper.»
Bonus. Robert Bourgi a soutenu ouvertement le futur nouveau président gabonais Ali Bongo Ondimba lors de la présidentielle 2009 : « Au Gabon, la France n’a pas de candidat, mais le candidat de Robert Bourgi, c’est Ali Bongo. Or je suis un ami très écouté de Nicolas Sarkozy. De façon subliminale, l’électeur le comprendra »
Lynx.info