Quand on n’est préoccupé que par une seule idée :
Conserver la jouissance qu’on a soi-même vidée,
D’une présidence qui ne peut jamais être une fin
Mais dont chaque jour on n’a fait qu’un lieu de grand festin
Pour soi-même, ses amis et ses nombreuses maîtresses
Sans vulgarité, caisses rimant avec fesses
Rebondissant pour services rendus bien sonnants
Soi-même rayonnant en très généreux amant
Soudain surpris, ébloui par un tournesol
On réalise le fait qu’on est cloué au sol.
Tournant en rond, c’est d’un zèle inouï qu’il brûle
Mais notre bon petit saint gesticule, gesticule !
Mais quoi? Des milliers de revenants en tous lieux
Qu’aucune force ne peut empêcher de vous poursuivre
Parmi lesquels des bébés, des femmes et des vieux
Des mal enterrés, mal morts qui voudraient vivre
Mais ont rencontré d’horribles monstres sur leurs chemins
Hordes lâchées par votre régime, vos assassins,
Ces revenants vous briseront toujours les ailes,
Qui gardent le souvenir de vos actions bien cruelles
Que n’effacent ni discours, ni voltige, ni argent
Eh, Monsieur vous avez beau jouer l’innocent
Petit comédien grimpé sur un monticule.
Mais notre bon petit saint gesticule, gesticule !
Oui, le petit saint va chercher lui-même son propre pain
Inutile d’insinuer qu’il agit comme Caïn
Oui le petit saint n’est pas insensible au mal fait
Mais qui donc l’a fait, ce mal ? Il ne le sait
Voilà ce que papa lui a appris à dire
Le petit saint, un homme simple traité de sanguinaire !
Ne voyez-vous pas qu’il ressemble á son père
Qui donc veut insinuer qu’il est encore pire ?
Le petit saint consacre son temps… (Et à toute allure),
Aux grands travaux du pays qu’il inaugure
Du trompe-l’œil, comme papa ? C’est ridicule,
Mais notre bon petit saint gesticule, gesticule !
Sénouvo Agbota ZINSOU
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