Le cas de Laurent Gbagbo ne constitue pas totalement une jurisprudence car toutes les décisions ne sont pas encore rendues. Par contre, cette pseudo-jurisprudence est dans une phase dynamique et nous pouvons encore l’arrêter nette en mettant en application les premières étapes de sa phase actuelle.
Deux événements qui ont marqué ces derniers jours, l’assemblé des Nations Unies et le jugement de Blé Goudé à la Haye, m’obligent à lancer cet appel. En effet, nous venons d’assister au ballet de nos chefs d’états africains à la tribune des Nations Unies. Pour la plus part d’entre eux ils ont passé le temps à parler d’une manière ennuyeuse, de leur pays comme des pays imaginaires dont les citoyens respectifs ne reconnaissent absolument pas. Ils n’ont en aucun moment parlé de l’essentiel des problèmes immédiats qui font peser des menaces sur les africains et par ricochet sur eux-mêmes. Je peux dénombrer entre autres au moins trois problèmes:
– La création de l’armée africaine
– L’abolition immédiat du Franc CFA
– La libération de Gbagbo
Contrairement aux apparences, la libération de Gbagbo, sans entrer dans les détails, est le problème dont l’absence de solution appropriée, risque de constituer une jurisprudence qui peut laminer tous ces pauvres chefs d’états d’une manière imprévisible.
La Pseudo-jurisprudence Gbagbo
Pour développer, reprenons la définition de la jurisprudence qui désigne l’ensemble des décisions de justice relatives à une question ou un problème juridique. La jurisprudence est donc constituée des décisions rendues par les hautes cours nationales ou internationales.
Le cas de Laurent Gbagbo ne constitue pas totalement une jurisprudence car toutes les décisions ne sont pas encore rendues. Par contre, cette pseudo-jurisprudence est dans une phase dynamique et nous pouvons encore l’arrêter nette en mettant en application les premières étapes de sa phase actuelle. On peut résumer la pseudo-jurisprudence Laurent Gbagbo comme une dynamique en quatre étapes :
1 – Arrestation brutale et barbare d’un homme d’état ou d’une autorité sans motif
2 – Séquestration de cet homme d’état ou de cette autorité dans des prisons sordides
3 – Traduction de cet homme d’état ou de cette autorité à la CPI pour crimes sans preuves. Il est maintenu en prison au mépris de la présomption d’innocence
4 – Nomination d’un procureur dont la mission est de passer 10 ans minimum pour apporter des preuves de culpabilité qui n’existent pas.
A la lumière de cette définition, je ne pense pas que ces chefs d’état sont assez naïfs ou ignorants pour comprendre qu’ils sont les prochains sur la liste. C’est paradoxal. Ainsi par exemple, tout chef d’état, à l’occasion d’un voyage d’état ou du bombardement du palais présidentiel peut se retrouver arrêté ou kidnappé , emprisonné dans je ne sais quelle prison avec pour seule action de justice la nomination d’un procureur qui aura pour seule mission la recherche pendant 10 ans des preuves d’inculpations d’actes qui n’existent pas.
L’application immédiate de La Pseudo-jurisprudence Gbagbo entraînera sa libération automatique.
Si nous enclenchons l’application immédiate de cette pseudo-jurisprudence, alors, et j’en suis persuadé, dès les premières arrestations, la fameuse communauté internationale, qui est si éprise de l’application du droit (présomption d’innocence), va immédiatement comprendre que la détention de Gbagbo n’est plus tenable ; Gbagbo sera alors automatiquement libéré.
Cette réaction de la communauté internationale est prévisible parce qu’elle compte ces criminels parmi ses membres et surtout elle est consciente que ces bandits sont allergiques à la prison (ils n’y tiendrons pas deux jours, alors que le Woody de Mama a pulvérisé tous les records de prison pour apporter la liberté a la Côte d’ivoire). A titre d’illustration, l’actualité me permet d’établir déjà une petite liste potentielle, même si je ne suis pas un spécialiste des affaires internationales:
– Nicolas Sarkozy pourra être arrêté pour sa seconde candidature à la présidentielle en France. Motif : récidive de tentative de tromperie sur les promesses électorales.
– Alassane Ouattara pour complicité de spoliation des pays africains par le FMI.
– Guillaume Soro pourra être arrêté pour avoir volé à Alassane Ouattara la responsabilité de la rébellion de 2002. Ouattara pourra d’ailleurs se porter partie civile, quand même, le petit gros a été un peu prétentieux sur ce coup là.
– Le cas des « supers pédophiles » ou sectaires qui écument les peuples naïfs d’Afrique est une mine à exploiter.
– Les directeurs des journaux comme Jeune Afrique qu’on peut accuser de taxer le berceau de l’humanité de Jeune continent. Peut-être qu’ils ont raison mais il aura à attendre, dix ans dans une prison chaude, le travail du procureur.
– Il y a toute une foule d’aventuriers qui arrivent en Afrique en sandalettes dans un pays et qui en moins de 5 ans deviennent non seulement des milliardaires mais sont convaincus qu’ils peuvent fermer la porte d’un pays au gré de leur humeur.
– Que dire de ces ministres Français cumulards et de ces anciens présidents Français qui ont un salaire de fonction en France et qui viennent dans la pauvre Afrique faire des rapports et des conférences a 3 millions d’euros ou 100000 euros.
Une voix me souffle que ces criminels seront difficiles à inculper. Je réponds en disant que ce n’est pas le plus important car ce qui compte c’est une raison pour l’arrestation. Je rappelle que l’objectif est de libérer Gbagbo en mettant fin à l’aboutissement de cette jurisprudence qu’on nous impose aujourd’hui. Autrement dit, n’ayez aucune inquiétude sur les motifs d’inculpation, ce n’est pas notre but, notre but c’est que ces gens-là, une fois arrêtés, perçoivent la perspective des dix ans a passer derrière les barreaux, le temps qu’un procureur apporte des preuves (existantes, cette fois ci) contre eux. Nous ne souhaitons d’ailleurs pas que ce brave procureur trouve des preuves contre ces individus mais il est important qu’il mette dix ans pour faire son travail car il faut être sérieux n’est-ce pas ?
Nous voyons tous que l’application d’une telle pseudo-jurisprudence est un danger sans précédent pour les délinquants à col blanc de tout poil qui se baladent en toute impunité dans les pays du tiers monde. Ces mêmes délinquants sont ceux qui ont pris en otage Laurent Gbagbo et Simone Gbagbo et l’éventualité de l’application de cette pseudo-jurisprudence poussera ces bourreaux à neutraliser la naissance de cette jurisprudence Laurent Gbagbo en le libérant immédiatement.
Il est vraiment très pénible de penser que cet humaniste, épris de justice et de paix, est en prison. J’accuse donc ici les chefs d’états et les juristes africains, non seulement d’avoir laissé transférer Laurent Gbagbo en prison mais surtout de l’y maintenir. En effet, l’application de la Pseudo-jurisprudence Laurent Gbagbo est une arme absolue que ces chefs d’états et ces juristes africains disposent pour entrainer de manière automatique la libération de Laurent Gbagbo.
Alors comme action, j’invite tous les panafricanistes, les associations, les journalistes influents, les réfugiés ivoiriens, à alerter et à inviter les grands juristes panafricains, les chefs d’états africains et les avocats de Laurent Gbagbo du monde entier à porter plainte devant les tribunaux ou juridiction des différents pays du monde entier contre ces criminels.
En conclusion, je prie tous les chefs d’état africains, et en particulier les dictateurs, de tout faire pour libérer Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo, Charles Blé Goudé, etc. (non pas pour leurs belles idées ou leurs beaux yeux) mais pour neutraliser cette jurisprudence qui est en train de se mettre en place et qui pourrait les balayer. Je supplie particulièrement Mr Alassane Dramane Ouattara à être en première ligne dans cette action et de peser de tout son poids indéniable car, nous le savons tous, la roue tourne et les vents changent de direction de façon imprévisible. En effet, cet homme pourrait se faire cueillir a tout moment au coin d’un aéroport au bout du monde et mis en prison non parce qu’il qui met les ivoiriens en prison, pourchasse les opposants, interdit les meetings de l’opposition mais plutôt pour sa passion pour les voyages (à ce propos, les ivoiriens l’appellent affectueusement Magellan). Mr Ouattara se demandera alors certainement si aimer les voyages est un crime ? Il ne sera donc pas surpris d’apprendre qu’un procureur a été nommé justement pour trouver (dans un délais d’au moins 10 ans) les preuves que sa passion pourrait être qualifiée de crime aux yeux des ivoiriens qui souffrent. Je pense que trouver un tel procureur sur notre continent n’est pas le plus difficile. Il se pourrait même que ce soit une spécialité africaine. D’ailleurs dans le cas de Laurent Gbagbo, les européens ont dû faire appel à Bensouda, pour trouver des preuves inexistantes contre Laurent Gbagbo. Au passage, n’oublions pas de venir en aide à notre sœur Bensouda qui est vraiment en souffrance car dans cette histoire, nous ne laisserons aucun fils ou fille d’Afrique (dignes ou indignes) sur le bord du chemin.
Douala Ngando