L’affaire commence à prendre des allures inquiétantes. Des «mercenaires» burkinabè, qui disent avoir combattu aux côtés des forces pro-Ouattara afin de déloger Laurent Gbagbo du pouvoir, réclament, une fois de plus, leur argent. Ils devaient, disent-ils, recevoir, chacun, 5 millions FCFA par mois. Mais ils affirment avoir été roulés dans la farine. «C’est le Commandant Zakaria Koné des Forces nouvelles qui nous a contactés et nous a remis, séance tenante, à Ouagadougou, 500 mille FCFA chacun. Mis à part cela, nous n’avons rien reçu malgré que nous ayons combattu au péril de notre vie», affirment-ils, très mécontents. «Zakaria Koné ne décroche plus le téléphone quand on l’appelle; l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina, Abdou Touré, que nous avons contacté, ne nous a pas non plus donné de suite favorable».
Les militaires concernés ont le regard tourné vers le Président Ouattara. «Il faut qu’il règle ce problème, sinon, nous allons prendre nos responsabilités», affirme l’un d’entre eux, sans autre précision. Visiblement, ce dossier brûlant devient de plus en plus brûlant. Et il va falloir trouver rapidement une solution au regard du caractère sensible de cette affaire. Selon des sources concordantes, le commandement de l’Armée burkinabè «suit de près la situation». Mais les militaires mécontents tiennent à préciser ceci: «Nous ne sommes pas en activité dans l’Armée burkinabè et nous n’avons pas été envoyés en Côte d’Ivoire par les autorités burkinabè. Nous avons traité directement avec la partie ivoirienne.
C’est elle qui doit résoudre notre problème, pas les autorités burkinabè. Nous demandons donc au Président Ouattara de faire diligence car cette affaire traîne depuis trop longtemps. Nous avons contribué, avec force et intelligence, pour qu’il soit au pouvoir. Nous ne réclamons que ce qui nous a été promis; et nous espérons que cela se fera le plus tôt possible». La balle est donc dans le camp des autorités ivoiriennes. Selon nos sources, le ministre ivoirien de l’Intérieur est imprégné du dossier depuis longtemps. Mais la suite tant attendue par les «mercenaires » se fait toujours attendre.
Hélène Traoré