Dans son message de vœux de nouvel an, le président national de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) invite les Togolais à rester déterminés en vue « d’une mobilisation générale décisive, dans un grand mouvement citoyen de libération nationale » en 2023.
Message de vœux du Président Jean-Pierre FABRE
Président National de l’ANC,
à l’occasion de la nouvelle année 2023
Mes Chers Compatriotes,
Au seuil de l’année 2023, je voudrais, au nom de l’ANC et en mon nom personnel, adresser à chacun de vous et à vos familles respectives, mes vœux ardents de santé, de succès et de prospérité. Je souhaite à tous, une nouvelle année paisible et radieuse, une année qui verra se renforcer et s’étendre davantage, notre lutte opiniâtre pour la réalisation de l’alternance et du changement politiques auxquels nous aspirons tous.
Nous remercions Dieu Tout-Puissant qui nous protège, nous guide et nous donne la force et le courage de surmonter tous les obstacles dressés sur notre chemin pour empêcher ou retarder notre marche inexorable vers la libération du Togo et du peuple togolais souverain, des griffes de la dictature.
Mon engagement personnel et celui de mon parti, l’ANC et de ses militants, s’inscrivent résolument dans ce sens. En effet, le Togo auquel aspirent massivement les populations togolaises, sur le territoire national et dans la diaspora, est un pays aux antipodes de ce que nous connaissons aujourd’hui, après 60 ans d’un régime d’imposture et de forfaiture. Nous avons la ferme ambition de faire en sorte qu’une fois libéré des griffes de la dictature, notre pays le Togo ne puisse plus jamais replonger dans les abîmes abjects de la mystification, du népotisme, de la division, du tribalisme et du pillage des ressources nationales. Celui qui s’y risquerait, verrait indubitablement dressées contre lui, toutes les populations, toutes ethnies confondues.
Nous voulons rassurer et protéger les populations civiles. Nous voulons rassurer et protéger les forces de défense et de sécurité. Nous voulons restaurer la confiance entre des populations d’origines différentes, qui vivent en communauté sur cette terre de nos aïeux, depuis des générations. Nous voulons redonner à la vie politique sa dignité, avec l’élégance, le respect et la sincérité qu’elle requiert. Nous voulons restaurer l’indépendance et la souveraineté de notre cher pays le Togo au sein du concert des nations.
C’est notre ambition pour le Togo, c’est notre profession de foi. Avec l’alternance et le
changement, l’arbitraire et le tribalisme sous toutes ses formes, seront combattus et éradiqués sur la terre de nos aïeux. J’ai pris et je réitère à ce sujet, au nom de l’ANC, des engagements très clairs qui constituent pour moi, un défi personnel.
Je puis dire que la principale ligne directrice de l’action politique de notre parti est précisément cet engagement ferme, constant et inébranlable aux côtés des populations togolaises en lutte pour l’alternance et le changement, des populations togolaises déterminées à mettre un terme à des décennies de violence et de terreur, d’arrestations arbitraires, de torture et d’assassinats, de duplicité, de falsification et de fraude électorale, de corruption, de mensonge et d’achat de conscience, de brutalités policières et de coups de force permanents.
Togolaises, Togolais,
Mes Chers Compatriotes,
La tâche est lourde, âpre et complexe. Elle est même périlleuse à maints égards. Elle exige probité, sacrifices et abnégation dans la vérité. Elle exige constance et persévérance, loyauté et sincérité. Et je demeure pleinement convaincu que c’est avec l’ensemble des forces vives de la nation sur le territoire national aussi bien que dans la diaspora, que nous bâtirons un autre Togo. Un Togo démocratique, uni et réconcilié. Un Togo résolument engagé dans un développement durable et partagé. Un Togo où la sécurité pour tous et pour chaque citoyen sera garantie. Un Togo tel que rêvé et conçu par les pères de l’indépendance et fondateurs de la nation togolaise. Un Etat de droit. L’heure est donc et toujours à la réflexion, à l’action pour opérer le sursaut patriotique qui sortira le Togo de l’ornière. L’heure est toujours à des discussions politiques sérieuses et crédibles, visant de réelles réformes politiques et électorales.
L’heure est toujours aux mesures courageuses, concrètes et adéquates, visant l’alternance et le changement auquel aspire le peuple togolais. L’heure est encore à la poursuite et à l’intensification de notre mobilisation contre l’injustice et l’oppression, contre l’arbitraire et la violence, contre la corruption et les coups de force permanents, contre l’usurpation du pouvoir et la mal gouvernance, contre le népotisme et le tribalisme, contre la falsification et la fraude électorale.
L’heure est surtout à la remobilisation des populations et à la préparation des prochaines échéances électorales, en bon ordre, dans la rigueur de l’action politique, dans l’ardeur au travail sur le terrain. Le régime RPT/UNIR ne peut prétendre que les élections se gagnent dans les urnes, lorsque, en 2005, il a dû massacrer au moins 500 personnes (rapport Doudou DIENE) avant de se proclamer vainqueur ; lorsque, en 2010, il a fait saisir par la gendarmerie, tous les procès-verbaux du candidat Jean-Pierre Fabre avant de se proclamer vainqueur ; lorsque, en 2015, il s’est empressé de se déclarer vainqueur alors que la CENI n’avait examiné que 14 procès-verbaux sur 42 et lorsque, en 2020, il s’est empressé de proclamer des résultats préfabriqués, après avoir traficoté abondamment et à ciel ouvert, les procès-verbaux des bureaux de vote, des CELI, de la CENI et même de la Cour Constitutionnelle. En somme, un énième coup de force électoral !
Une fois encore, je demande solennellement au Chef de l’Etat de prendre la pleine mesure des aspirations du peuple togolais souverain et d’y répondre sans louvoyer, sans qu’aucune goutte de sang ne soit plus versée, et en tenant compte des appels pressants et répétés des partis politiques, des organisations de la société civile et, tout particulièrement, de la Conférence des Evêques du Togo, de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo et de l’Eglise Méthodiste du Togo, en faveur et en soutien des revendications légitimes du peuple togolais. Des réformes politiques sérieuses en vue d’élections libres et honnêtes, des mesures énergiques et courageuses en vue de contenir efficacement l’impact de la vie chère, une stratégie transparente et cohérente avec un dispositif opérationnel en effectifs et en matériels en vue d’endiguer les incursions des adeptes de ‘’l’extrémisme violent’’.
Il s’agit de rassurer un peuple meurtri et traumatisé qui n’aspire qu’à la liberté, à la justice, au respect des droits de l’homme et des principes de l’Etat de droit, de la démocratie et de la bonne gouvernance. Je réitère mon appel aux Forces Armées Togolaises pour qu’elles prennent leur place aux côtés des populations togolaises et n’entravent pas la marche de la nation togolaise. L’armée nationale devra reprendre sa vocation républicaine et apolitique, au service de la nation tout entière et non d’un clan, d’un parti politique ou d’une personne.
J’appelle la communauté internationale à une lecture juste de la situation qui prévaut au Togo, et à une bonne compréhension des aspirations profondes du peuple togolais opprimé et excédé par soixante ans de dictature, soixante ans de bâillonnement de tous les mécanismes de l’alternance démocratique, avec, il faut le déplorer, le soutien actif ou tacite, la complicité de pays et d’institutions traditionnellement amis et partenaires du Togo.
C’est le lieu d’inviter les pays et institutions de la communauté internationale, traditionnellement amis et partenaires du Togo et des pays du continent africain, à écouter d’une oreille plus attentive et moins arrogante, les opinions publiques africaines cristallisées dans les aspirations profondes et les revendications légitimes qui s’expriment aujourd’hui d’une manière plutôt explosive et rageuse par une jeunesse africaine offusquée, déçue voire désespérée des échecs patents de la ‘’coopération internationale’’ mise en œuvre depuis la fin de la 2ème guerre en 1945 et qui s’est révélée un marché de dupes, dans lequel les ressources du continent sont pillées systématiquement, pendant que les populations africaines sont maintenues dans état de pauvreté, de misère, de dénuement et de précarité inqualifiables.
Depuis les pères de l’indépendance et aujourd’hui plus encore, les pays africains n’aspirent qu’à leur dignité, au respect de leur souveraineté et à leur capacité d’établir ou d’entretenir librement des relations de coopération dans tous les domaines avec l’ensemble des autres pays du monde quels qu’ils soient. Les gouvernements africains et la communauté internationale devraient désormais en tenir compte.
Mes Chers Compatriotes,
Cette année encore, nombre de nos camarades de lutte nous ont quittés. Au rang desquels notre regretté 1er Vice-Président Patrick Lawson-Banku. Je réitère les sincères remerciements du parti à tous les militants et sympathisants qui se sont mobilisés pour offrir à notre grand camarade et compagnon de lutte, des obsèques émouvantes et dignes. Nous déplorons la disparition de nombreux autres camarades et responsables fédéraux à la suite du 1er Vice-Président. Nous déplorons également les populations civiles massacrées ainsi que les soldats des forces de défense et de sécurité tombés lors des ‘’attaques terroristes’’ perpétrées essentiellement dans la partie septentrionale de notre pays.
En saluant la mémoire de tous ces compatriotes tombés pour le Togo, nous avons une pensée compatissante pour leurs familles respectives. Nous réitérons nos vœux de prompt rétablissement à tous les blessés et mutilés. Nous avons toujours, comme chaque année à pareille moment, une pensée compatissante pour toutes celles et tous ceux qui, l’âme en peine, passent cette fin d’année dans la tourmente et l’affliction, la tristesse et la désolation, victimes des dérives et autres exactions de ce régime.
Il s’agit notamment des prisonniers politiques, des populations réfugiées, déplacées ou contraintes à l’exil et à la clandestinité, les femmes et les commerçants ruinés dans les incendies des marchés, les personnels de la santé qui, sans grands moyens et dans un cadre professionnel délabré et laissé à l’abandon, se battent nuit et jour pour sauver des vies, tous les travailleurs togolais, en particulier les enseignants, qui luttent pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, la jeunesse en détresse, sans emploi et sans perspective, exposée à toutes les tentations et à tous les dangers d’un monde en désarroi.
A tous, je réitère ma pleine solidarité et mon plein soutien. Et je demande une fois encore la libération immédiate et sans conditions de tous les prisonniers politiques.
Togolaises, Togolais,
Mes Chers Compatriotes,
Le Togo et son devenir appartiennent à toutes les Togolaises et à tous les Togolais, sans aucune distinction. Toutes les Togolaises et tous les Togolais ont, individuellement et collectivement, le droit de voir comblée, leur soif de liberté et de justice. Mais il ne tient qu’à chaque Togolaise et à chaque Togolais et donc à chacun de nous et à nous seuls, de mener à son terme la lutte de libération de notre pays.
Voilà pourquoi, au seuil de cette année 2023 qui commence, je vous invite tous à une vigilance renouvelée et plus fortes que jamais en vue d’une mobilisation générale décisive, dans un grand mouvement citoyen de libération nationale. Soyez tous à ce rendez-vous pour notre cher pays le Togo. Soyons tous à ce rendez-vous pour la patrie.
Bonne et heureuse année 2023 à tous,
Et que Dieu vous bénisse tous !
ABLODE GBADJA !
Lomé, le 31 décembre 2022
Le Président National de l’ANC
Jean-Pierre FABRE