Que s’est-il passé au Togo? NPA
Mathieu : Le 4 mars 2010, lors du dépouillement des votes, le régime dictatorial au pouvoir depuis bientôt 50 ans a usé de subterfuges par l’intermédiaire de la CENI (commission électorale nationale) mais dépendante de la dictature. La réception du VSAT, système satellitaire permettant la détection des tricheries, a été stoppé ! A partir de cet instant, les résultats collectés étaient erronés par rapport aux sorties des urnes dans les centres de votes. Le peuple togolais souverain a voté majoritairement pour le candidat du changement, de l’alternance : l’opposant Jean-Pierre FABRE ! Mais, une nouvelle fois, la dictature a volé les élections financées par l’Union Européenne à hauteur de 20 millions d’euros au frais du contribuable que nous sommes ! En pleine crise mondiale, c’est scandaleux ! Ou bien l’UE organise des élections justes et équitables en notre nom ! Ou bien elle s’en dispense, au moins la communauté des hommes saura à quoi s’en tenir… A la dernière élection en 2005, le régime de Faure Gnassingbé a assassiné plus de 1 000 personnes, des blessés et des réfugiés par dizaines de milliers ! Moi-même je pose une question simple : est-ce-que le peuple souverain va voter pour son bourreau ? Ici, en occident, nous avons la chance de pouvoir voter pacifiquement et que l’Etat respecte l’expression populaire, même si, ces derniers temps, l’abstention est importante, voir les élections régionales. Là-bas, les gens votent en grand nombre, bravant le danger, mais le régime de manière redondante assassine sa volonté ! Assez !
Qu’exiges-tu du gouvernement Français, de l’Union européenne ?
Le minimum est d’invalider cette mascarade électorale et de demander le remboursement par la dictature togolaise des 20 millions d’euros financés à perte, pour les utiliser pour des créations d’emplois par exemple. Au-delà, ce qui serait juste, c’est de reconnaitre l’élection de Jean-Pierre Fabre comme nouveau Président du Togo, cette année de la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance de ce pays ! Quel symbole !
Tu connais bien l’Afrique pour y avoir vécu, et aussi pour y avoir lutté pour son émancipation. A ton avis, comment ce continent peut-il s’en sortir et comment nous, militants anticapitalistes internationalistes, pouvons-nous l’aider ?
En effet, j’ai vécu plusieurs années en Afrique de l’Ouest, notamment au Togo. Tout d’abord, il faut savoir que dans cette région c’est le seul pays où il n’y a pas eu d’alternance élective, en fait c’est « l’Albanie » de l’Afrique au temps de la chute du mur de Berlin ! Je vais être clair, à tous ceux qui disent ici en Europe : « que les africains rentrent chez eux ! », je leur dirai : « eh bien faites en sorte que nos gouvernements permettent l’émergence de la démocratie pour que s’installe dans ces pays un équilibre qui permette le retour des diasporas qui redonneront un « souffle nouveau » aux pays concernés ». Deuxièmement, que ces nouveaux états libres et démocratiques reprennent le contrôle sur leur patrimoine géologique, si vous voyez ce que je veux dire : je peux alors vous affirmer que les filles et fils du Continent Mère de l’Humanité retourneront enrichir leur pays de leur savoir faire ! Enfin, le sens de l’immigration changera car, les richesses de la terre étant sous l’équateur, ce sera à notre tour de demander des visas pour aller travailler en Afrique !
Sais-tu quel écho a rencontré ton action ?
Elle a permis de mettre un éclairage sur la situation inadmissible de ce pays du Golfe de Guinée, où, sous le mandat usurpé du fils du dictateur qui a repris la relève dans le sang, ce monsieur roule dans une voiture luxueuse de marque « Maybach » au coût d’environ 2 millions d’euros alors que 75 % de la population vit sous le seuil de pauvreté selon les indices de l’ONU !
NPA