Dans ce rapport, les FRCI, donc les milices pro Ouattara, étaient responsables de 727 décès dont 54 cas dus à des tortures et mauvais traitements, 545 cas d’exécutions sommaires, et autres
Il me souvient quand même, et j’espère que nous sommes nombreux à ne pas avoir la mémoire courte qui atrophierait notre jugement, que le 8 août 2012 Mme Ezouehu Paulette Badjo, magistrate hors hiérarchie et nommée par Alassane Dramane Ouattara comme présidente de la Commission Nationale d’Enquête sur les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire survenues en Côte d’Ivoire dans la période allant du 31 octobre 2010 au 15 mai 2011, a déposé un rapport d’enquête qui établissait que, aussi bien les pro Gbagbo que les pro Ouattara avaient commis des crimes. Dans ce rapport, les FRCI, donc les milices pro Ouattara, étaient responsables de 727 décès dont 54 cas dus à des tortures et mauvais traitements, 545 cas d’exécutions sommaires, et autres. Les pro Gbagbo, eux, avaient pour eux 1452 crimes du même genre selon le même rapport. D’autres rapports de Amnesty International, de Human Rights Watch et des enquêteurs de l’ONU ont divulgué des conclusions accablantes contres les pro Ouattara. Pourtant, depuis, il n’y a que les pro Gbagbo qui sont harcelés, emprisonnés, jugés, condamnés et très bientôt graciés pour démontrer la magnanimité de président de la République.
Ce verdict est triste, car il n’est que l’expression de la vengeance justicière et non de la justice de Themis. À quand les arrestations des autres criminels qui sont pour le moment adoubés, promus, décorés, honorés et enrichis? Les victimes de cette crise attendent toujours qu’on leur rende justice. On ne leur a servi que de la vengeance. Et cela est bien triste. »
Mamadou Koulibaly