Lome II savait, Faure aurait reçu des menaces

0

Le bus des Éperviers du Togo a essuyé ce 8 janvier 2010, des tirs de mitrailleuses nourris, pendant un quart d’heure. L’attaque vraisemblablement menée par des rebelles séparatiste du Front de Libération du Cabinda (FLEC) relève d’un non-sens de tout premier abord mais lorsqu’on gratte la couche des relations entre le Togo et l’Angola, il y a lieu d’avoir quelques frissons. C’était prévisible du moins pour ceux qui savaient, en particulier dans le camp de Faure Eyadema. On devra ici se rappeler et faire un parallèle avec le crash non élucidé, de l’hélico qui devait ramener les Éperviers à l’aéroport après un match contre l’équipe de la Sierra Leone et qui fut abattu. Une information que les autorités togolaises ont toujours cachée ou feint d’ignorer officialisant la thèse d’un accident suit à défection de l’appareil.

L’attaque du bus du Togo : Un ultimatum à Faure Gnassingbé ?

C’est dire que ces deux accidents n’ont rien de fortuit mais que c’était bel et bien deux attaques qui visaient l’équipe du Togo et ses officiels.

Joint par RMC Sport, l’attaquant du FC Nantes Thomas Dossevi a livré un témoignage effrayant. « Je vais bien mais des joueurs sont dans un sale état, a déclaré le joueur du FC Nantes. C’est de la folie. On est à l’hôpital (à Cabinda, dans le nord du pays). On s’est fait mitrailler comme des chiens. Ils étaient cagoulés, armés jusqu’aux dents. On est resté 20 minutes sous les sièges du bus. On arrivait du Congo où on était en stage. On rentrait en Angola pour préparer la CAN. C’est horrible. Il y avait une sécurité mais ça n’a pas suffit. Les joueurs sont dispatchés. Trois joueurs ont reçu des balles dans le ventre, le chauffeur a été touché. Ça s’est passé il y a deux heures à l’avant du bus. »

Alaixys Romao qui se faisait une joie de jouer la CAN 2010 en Angola raconte comment juste après avoir passé la frontière en provenance du Congo, le bus de la sélection togolaise a été pris sous le feu d’hommes en armes. Le joueur de Grenoble nous livre son témoignage : « Nous sommes tous sous le choc ! A ma connaissance, il y a sept personnes qui ont été touchés par les rafales de mitraillettes. Je suis actuellement à l’hôpital dans l’attente de plus de nouvelles. De ce que l’on sait, il y le chauffeur, notre médecin, une personne de la délégation, l’entraîneur adjoint et l’entraîneur des gardiens. Deux joueurs ont été également été blessés. »

Jamais deux sans trois, et il faut le dire, les officiels togolais devraient sérieusement s’inquiéter pour leur vie pour toute mission les amenant dans des zones où opèrent des rebelles congolais, angolais, sierra léonais ou libériens car bon nombre de ceux qui sont encore dans le maquis nourrissent des rancœurs contre le Togo, plus précisément la famille d’Eyadema.
Et pour cause le clan Eyadema est au centre de revendications faite par des héritiers de certains leaders politiques défunts (Doe, Mobutu, Savimbi….) qui avaient de leur vivant confié à feu Eyadema des trésors de guerre ainsi que des documents de premières importances.

A la mort de ces leaders, Eyadema s’était approprié ces trésors de guerre, prétextant auprès des héritiers que ces trésors étaient des paiements effectués pour livraison d’armes et divers matériels de guerre. De plus s’il y a conflit sur la destination de ces trésors, il y avait également conflit sur leur estimation. Les montants reconnus par Eyadema se révélaient très inférieurs aux sommes dont ces « héritiers » d’un genre particulier, avaient connaissance et réclamaient à Eyadema.

Le problème de ce genre de litige est qu’il est difficilement défendable devant un tribunal, surtout de la part de rebelles dont certains sont encore recherchés. Depuis la mort d’Eyadema en février 2005, son héritier Faure Eyadema a donc hérité de ce dossier épineux.

Ce dernier jouant d’une bonne foi de façade et donc présomptive, a indiqué aux « héritiers » créanciers ignorer tout de ces dossiers. L’envenimement de la situation fut tel que les héritiers d’Eyadema ont donc été l’objet de menaces de toutes parts. C’est dans ce contexte que l’hélico des Éperviers a été l’objet d’un tir de roquette qui provoqua le crash que l’on sait.

A priori, l’attaque dont viennent d’être victimes les Éperviers se situe dans cette même logique de vengeance entretenue à l’encontre des autorité de Lomé II.

Mais là où le bât blesse c’est que ces « vengeances » sont dirigées contre des représentations ou des symboles du Togo. Et nous en sommes à une deuxième tentative contre des innocents.

Lors de l’assassinat de AKA (Atsutsè Kokouvi Agbobli), Togocity avait rapporté que dans l’ordre des causes servant de mobiles à ce crime crapuleux figurait son implication dans le traitement du dossier des fonds et documents remis par Jonas Savimbi à Eyadema et dont ce dernier s’est fait indument propriétaire comme il le fit avec une partie de la fortune de Samuel Doe ou encore de Mobutu.

Cette agression, la deuxième du genre, dont ont été victimes les Éperviers est à chercher du côté du pouvoir et du régime Eyadema, ses héritiers détenant aujourd’hui ce que réclamaient à leur père les héritiers de ces dirigeants et chef de guerres disparus.

Il est le lieu de rappeler ici la publication par LA LETTRE DU CONTINENT dans son N°573 d’octobre 2009, d’informations relatives aux documents secrets de Savimbi remis à Luanda par Faure Eyadema « pour s’assurer la protection de « Zedu » (E. DOS SANTOS) ». En effet le journal rapportait dans une note confidentielle que « … Faure Gnassingbé lui a remis des documents cachés par Jonas Savimbi (Unita) à Lomé II. »

Le Togolais devront prendre à cœur la nuisance du clan Eyadema à leur pays et s’en défaire.

Ce qui n’est pas dit c’est que Faure et ses proches auraient reçu des menaces à l’encontre des Eperviers si jamais l’équipe se qualifiant pour le mondial et pour la CAN venait dans la région.

Cette attaque revendiquée dans un communiqué par un groupe se déclinant comme séparatistes du FLEC (Front de libération de l’Etat du Cabinda, un sous groupe de l’Unita de Savimbi), était prévisible. L’utilisation de la couverture d’une dissidence du FLEC révèle bien qu’il y a anguille sous roche et que ce sont les Eperviers qui étaient bien visés. D’ailleurs force est de préciser la déclaration à Luanda, d’Antonio Bento Bembe, ministre chargé des affaires de Cabinda, qui a parlé « d’acte de terrorisme » et a soutenu que le FLEC ne pouvait en être à l’origine. « Le FLEC n’existe plus, l’attaque vient d’individus qui veulent nous causer des problèmes », a-t-il dit.

C’est en prévision de cela que pour obtenir une protection contre toute agression visant sa personne et/ou des officiels togolais que Faure avait remis en octobre dernier des documents stratégiques sur les groupes de rebelles, leurs réseaux et leur financement au président angolais Dos Santos « Zedu ». Documents qui avaient été confiés à Lomé II par Savimbi du vivant d’Eyadema.

Cette agression contre les Éperviers n’est que représailles à la fois contre la confiscation par le clan Eyadema du trésor de guerre de Savimbi et la remise de ces documents mettant en danger les réseaux de rebelles dans la région par Faure Eyadema qui pensait ainsi en finir avec ces « héritiers » angolais.

Des infos de dernière minute juste avant la mise en ligne de cet article, précisent que l’architecte de toute cette combine est l’inusable saprophyte qui joue au machiavel dans l’ombre des couloirs de Lomé II : l’homme des « debascheries ».

Des combines qui viennent de coûter la vie à quatre personnes : le chauffeur du car (un angolais) décédé hier, l’entraineur adjoint (également entraineur de l’Asko de Kara) Abalo Ameleté, le journaliste Stan O’cloo attaché de presse des éperviers.

Quant au portier togolais Kodjovi Obilalé évoluant au GSI Pointivy, les informations le concernant sont pour le moment sujet à controverse. Il ressort cependant qu’il aurait reçu deux projectiles dans le dos.

Que la terre leur soit légère, et nos condoléances les plus attristées aux familles.

La rédaction

Partager

Laisser une réponse