L’Empire américain est-il entré dans un inexorable déclin ?

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À ceux qui sans hésiter répondent oui, nous répondrons laconiquement « ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué » et surtout prenons garde « de ne pas prendre nos désirs pour des réalité » en un mot n’allons pas trop vite en besogne. Cela en dépit des revirements diplomatiques sur le front syrien ou eu égard à l’actuel blocage budgétaire qui pourrait conduire l’Amérique le 17 octobre à se trouver en cessation de paiement. Certains veulent, à n’en pas douter, la peau de Roger Rabbitalias Barak Obama, ce qui n’a rien à voir avec la richesse matérielle réelle et les multiples ressources du génie américain et de ses oligarchies dominantes aguerries par vingt siècles et plus de gouvernance, en Orient et en Occident, à l’ombre des princes.

Perdre des batailles n’est pas perdre la guerre, et certes, si le déclin du dieu dollar est selon toute apparence bien amorcé, ceux qui dansent déjà sur son cadavre peuvent-ils dire quelle monnaie serait susceptible de lui succéder aujourd’hui ? L’€uro en crise ? Le Yen Japonais, le Franc Suisse ? Le Yuan chinois (1) ? Un panier de monnaies adossées à l’étalon or revenu en force comme beaucoup l’espèrent et le désirent ?

En fait rien de tel pour le moment ne se dessine à l’horizon, cela même si la Chine populaire a signé des accords avec la Russie, le Japon, l’Indonésie et le Brésil pour facturer leurs échanges commerciaux dans leur propre monnaie et non plus en billets verts. Enfin et à ce propos, nous ne ferons pas le catalogue des tentatives avortées pour échapper à l’emprise du dollar dans les transactions pétrolières… mal en à pris à ceux qui ont voulu s’en émanciper, l’Irak, la Libye… quant au petit Bahreïn(2), il est très rapidement rentré dans le rang.

Enfin l’Iran, qui un temps s’est essayé partiellement à l’€uro, donne à présent tous les signes extérieurs d’une certaine volonté de soumission (3). Il est vrai que les politiques de sanction portent leurs fruits amers et qu’elles ont mis le pays quasiment à genoux. À ce stade résister devient somme toute suicidaire, mieux vaut louvoyer, ce à quoi va s’employer la nouvelle équipe dirigeante iranienne en multipliant les gages de bonne volonté… Téhéran ne vient-il pas d’annuler sa conférence annuelle “antisioniste” [New Horizon Conference] prévue début décembre qui devait rassembler des intellectuels dissidents européens et américains… pour ne pas fâcher John Kerry et les intérêts extra américains qu’il représente plus ou moins bien ?

Pessimisme et/ou lucidité ?

Ce pourquoi, sans faire preuve d’un pessimisme excessif – mot d’usage courant pour désigner un réalisme lucide – ou d’une dérisoire obstination prospectiviste, il n’est pas absurde d’écrire qu’avec ou sans conflit ouvert, l’Iran est destiné à réintégrer – peu ou prou – la dévorante “mondialisation” dont il a voulu se tenir à l’écart. La globalisation est une sorte de “trou noir” qui a vocation à engloutir de proche en proche peuples et nations.

Processus se traduisant par une laminante normalisation culturelle, autrement désignable sous le vocable de gangrène libérale-libertaire, soubassement politique et a-moral du monothéisme New Age, celui du Marché… Idolâtrie qu’accompagne inéluctablement les bouleversement sociétaux et culturels dont la Vieille Europe se trouve actuellement la tragique victime. Aussi n’est-ce pas « bégayer » que d’annoncer que le chemin des concessions conduit assez souvent à la “concession à perpétuité”, autrement dit à la tombe.

Beaucoup salue le démantèlement de l’arsenal chimique syrien comme une grand victoire, celle de la paix contre les forces de dislocations et de haine visiblement à l’œuvre dans ce pays martyre. Oui da ! Une authentique victoire diplomatique qui a permis d’éviter d’un cheveu, une conflagration majeure au Levant, voire une guerre mondiale.

Nul n’en doute et il ne s’agit ici ni de catastrophisme et encore moins d’emphase. Car c’est bien ce que les observateurs les plus autorisés ont dit et répété sur un ton accentué de soulagement, avant et après le jour critique du 31 août ! Ceux qui comme votre serviteur, ont annoncé la guerre ne se sont pas trompés, seuls un ensemble de facteurs contre indicatifs ont fait, à la dernière seconde, pencher la balance du poids d’une plume blanche. Celle qui, dans l’Égypte ancienne, faisait tomber les âmes d’un côté ou de l’autre de la porte des enfers.

Des esprits éminents penchent du côté d’un optimisme prématuré

Je me garderais bien de dire que les optimistes sont des niais. Primo parce que cela dépasserait ma pensée, et de loin. Secundo parce que les pessimistes sont assez souvent des optimistes repentis. De ceusses auxquels l’expérience a enseigné que le pire est plus fréquent et plus probable que le meilleur. Qu’au fond l’état d’abondance n’est pas la norme mais l’exception. Que la dureté de la matière, la faim et la guerre sont des états normaux inhérents à la nature des choses et de l’homme, en un mot “naturels”.

Parmi ces têtes pensantes qui inclinent à la béatitude nous avons choisi Israël Adam Shamir(4), personnage d’exception s’il en est, pour qui « l’hégémonie américaine, c’est fini. La bête est maîtrisée. Nous avons passé le Cap de Bonne Espérance, symboliquement parlant, en septembre 2013. Avec la crise syrienne, le monde à la croisée des chemins a pris le bon virage. C’était un moment aussi risqué que lors de la crise des missiles à Cuba en 1962. Il y avait de fortes chances de déclencher la guerre totale… Le risque était immense : la Syrie allait se retrouver détruite comme la Libye ; une attaque israélo-américaine sur l’Iran devenait inévitable ; la chrétienté orientale perdait son berceau ; l’Europe se voyait envahie de millions de réfugiés supplémentaires ».

Et puis « souvenons-nous de la chute du Mur de Berlin… Deux ans plus tard, il n’y avait plus d’Union soviétique. Notre mémoire voit tout cela en raccourci, comme une seule et courte séquence. Tout cela avait pris un certain temps ».

Or, après un vote aussi négatif qu’inattendu du Parlement anglais « le président Obama a… rengainé son colt » et s’est défaussé de la « patate chaude en la refilant au Congrès américain… Or le Congrès ne voulait pas entrer en guerre, une guerre aux conséquences imprévisibles »… « La proposition russe d’en finir avec les armes chimiques de la Syrie permettait au président Obama de sauver la face ».

Et depuis « Le président Obama a eu un entretien [téléphonique] avec le nouveau président iranien, ce qui ne pouvait que peiner Tel-Aviv. Les rebelles de l’Armée syrienne libre ont décidé de discuter avec Assad au bout de deux ans, et leur délégation est arrivée sans encombre à Damas, laissant les extrémistes islamistes le bec dans l’eau » !

La Troisième Guerre mondiale a bien failli avoir lieu

Pourtant « la Troisième Guerre mondiale a bien failli avoir lieu, comme le souhaitaient les banksters. Ils ont trop de dettes. Si les Tomahawks avaient touché leur but… ils auraient pu en profiter pour effacer leurs dettes. Des millions de gens auraient péri, mais des milliards de dollars seraient sains et saufs dans les caves de JP Morgan et de Goldman Sachs… ».

Or, nonobstant le fait que « les É-U aient à Moscou encouragé les Pussy Riots, les gay parades dans le but de faire passer Poutine pour un dictateur, un ennemi des libertés et un homophobe dans les medias occidentaux et dans les media russes tenus par l’oligarchie »…

Nonobstant le fait que « le soutien de la Russie à la Syrie ait été critiqué, ridiculisé et présenté comme un acte brutal de déni d’humanité alors que les magnats de la presse occidentale affirmaient que la Russie finirait par laisser tomber la Syrie… [alors que]la Russie n’a jamais eu l’intention de lâcher la Syrie : les chrétiens orthodoxes syriens mettaient toute leur confiance dans Poutine [durablement ulcéré par le sort de la Serbie orthodoxes en 1999]… L’Église a soutenu les efforts de Poutine : pas seulement l’église russe, mais les catholiques et les orthodoxes ensemble se sont élevés contre la campagne yankee parce que les rebelles soutenus par les É-U massacraient les chrétiens… les églises de Jérusalem et d’Antioche ont fait de même. Et le pape a quasiment menacé d’excommunication Hollande, et la menace voilée a troublé le président français. De sorte que Poutine a bénéficié d’un double soutien : celui des patriarches orthodoxes et celui du pape : c’est un cas de bénédiction double extrêmement rare »…

En vérité du quasi jamais vu, tant l’antipathie, la défiance voire l’hostilité restent fortes entre les Églises d’Orient et d’Occident. Byzance au moment de tomber n’a-t-elle pas obéi au mot d’ordre « le turban plutôt que la tiare » ?

« Géopolitiquement parlant, la guerre se rapprochait d’ailleurs beaucoup trop des frontières russes… mais la Chine a aussi envoyé ses navires de guerre en Méditerranée ». Finalement, en dépit de tous les mensonges et les chausse-trappes tendues aux divers partis de la vérité « cette mésaventure a réglé son compte à l’hégémonie, à la suprématie et à l’exceptionnalisme américains. Fini “la Destinée manifeste” des É-U »…

Cependant «  le futur proche s’annonce turbulent mais il n’y a plus d’issue fatale ». Le ciel entende Shamir !

Au-delà de tout vision irénique

Bref tout cela est bel et bon et les éléments collectés par Israël Shamir sont impressionnants de bon sens. En effet la volte-face de la Maison-Blanche ressemble bien – vu de loin – à une déroute, militaire et diplomatique… mais il faut raison garder et recourir aux bilans de l’histoire pour juger du présent à leur aune ? Après tout le reflux du Vietnam n’a pas non plus été spécialement glorieux et pourtant la puissance américaine n’a depuis cessé de croître grâce certes à la suprématie du dollar, mais pas seulement.

La capacité à manipuler l’argent, l’ingénierie financière, science subtile et crépusculaire, à la marge de la vérité et du mensonge, ont tenu une place éminente. Et le savoir faire en ce domaine des virulentes oligarchies anglo-américaines y sont aussi pour beaucoup ! Tout comme la capacité de l’Amérique à drainer les cerveaux du monde entier, ce qui lui a permis de maintenir jusqu’à présent une importante avance, notamment en matière d’armements, vis-à-vis de ses concurrents et rivaux… ce que l’on nomme habituellement le “fossé technologique”.

La débâcle vietnamienne pour négociée qu’elle ait été eut dû avoir un autre retentissement. Il n’en a rien été, l’Amérique hollywoodienne pour faire oublier ses déboires en Asie des moussons, au moment où le conflit vietnamien prenait un tour tragique, partait à la conquête de Séléné le 24 déc. 1968… où nul ne devrait, ou ne pourra remettre les pieds avant vingt ou tente ans… comprenne qui pourra ?! Du grand art puisque la planète toute entière eut les yeux fixé sur le ciel au lieu de les avoirs braqués justement sur l’Asie et ses “grands cimetières sous la Lune”. Indéniablement l’Amérique domine et maîtrise l’imaginaire collectif du genre humain. Maîtrise que n’entame guère – ou presque pas – la fuite au petit jour – au sens propre – de ses derniers contingents évacués d’Irak à la cloche de bois… idem pour le futur retrait final d’Afghanistan en 2014 qui ne s’annonce pas non plus des plus joyeux.

En conséquence de quoi nous persistons, quant à nous, dans la prudence et le scepticisme éclairé par l’histoire, une histoire qui parfois se répète, parfois bégaie… à l’instar de l’auteur qui se répète, signe et persiste dans le pessimisme … dans l’espoir sincère de se tromper il est vrai ! Une Histoire qui en effet parfois innove de façon totalement inattendue, mutante, parce que nous n’avons pas su percevoir l’accumulation des causes qui allaient engendrer une révolution, un retournement de situation, soit un “saut qualitatif” ! À ce titre quand Shamir nous annonce préemptoirement que « les É-U vont perdre leurs droits à tirer leurs revenus de la planche à billets. Le dollar cessera de servir de monnaie de réserve au monde entier », nous n’acquiescerons que du bout des lèvres, parce que la bête n’est pas morte, qu’elle n’a pas encore poussé son ultime râle, ni surtout dit son dernier mot.

La bête n’est pas morte, loin s’en faut

Car autant l’effondrement de l’empire soviétique pouvait s’expliquer a priori ou a posteriori, par l’enchaînement logique des événements (national catholicisme polonais, bourbier afghan, Initiative de défense stratégique américaine [Guerre des étoiles], front terrifiant de Tchernobyl ayant mobilisé plus de 400 000 hommes, et cætera), autant la chute de l’Amérique, qui a plutôt bien encaissée le Krach de 2008 justement grâce à son industrie florissante de la fausse monnaie et de la planche à billet, tient bon. Fluctuat nec mergitur.

À part ces tueries – spontanées ou mises en scène, comme à Boston vraisemblablement – qui émaillent le morne quotidien des classes laborieuses, qui aperçoit à l’horizon la montée d’un “Printemps américain” ? Les gaz de schiste extraits des déserts du Nevada et d’ailleurs, vont doper l’économie dit-on en diminuant la note et la dépendance énergétique vis-à-vis des pays producteurs aussi difficiles ou incertains que le Vénézuela ou le Nigéria. De même nous pouvons gager que les divers filons liés à l’économie verte, durable, compensée carbone et les innombrables manipulations financières auxquelles elle donne lieu, vont relancer la machine – déjà crachotante à l’époque – mieux que ne l’a jamais fait la reconstruction du Koweït après 1991.

Au bout du compte, contrairement à ce que pense Shamir, l’Amérique ne désarmera pas, d’abord parce que les guerres, même perdues lamentablement, sont des terrains de jeu et d’essai pour les industries de l’armement et un moyen de faire progresser les matériels. Sans guerre pas de progrès ! Sans la guerre contre le Reich allemand l’aviation civile et la planète entière n’en seraient pas là où nous en sommes arrivés actuellement : pas de radar, pas de propulsion à réaction, pas de conquête dans les prochaines décennies à venir !

Bien entendu Shamir a bien noté et compris que l’Amérique n’agit pas seulement en raison d’une banale hybris [ὕϐρις démesure égotiste inspirée par l’orgueil et la vanité], mais en raison du sentiment eschatologique de son “élection”… « l’Amérique, le pays de l’Ancien Testament, s’est construite sur la théologie judaïque de l’exceptionnalisme, sur la notion de peuple élu » nous rappelle-t-il. Un “exceptionnalisme” qu’a explicitement revendiqué Barak Obama au lendemain du jour où la France s’apprêtait à jeter nos maigres forces aériennes dans la bataille pour la grandeur d’Israël et la plus grande joie des Likoudniki de Washington et Tel-Aviv. Shamir encore : « l’Europe traverse une phase aigue d’apostasie et de rejet du Christ, tandis que la Russie est toujours profondément chrétienne. Ses églises sont pleines, on se souhaite Joyeux Noël et Joyeuses Pâques les uns aux autres, il n’y a pas de morne saison. La Russie est un pays du Nouveau Testament. Or le rejet de l’exceptionnalisme, c’est-à-dire de la notion de peuple élu, est le fondement même de la chrétienté ».

Nous ne sommes pas encore tirés d’affaire

Nous ne conclurons pas en disant que l’affaire syrienne est loin d’être close. La France contre toute légalité internationale et contre sa propre loi interne, entend poursuivre et accentuer ses livraisons d’armes à ces rebelles et terroristes qui ravagent la Syrie. Alors que La résolution 2118 du Conseil de Sécurité (5) – votée à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations Unies le vendredi 27 Septembre 2013 – rend comptable de la situation sur le terrain les organisations et des États agresseurs, de toutes tentatives d’exploitation et de livraison, notamment d’armes chimiques, aux insurgés, tandis que les lois pénales françaises interdisent formellement toute fourniture d’armes ou d’argent à des organisations terroristes.

Double dispositif que M. Fabius, ministre des Affaires étrangères hexagonales, s’apprête, avec la bénédiction du fantoche élyséen, à piétiner allègrement : le 7 octobre le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, en visite officielle en Arabie saoudite, se concertait avec le régime wahhabite en vue de renforcer conjointement « l’opposition [doux euphémisme désignant les tueurs d’al-Nosra]et l’Armée syrienne libre » [AFP7oct13]. M. Le Drian après avoir été reçu par le roi Abdallah, s’est prévalu d’une « grande convergence de vue sur la situation régionale… Nous sommes dans la logique de renforcer la Coalition nationale syrienne et l’état-major du général Idriss…Nous soutenons la coalition à la fois militairement et sur les plans humanitaire et politique ».

Tout en soutenant avec une belle hypocrisie « qu’il n’y a pas de solution militaire en Syrie ». Alors pourquoi est-il nécessaire de renforcer militairement une « coalition », au demeurant inexistante en raison de ses divisions et de ses luttes intestines, puisque de toutes façons ces gens sont destinés à faire de la figuration dans les prochaines négociations russo-américaines dites Genève II (6).

Une sale guerre et un dossier qui suppure de tous les côtés. Au Liban, le patriarche maronite Béchara Raï s’adressant à une délégation de chrétiens et de musulmans préoccupée du sort des réfugiés syriens, mission conduite par l’évêque de Troyes Marc Stinger, a durement stigmatisé l’Occident complice des crimes qui se commettent en Syrie dans l’indifférence générale quant à leurs causes réelles [gallery.mailchimp.com14oct13]. « Aucun effort international ne doit être épargné, et cet Occident qui, jusqu’à peu, appelait à l’envoi d’armes en Syrie doit élever la voix et demander aujourd’hui que la paix y soit rétablie… On est en train de déraciner un peuple, de détruire une civilisation islamo-chrétienne bâtie en commun au long de quatorze siècles de coexistence. Voilà en fait l’objectif hypocrite de cette guerre : vider le Machrek [le Levant]de sa civilisation et le maintenir en état de guerre permanente à des fins politiques et économiques ». Ajoutons à des fins idéologiques et suprématistes, et le tableau sera complet.

Léon Camus 13 octobre 2013

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Notes

(1) La Chine est à l’heure actuelle le premier producteur d’or dans le monde et talonne les États-Unis premier détenteur mondial avec des réserves estimées à 4000 T. Pékin reste cependant muet quant au niveau précis de ses propres réserves, cela d’autant que les centaines de tonnes d’or extrait chaque année ne sont ni vendues ni exportées – production en 2012 : 323 tonnes avec une progression de 12% l’an – alors que la Chine continue à importer massivement du métal jaune voulant à terme y adosser le Yuan pour en faire une monnaie de change internationale… à l’image du dollar, du yen ou de l’euro.

 (2) Comme le Qatar qui renoncé à toute souveraineté monétaire et adopté de facto une parité fixe avec le dollar américain, le Bahreïn après avoir abandonné le projet d’une monnaie adossée à l’or, s’est sagement résolu à indexer de la même façon sa monnaie sur le billet vert. Kadhafi, guide de la Jamahiriya libyenne avait conçu peu avant sa chute, un ambitieux projet de dinar-or. Une monnaie émise par une organisation supranationale au service des États du Grand Maghreb, devant, afin de resserrer leurs liens commerciaux avec la Chine et la Russie, leur permettre de s’émanciper du $ et de l’€. Une velléité assez semblable avait effleuré le Raïs Saddam Hussein avant que les Yanks et leurs supplétifs ne lui fassent la peau.

(3) La politique d’ouverture du Président Rohani trouve déjà ses limites au sein même de l’appareil dirigeant iranien : n’a-t-il pas été en partie désavoué par le Guide suprême à son retour de New-York au lendemain de son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies ? Le 5 oct. le Guide Ali Khamenei commentait cet épisode historique en ces termes : « Une partie de ce qui s’est passé lors du voyage à New-York était déplacée … bien que nous fassions confiance à nos responsables » ? Voyage au cours duquel eut lieu un échange téléphonique d’un quart d’heure, le 30 septembre, avec le président Obama… le premier depuis trois décennies, la Révolution islamique et la prise d’assaut de l’ambassade américaine le 4 nov. 1979. Contact oral que les Gardiens de la révolution devaient qualifier le 2oct. « d’erreur tactique ». De son côté le général Amir-Ali Hadjizadeh, commandant de la Force aérospatiale des Gardiens [sepahnews.com] précisait « qu’un contact et un sourire ne peuvent faire oublier l’hostilité foncière des États-Unis [à l’égard de l’Iran] depuis un demi siècle ».

(4) Israël Shamir « Notre Cap de Bonne Espérance » traduit par Maria Poumier [israelshamir.net]. Lire de l’auteur, converti apparemment sincère à l’Église orthodoxe comme accomplissement de sa judéité, « Pardès », essai cabaliste de haute volée sur les rapports du christianisme et du judaïsme. Éditions « Entre la plume et l’enclume » 2003.

(5) Amin Hoteit « La résolution 2118 passée au crible de la réalité » [comite-valmy.org1eroct13].

(6) Pourquoi ne pas entrer dans les vues d’un État qui a généreusement confirmé à notre ministre VRP « l’entrée en vigueur effective à compter de ce lundi 14 oct. d’un contrat d’un montant d’1,3 milliard de dollars » destiné à la modernisation de quatre frégates et deux pétroliers-ravitailleurs séoudiens ? Les bons comptes ne font-ils pas les bons amis ? D’autres contrats sont par ailleurs en cours de négociations intéressant la défense antiaérienne séoudienne. Un projet d’environ 2 milliards d’€ porte sur la fourniture de missiles sol-air Crotale de dernière génération produits par le groupe Thales. Ainsi depuis son entrée en fonctions en mai 2012, le ministre d’une armée dite nationale – désormais fantomatique en raison des coupes budgétaires – aura effectué trois visites de pure courtoisie au royaume de l’omnipotente charia !

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