Le Burkina Faso a exhorté les troupes françaises mobilisées sur son sol à partir dans un délai d’un mois. De quoi faire craindre un éventuel rapprochement avec la Russie.
Les forces armées françaises ont un mois pour partir du Burkina Faso . Dans un contexte de tensions continuelles entre les deux États depuis des mois, Ouagadougou a réclamé dans la semaine le départ des troupes dans un délai d’un mois, rapporte l’AFP dans la nuit de samedi à dimanche. L’Agence d’information burkinabè (AIB) a confirmé l’information : « Le gouvernement burkinabè a dénoncé mercredi dernier l’accord qui régit depuis 2018 la présence des forces armées françaises sur son territoire. » De quoi donner « un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabè », a annoncé l’AIB, citant « les termes de l’accord du 17 décembre 2018 ».
La présence française décriée
Les autorités ont précisé que ce choix n’actait en rien « la rupture des relations avec la France » et que cela concernait « uniquement les accords de coopération militaire ». Dernièrement, la présence de l’ancienne puissance coloniale dans le pays pose problème . Des manifestations ont récemment été organisées à Ouagadougou pour réclamer le retrait de l’armée française du Burkina Faso, qui héberge 400 forces spéciales.
Un « combat pour la souveraineté »
Mardi, le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait fait savoir lors d’un discours face à des étudiants que le « combat pour la souveraineté » était « engagé », rappelle l’AFP. Celui arrivé au pouvoir en septembre dernier, lors du deuxième putsch mené en huit mois , a promis que les relations avec « certains États » seraient revues. Les autorités semblent vouloir diversifier leurs partenariats, notamment en ce qui concerne la lutte contre le djihadisme. Ibrahim Traoré a pour priorité la « reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes », relate l’AFP.
Ouagadougou pourrait envisager un rapprochement avec la Russie. La semaine dernière, le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tembela, avait déclaré qu’un partenariat plus approfondi avec Moscou serait « un choix de raison », lors d’un entretien avec l’ambassadeur de Russie Alexey Saltykov. « Nous pensons que notre partenariat doit se renforcer », a encore indiqué le Premier ministre qui avait fait une discrète visite à Moscou en décembre dernier.
Marianne Lecach JDD avec AFP