Comme un personnage de Halloween que la clarté d’un nouveau jour surprend et ébloui, le peuple Togolais semble perdu. Combien faudrait-il d’élections? Combien d’autres consultations pour qu’enfin la démocratie aie un sens chez nous? D’espérances trompées en rêves sacrifiées, les Togolais ont tant essuyé de larmes pour avoir vu défiler autant d’occasions manquées. D’aucuns résignés, d’autres traumatisés et défigurés par les stigmates d’un énième hold-up, s’en remettent tous à la divine providence.Dans un théâtre morne, digne d’un scénario d’holocauste, l’engouement d’un renouveau démocratique a fait place à l’amertume et à l’impuissance.
Pour d’autres, le prix de la compromission est fixé: Portefeuilles ministériels, emplois supérieurs de l’Etat, contrats juteux, espèces sonnantes et trébuchantes…Quelques parts à l’ouest, c’est le tour programmé de la Guinée et de la Côte d’Ivoire. Ces Républiques de Bolloré qui forment avec le Togo, le Gabon et le Congo Brazzaville, entre autres, l’axe impérialiste de la Franquie. Très solidaires, les uns des autres, les chefs d’États de ces pays ont quelques choses en commun: la confiscation du pouvoir aeternum, les répressions sauvages et la subordination de leur ressources économiques à la France.
Curieusement, le modus operandi est le même, avant pendant et après les élections: viol de leur Constitution, commission électorale et Cour Constitutionnelle verrouillées, fraudes massives et embastillement du vrai vainqueur, défilés des éternels corrompus de la Cedeao et de l’ONU pour valider leurs forfaits.
Au Togo, l’une des Républiques de Bolloré, c’est la garante-en-chef des intérêts de Bolloré qui est aux commandes du Gouvernement. Celle-là même qui a facilité personnellement les projets de construction du Troisième Quai, les projets Blue Line et Blue Zone, le projet Olympia, l’OPA de Canal Plus sur Media Plus et autres menus fretins de Bolloré. Da Vodou, qui a pu obtenir, pour la première fois au Togo, la présidence du groupe Bolloré pour un autochtone qui n’est rien d’autre que le beau Charles Gafan, son cousin de village, a renforcé son écurie par un transfuge d‘AP Moller, Edem Tengue, promu ministre de l’Economie Maritime, de la Pêche de de la Protection Côtière pour service rendu à …la concurrence.Pour tout cela, Bolloré a demandé et obtenu la Primature pour son préposé, scelant par là-mème, sa main-mise totale sur… le TogoL’hypocrisie de Macron connait des hauteurs. Mais en fait, ne nous voilons pas la face. Il a des intérêts à défendre. Quid des États-unis d’amérique ? Ils ne feront rien…ou parfois le minimum…mais pas plus…et pour cause! Les autres occidentaux et même les asiatiques voient d’un mauvais oeil un continent qui génére l’essentiel des réserves mondiales en matières premières stratégiques s’autonomiser et dicter ses affectations. La face du monde allait changer…
Pour l’heure, la CEDEAO des Peuples doit s’ériger en une muraille infranchissable pour endiguer le repli démocratique de l’Afrique francophone en adoptant les options suivantes:- un retour aux fédérations panafricanistes des Indépendances à l’image du RDA, qui, unissaient les peuples au-delà des frontières et mutualisaient les efforts de lutte- la cohésion des initiatives nationales en vastes mouvements transfrontaliers afin de promouvoir une unicité d’action autour de mots d’ordre pragmatiques et généralisés – la promotion des alliances politiques panafricanistes entre démocraties anglophones et Etats francophones d’Afrique autours d’objectifs communs, en l’occurence, la création d’une véritable monnaie unique sans entraves – la pression sur toutes les concessions de Bolloré Africa Logistics qui ont été attribuées en violation des règles de bonne gouvernance et qui perpétuent la main basse française sur la vie de ses anciennes colonies – Etc.
Il est désormais, on ne peut plus clair que, les fossoyeurs de la démocratie et de l’alternance en Afrique francophone ne sont rien d’autres que l’Élysée, les réseaux Paris et ses ramifications capitalistiques, qui maintiennent, contre vents et marées, des chefs d’Etats illégitimes et renégats à la tête de nos pays.L’axe ADO-Faure Gnassingbé-Alpha Condé doit céder. L’Afrique n’a que faire des gouvernances immorales. Les idées du djoutché, caractéristiques d’une gestion au jugé où les ressources du pays sont la carotte et l’armée le bâton, doivent cesser.
Jaurès Tcheou