La Riposte. Le chien et sa manière de s’asseoir

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  Le Fpi par-ci, le Fpi par-là. Le front populaire ivoirien, parti crée par Laurent Gbagbo est accusé par le régime Ouattara de tous les maux. Notamment de vouloir le déstabiliser. Akoun Laurent, son secrétaire général, doit être arrêté, dit-on. Il aurait revendiqué, à travers un communiqué, l’attaque qui a causé la mort de sept casques bleus, à la frontière ivoiro-libérienne. Le Fpi est aussi accusé de faire preuve de mauvaise foi, en refusant d’aller à la réconciliation, en plus d’être jugé d’arrogant. Et les sbires du régime de conclure sur un semblant d’indignation: « Fpi, la honte du pays !».

 En outre, prenant à témoin les pauvres ivoiriens, ils ajoutent : « les ivoiriens ont tout comprit » Bien avant cela, nous interpellions d’avance les ivoiriens, à travers nos analyses, sur les agissements de Dramane et de son régime, visant à détourner l’attention des ivoiriens de leur bilan calamiteux à mi-parcours et leur incapacité à juguler la crise socio-politique en Côte d’Ivoire. (Cf. « La république ouattarienne en plein de dans le complot des sept casques bleus » et « Bruits de déstabilisation : si seulement monsieur Ouattara et le Rdr se souvenaient »).

La présente n’a pas pour objectif de défendre le Fpi. Le parti à la rose regorge suffisamment de cadres compétents et d’intellectuels pour le faire. Notre démarche est surtout motivée par le fait que les ivoiriens aient été pris à témoins par le régime en place, voilà ce qui nous interpelle. Pour ce faire, nous nous en tiendrons aux faits.

« Les ivoiriens ont compris », ont-ils donc clamé. D’abord, qu’est ce que les ivoiriens sont-ils sensés avoir comprit, selon ces aventuriers politiques ? Ensuite, de quels ivoiriens peut-il bien s’agir ?

C’est inconséquent, voire malsain de vouloir travestir l’histoire et les faits. Vouloir prendre tout un peuple pour des imbéciles, relève tout simplement de l’immaturité politique et de la dissimulation.

Hamed Bakayoko, le danseur de n’dombolo

Sous nos yeux, ces personnes qui se targuent aujourd’hui de donneurs de leçon ont, de connivence avec les forces du mal étrangères, bombardé la Côte d’Ivoire, kidnappé son président avant d’y installer l’anarchie, le tribalisme et la dictature. Depuis plus d’un an, à travers une nébuleuse et inique politique, ils n’ont fait qu’exacerber les tensions sociales ; le sentiment d’injustice et aggraver la misère des populations. Le tout, au sortir d’une guerre dont le pays peine à se remettre. Qu’étaient-ils donc naturellement en droit d’attendre en retour ? Que le peuple ivoirien, résigné, accepte chaque jour de se rapprocher un peu plus de la tombe en  priant les anges du ciel pour que leur mort ne soit pas trop douloureuse ? Pendant que monsieur Ouattara et ses copains se la coulent douce ? Quelle leçon veulent-ils enseigner à ces ivoiriens, qu’ils prennent aujourd’hui à témoin ? Eux qui ont planifié et financé, depuis 2002, une tentative de coup d’Etat qui s’est muée en rébellion et qui, 10 ans durant, a endeuillé la mère patrie ? Quelles leçons de morale, Hamed Bakayoko, le danseur de n’dombolo, peut-il donner, quand le parti dont il est issu divisa la Côte d’Ivoire en deux, encouragea la chute du régime de Laurent Gbagbo, le diabolisant, avec l’aide des médias occidentaux ? Et quand finalement, à l’occasion de l’élection présidentielle, ils firent montre de leur expertise de comploteurs avec le trio infernal : Youssouf-Choi-Sarkozy ?

Souviens-toi d’où tu viens et tu sauras où tu vas

Ces mêmes ivoiriens qu’ils prennent à témoin, n’ont pas oublié ces moments douloureux et révoltants, bien au contraire. Car l’adage dit : « Souviens-toi d’où tu viens et tu sauras où tu vas ».

D’autre part, ils auraient pu, en toute légitimité et à juste titre, prendre  les ivoiriens à témoins et ces derniers auraient bien évidemment compris, s’ils avaient, depuis leur arrivée, recherché l’intérêt supérieur de ceux-ci et non cherché à privilégier leurs ‘’castes’’ et à assurer leurs arrières. En recherchant sincèrement le dialogue et la paix, les tenants de ce pouvoir, certes acquis par des  moyens illégaux, auraient pu bénéficier d’une accalmie, au lieu de chercher, à se venger par d’inutiles arrestations, emprisonnements, traques et représailles gratuites, comme ils le font actuellement. Bien évidemment, diront certains, que pouvons-nous attendre de personnes que la violence colle naturellement à la peau ?

En 2002, les ivoiriens reconnaissaient, à travers la riposte de l’armée régulière, les FDS contre les rebelles, de la légitime défense. Aujourd’hui, quand le régime dictatorial de monsieur Ouattara se dit victime de tentative de déstabilisation, dans quel cas de figure sommes-nous ? C’est cela que les ivoiriens ont compris. De fait, monsieur Ouattara et ses amis n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes et non au Fpi. Au lieu de chercher à émouvoir les ivoiriens par les démonstrations abracadabrantes (nous y consacrerons une analyse) du sieur Hamed Bakayoko, sur le plateau de la Rti-1, chaine de propagande du régime.

En résumé, ce que les ivoiriens, notamment ceux qui ne sont pas frappés de cécité ou d’obscurantisme « made by Ado la solution », ont compris, c’est que ce rocambolesque scénario, dans lequel monsieur Ouattara et ses copains jouent le rôle de victimes, en rejetant la faute sur le Fpi, avec en ligne de mire Laurent Gbagbo, est loin d’être clair et gagné d’avance. Ces ivoiriens ont plutôt compris que le régime ouattarien, gagnerait à jouer la carte de l’apaisement, en commençant pas rendre le pays viable. Car les fils et les filles de la Côte d’Ivoire souhaitent rentrer chez eux. Certains ont besoin d’être libérés, rétablis dans leurs droits de citoyens ivoiriens. D’autres veulent voir dans leurs poches et dans leurs assiettes, les effets palpables de l’essor économique garanti.

Or, cela ne saurait être possible que lorsque « le chien aura changé sa manière de s’asseoir », suivez mon regard.

Marc Micael La Riposte

 

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