La dernière farce de Navalny [Par Dominique Delawarde]

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À chaque fois qu’une importante élection russe se profile, un opposant de Vladimir Poutine disparaît dans des conditions troubles. Nous avons déjà eu droit à de nombreux feuilletons abracadabrantesques. Anna Politkovskaïa en octobre 2006, Litvinenko en novembre 2006, Nemtsov en février 2015, Skripal en mars 2018, Navalny une première fois en août 2020, sauvé de justesse parce que Poutine autorise son transfert en Allemagne, Navalny une deuxième fois en février 2024 et cette fois ci, c’est la bonne. Tout a toujours été attribué à Poutine. Des films à la gloire du tueur en série Poutine ont été tournés à Hollywood, histoire de mieux s’attaquer à la popularité inoxydable de cet homme et de lui bâtir une image de tyran sanguinaire à l’échelle de la planète.

J’ai, pour ma part, écrit des articles sur plusieurs de ces faits troublants dont certains ont fait un véritable tabac à l’époque de leur parution :

• https://reseauinternational.net/affaire-skripal-verite-ou-mensonge
• https://reseauinternational.net/lettre-de-vladimir-a-theresa-general-dominique-delawarde
• https://www.breizh-info.com/2020/09/06/affaire-navalny-verite-ou-mensonge par-le-general-dominique-delawarde 

Reprenons la dernière farce Navalny 2024 pour tenter de l’expliquer aux lecteurs intelligents. Pour les autres, ils peuvent passer leur chemin.

Après son interview par Tucker Carlson, la popularité de Poutine est à son zénith tant en Russie même, que sur l’ensemble de la planète. L’occident médiatique et politique est déstabilisé, et ce, d’autant plus que sur le front de la guerre en Ukraine, la défaite d’Advdiivka se profile inexorablement. Ca fait beaucoup, beaucoup trop pour un homme que l’occident planétaire a toujours voulu présenter comme un tyran sanguinaire à la face du monde mais qui gagne à être connu.

Les services occidentaux ressortent donc leur méthode éculée qui consiste à bâtir une nouvelle et belle histoire pour porter un coup décisif à la réputation de Poutine. Et nous voilà dans le remake de l’affaire Navalny de 2020. Tout aussi maladroite et cousue de fil blanc. Les services occidentaux et les médias complices prennent vraiment les citoyens européens de base pour des cons qui ne se poseront pas de questions. Ils ont d’ailleurs raison car il faut bien reconnaître que des cons, ce n’est pas ce qui manque dans l’occident otanien. En soudoyant les bonnes personnes, des relais des services occidentaux en Russie s’arrangent pour envoyer Navalny «ad Patres» sans trop laisser de traces. C’est même étrange que l’on n’ait pas retrouvé sur place le téléphone portable ou la carte d’identité égarée de Vladimir Poutine…

Pourtant, certaines questions se posent et les deux plus gênantes sont évidemment:

1 – Cui Bono ? À qui profite le Crime ? La réponse à cette première question désigne souvent le meurtrier dans la quasi totalité des enquêtes criminelles. Elle élimine d’emblée le candidat Poutine mais elle accable les services de l’occident otanien. Leur intérêt ? Réduire à néant le bonus engrangé par Vladimir Poutine dans son interview avec Carlson ; occulter, sur le plan médiatique, la piteuse retraite en cours d’Advdiivka. Faire oublier Gaza.

Mais il y a une autre question qui tue. L’épouse de Navalny, Ioulia Navalnaïa, était, par le plus grand des hasards, bien sûr, invitée à s’exprimer à la 60ème conférence de Munich sur la Sécurité. L’invitation avait été lancée, par une heureuse coïncidence, avant l’annonce de la mort de Navalny. Il est évident que le discours d’une jolie veuve est toujours plus crédible, respectable et poignant que le discours d’une simple opposante qui cherche à discréditer son président en exercice.

Mais l’indignation de la veuve de 47 ans, Ioulia Navalnaïa, est un peu moins crédible, lorsqu’on sait que, n’espérant pas revoir son mari avant la fin de sa peine d’emprisonnement de 19 ans, elle l’avait déjà plus ou moins remplacé. Le pion Navalny n’ayant plus aucune utilité dans le jeu politique des occidentaux en Russie puisqu’il était en prison pour longtemps, il convenait pour nos «services» de le remplacer par une personne plus charismatique: sa femme.

Pour la «booster» en politique, un film documentaire venait d’être réalisé sous le titre «Navalny» dans lequel la jolie future «veuve» jouait son propre rôle. Aucun des lecteurs de ces lignes ne s’étonnera que ce «forcément très bon documentaire» ait obtenu l’Oscar du meilleur documentaire, en mars 2023, à New York.

Il faut dire que ce documentaire avait été réalisé pour CNN (tiens donc …) par un jeune, beau et séduisant sayan canadien de 29 ans, Daniel Roher, dont chacun peut imaginer la mission qu’il avait reçu en s’attelant à cette tâche. Évidemment, la jolie veuve qui goûtait aux joies de la célébrité en occident otanien ne pouvait rester indifférente à sa nouvelle vie de star.

Selon le Time of Israël, ce beau et jeune sayan réalisateur aurait appelé en mars dernier les Israéliens à s’inspirer du dissident russe Navalny et à ne pas «esquiver la lutte contre l’autoritarisme». À voir ce qui se passe aujourd’hui à Gaza, où un régime sioniste autoritaire et toxique sème la mort sans limite, il n’a pas été entendu.

• https://fr.timesofisrael.com/le-realisateur-oscarise-de-navalny-invitele-monde-a-resister-aux-regimes-toxiques

Sans épiloguer trop longtemps sur cette bonne farce, jouée par nos Ioulia Navalnaïa et Daniel Roher 2023 services pour tenter de salir l’image de Poutine et de limiter son score à la prochaine présidentielle russe, on peut aussi se demander pourquoi le chœur des vierges médiatiques de l’occident otanien s’est exprimé si vite et si fort, en meute, comme il sait si bien le faire. Pourquoi Wikipédia qui avait sa mise à jour sur la biographie de Navalny toute prête a réagi si vite, sans se poser de question, pour mettre le décès en ligne et son narratif présumé «impartial» de l’affaire.

Pour conclure, les responsables russes seraient, eux aussi, en droit de poser quelques questions à l’Occident otanien :

QUI a tué les 2 frères Kennedy à 5 ans d’intervalle ? (version crédible SVP). Revoir, pour mémoire, l’excellent documentaire suivant qui pose les bonnes questions. anglophones : https://www.youtube.com/watch?v=a37FM542MXE francophones : https://geopolitique-profonde.com/kennedy-assassinat-guyenot
QUI a pendu le prétendu suicidé Epstein, sayan et agent du Mossad, dans sa prison de «Haute sécurité…» le 10 août 2019, parce qu’il devenait encombrant et dangereux ?
QUI a jeté à la mer Robert Maxwell, magnat de la presse britannique retrouvé noyé, sayan et agent du Mossad, parce qu’il devenait encombrant et dangereux ?
QUI a tué Gonzalo Lira, cinéaste américano-chilien pro-Poutine dans une prison ukrainienne. POURQUOI la meute médiatique occidentale ne s’est-elle pas mobilisée pour traiter ce scandale avec la même ardeur qu’elle le fait pour feu Navalny ?
Vladimir Poutine n’avait il pas raison en disant à Tucker Carlson que la propagande occidentale était championne du monde au point qu’elle réussirait à imposer son narratif quellesque soient les preuves présentées ?
Bonne chance à Ioulia Navalnaïa dans son nouveau rôle de star sélectionnée, adulée et promue par la CIA, pour être la nouvelle «opposante numéro 1» à Vladimir Poutine jusqu’au jour où nos services décideront qu’elle n’est plus «utile». Il lui faudra alors faire très attention. La CIA n’a pas d’ami …

À chacun de se forger son opinion sur cette affaire «Navalny II» que je qualifie sans hésitation, pour ma part de comédie, voire de farce grossière.

Dominique Delawarde

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