Kpatcha : De sa prison, il fait sa révolution !

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Le Togo peut connaître un nouveau visage entre le 27 et le 28 janvier 2012. Et pour cause, Faure va présenter son nouveau parti politique aux Togolais. Alors sur les 81 partis politiques encore existants, le fils d’Eyadema a pensé qu’il faille greffer son invention aussi. Mais la grande inquiétude, sinon la grande inconnue est belle et bien celle liée aux caciques du RPT, encore tapis dans l’ombre et qui voient d‘un mauvais œil l’arrivée d’un parti qui échapperait à leur contrôle. Et qui n’a pas une portion de contrôle dans l’appareil d’un parti politique peut voir son train de vie chuter d’un cran. D’autant plus que c’est la politique qui nourrit au Togo et hisse le politicien au rang des meilleurs corrompus. C’est dans cet esprit que Faure voudrait se débarrasser du legs très lourd qu’il a hérité de son patriarche de père Eyadema. Rien n’est moins sûr d’autant plus que le fils de la nation aussi n’a pas donné l’espoir aux Togolais qu’il pouvait faire mieux. Voyage sur une guerre entre clans rivaux d’un vieux parti qui prend une forme cynique d’une révolution.

Une révolution brouillonne dans la cité !

S’il est vrai que les conditions des étudiants togolais sont déplorables et révoltantes, il est à souligner que ces derniers ne constituent pas encore une force dissuasive d’autant plus que différents syndicats et corporations des étudiants se font plus la guerre lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts communs. Dans ce sens tous les apparatchiks autour de Faure comme les caciques du vieux parti ont compris que loin d’être l’avenir de tout un pays, les étudiants pouvaient servir de terreau quand on veut se faire des « Atalakous », des croques en jambes et se dribbler mutuellement. Et pour l’instant, ce sont les vieux, mieux les nostalgiques qui sont en première loge dans la révolution brouillonne du côté de la ville de Kara. Alors que les étudiants étaient dans les rues pour crier leur raz le bol, beaucoup de caciques ont activé le HACAME et sa force brute composée de militaires. Comme toujours. Ici on a le remake des années 1990 où en plein meeting un inconditionnel du RPT trompait l’opposition en brandissant l’arme qui va tuer le tyran Eyadema dans les prochains jours. Pire, on a plus assisté à Kara à la révolution des militaires qu’a celle des étudiants. La preuve, chacun scandait ce que feint d’ignorer Faure : « Libérez Kpactha », « Eyadema, réveille-toi pour voir ce que ton fis nous fait endurer ». Et dans ce cas bien précis, la ville de Kara n‘aura pas été la seule à avoir subit toutes les humiliations du fils de la nation. C’est tout le Togo que Faure a humilié en cultivant autour de lui la paresse, l’impunité, la gabegie et en drainant les ressources du pays dans des mains obscures. Tout le monde sait que Bolloré ne tiendrait pas le port de Lomé que le pays irait mieux. Mais pas Faure, visiblement. Et la France n’aurait pas l’œil « dedans » au Togo que le pays se porterait mieux…

Quand le RPT rappelle ses vétérans !

La maison appelle, et tous les vétérans doivent se retrouver dans leurs positions respectives. Pour le seul mois de Novembre, pratiquement, tous les ambassadeurs du Togo en Europe avaient déserté pour répondre massivement présents à l’appel. A Lomé, selon nos sources, Solitoki Magnim Esso, Secrétaire Général du vieux parti RPT a consulté, sinon beaucoup consulté. On se laisse des codes. Chacun apporte son expertise. Dans l’armée,on passe des coups de fils aux derniers progressistes. Le message bien huilé reste le même: « Faure veut vendre le RPT avec la création de son parti » et bien pire : « Faure va remettre le pouvoir à l’opposition ». Dans le jardin des nostalgiques du RPT, des phrases qui sonnent comme le début de la fin du pouvoir. Il faut voir si on peut rectifier le fils de la nation par une révolution. Le premier test paraît menaçant mais pas du tout médiatisé. A la rédaction du Lynx, les coups de fils pleuvent. Les courriels aussi. La rhétorique aussi reste la même : « Pourquoi vous ne couvrez pas l’événement. Pour un grand journal on-line c’est honteux ». Dans les faits, les caciques du RPT ont fini leur devoir : « pousser la ripaille dans la rue ». Il ne restait qu’aux journaux d’éparpiller le message dans la cité. Et le Lynx ne se fait pas prendre dans ce traquenard d’une vraie fausse révolution.

Une bande d’hypocrites dans la cité !

Quand Faure avait mis la main sur son demi-frère cadet, le Député Kpatcha Gnassingbé, tout était encore rose dans la ripaille Kabyè et on lisait une joie sur les visages de beaucoup de cadres du parti. Personne ne se rendait encore compte que la terre tournait. Comme un seul homme, tous les amis, parents et un peuple qui venaient de le voter à 90 %,comme député, avait fini par faire son mea culpa à Faure et d’ailleurs: « C‘est bien que tu l’aies arrêté. Il n’y a pas deux capitaines dans un bateau » pouvait on entendre. Même du côté du confrère La Dépêche qui avait ses entrées chez le député on a aussi tourné son écritoire du côté de celui qui était « Faure ». Le Lynx était au devant de la scène pour remuer dans la plaie et crier à hue et à dia que les Kabyè avaient trahi un des leurs. Mais qui pouvait prendre son temps pour écouter le fauve de l’information et de l’investigation quand la joie, de voir Kpatcha comme un vulgaire bandit et non encore dépoussiéré de son immunité de député, se lisait déjà sur les visages.

Jugé, dépouillé de ses biens et droits civiques et condamné à 20 ans de prison, les caciques qui au fait sont entrain de perdre dans une vitesse comparable à celle d’une fusée leurs privilèges ont compris qu’il faille jouer la « carte Kpatcha » dans le nerf de la guerre qui les oppose aux jeunes petits caïmans autour de Faure. Pour ces caciques, il faut donner un décor surréaliste du prisonnier Kpatcha qui serait entrain de faire sa révolution depuis sa prison. Et apparemment, ils ont gagné la première partie en surfant sur la corde familiale des Gnassingbé qui ne tient plus que par deux bouts de coton, selon nos sources.

Ici, il est du devoir du député Kpatcha, du fond de ses geôles, d’interdire qu’on utilise sa souffrance à des fins politiques. La révolution, Kpatcha la fera. Mais pas avec des hommes hypocrites, et surtout pas avec un peuple kabyè qui lui a tourné le dos quand il en avait le plus besoin d’eux!

Camus Ali Lynx.info

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