Alors que la junte militaire au pouvoir à Bamako est en ce moment dans une situation délicate, face aux sanctions brandis par les chefs d’Etat de la CEDEAO, et au moment où une marche des pro-CNRDRE a fait ‘’capoter’’ la rencontre entre les chefs d’état de ce blog sous régional à Bamako avec la junte, les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad attaquaient la ville de Kidal qu’ils ont finis par prendre et de poursuivre leur offensive sue Ansongo et Bourem le vendredi 30 mars dernier. Gao sera aussi sous leur contrôle dans la journée du samedi 31 mars 2012. Tombouctou sera en ce moment le dernier assaut de ces derniers pour le moment. Une situation qui vient compliqué la tâche à la junte militaire, qui avait justifiée son coup d’Etat par la mauvaise gestion de cette crise du nord par l’ancien régime.
«Nous avons lancé, ce vendredi, l’assaut final sur les deux camps à Kidal. Le premier camp est pratiquement tombé, le deuxième sombre. Les combats sont très violents et les tirs vont jusqu’aux portes de Tombouctou. Nos forces se rapprochent de plus en plus du centre névralgique des positions militaires maliennes», nous informe Mossa Ag Attaher, chargé de la communication au bureau politique du MNLA. «La chute de Kidal est imminente, puisque cela fait plusieurs jours qu’elle est encerclée par les forces armées du MNLA. L’objectif est de permettre aux soldats maliens de se rendre ou d’abandonner leurs positions et éviter des pertes humaines inutiles.
Aujourd’hui, on peut dire que globalement le territoire Nord-Mali est sous le contrôle de la révolution, il n’ ya point de poches de foyers de résistance. Jusqu’à vendredi tard dans la nuit, les forces du MNLA étaient à 2 km des camps militaires maliens. Le mouvement touareg consolide, avec l’attaque et la prise de la ville de Kidal, sa détermination à libérer le territoire de l’Azawad face aux soldats de l’armée malienne, épuisés par les combats. «Nous sommes attaqués par les rebelles du MNLA et des hommes d’Iyad Ag Ghaly (Ançar Eddine). Nous sommes en train de nous défendre», a déclaré un militaire malien à l’AFP. «Le MNLA a attaqué la ville par le nord, tandis qu’Ançar Eddine mène un assaut par le sud», a-t-il précisé.
Ainsi donc les rebelles du MNLA, poursuivent leur progression vers la libération de leur territoire qu’ils appellent l’Azawad. Comme un voyage qu`elles effectuent tranquillement à travers le pays, ces forces ennemis au régime de Bamako, sont ainsi en train de conquit plusieurs villes du nord, sans rencontrer de véritable résistance de la part des soldats maliens, qui disent être en manque de munitions et d’armes, pour engager une vraie bataille sur le terrain. Kidal ville stratégique, Gao la cité des Askia est tombée entre les mais des rebelles du MNLA ce samedi 31 mars dans la journée aux environs de 10h après un violent combat, où les soldats de l’armée nationale ont dû se replier, car les rebelles étaient très armés qu’eux. La veille déjà, les soldats avaient convoyé leur famille vers le sud du pays. Des soldats déserteurs ont rejoints la rébellion. Des tirs sporadiques se vont toujours entendre dans la ville, les rebelles ont pillés les stations d’essence, pour ravitailler leurs véhicules. La population est terrée chez elle, on entend des Allah Akbar de la part des rebelles d’Ancar dine. Sur leur passage, les combattants du MNLA, plantent le drapeau de leur république sur les villes conquises. Rien ne semble donc les arrêter dans leur avancée pour libérer leur territoire, qu’ils disent être occupés par Bamako et les puissances étrangères. En ce même moment la junte au pouvoir à Bamako tire aussi le diable par la queue, car la communauté internationale, lui demande un retour à l’ordre constitutionnel. Mais le capitaine n’est pas prêt à lâcher prise. Sur quoi Sanogo compte-t-il pour se maintenir au pouvoir, malgré ces appels de l`extérieur ? Comment entend-il contenir l`assaut des soldats du MNLA, vu que les forces de défense et de sécurité ne semblent pas faire le poids devant les combattants du MNLA, car plus équipé qu’eux, les Forces de défense et de sécurité semblent avoir baissé les armes ? Cette progression facile des rebelles du MNLA est-elle, comme certains le pensent, une sorte de piège qui pourrait se refermer sur eux à la fin ? Autant de questions qui agitent les esprits, à l`analyse de la crise du nord actuelle. Il faut le dire tout net, la situation au Mali est explosive. Dans tous les cas, la menace s`approche de plus en plus vers le sud, car les populations fuient depuis plusieurs jours vers les villes du sud du pays ou les pays limitrophes. Celles qui sont restées sur place attendent, dans la psychose, l`arrivée des troupes de l’armée loyaliste dans les prochains jours. De plus, d`autres sources soulignent que nombreux sont les militaires maliens qui ont quitté les lignes de front après l`attaque des rebelles, et qui sont en train de rallier Bamako. Il faut ajouter à ces nombreux soldats, les combattants du Gandaiso qui ont été recrutés pour combattre aux côtés de la l’armée nationale. Ces farouches partisans, véritable bouclier humain pour l’armée, semblent attendre en silence l`entrée des combattants dans les villes pour agir. La bataille finale aura-t-elle lieu ? Si elle le devrait, elle s`annonce en tout cas épique. Déjà sur le terrain, et depuis plusieurs mois, la tension est vive entre les forces de défense et de sécurité et des combattants du MNLA depuis le début de cette crise le 28 janvier dernier.
Pendant ce temps, l’anarchie règne à Bamako. «Tous les regards sont rivés sur Amadou Sanogo et ses hommes, ils sont imprévisibles, on s’attend à tout avec leur amateurisme», déclare un député malien joint par téléphone. «Kidal et Gao étant entre leurs mains, le MNLA et Ançar Eddine, vont se partager le gâteau maintenant, c’est nous qui allons contempler le combat entre ces deux forces sournoises.
«Nous avons pris nos distances par rapport à Ançar Eddine, il y a quelques jours, nous avons discuté avec eux afin de clarifier leurs positions, et à notre tour de savoir comment nous y prendre. Ils sont pour un Mali islamiste et leur revendication est claire, c’est l’application de la charia au Mali. Nous sommes pour la libération de l’Azawad et l’instauration d’une république laïque et démocratique. Nous prenons nos distances aussi par rapport à leurs agissements», confirme Mossa Ag Attaher. «Ançar Eddine cherche à avoir la paternité de la libération de Kidal, il est certain que de vives tensions seront ressenties, les prochains jours, en particulier à Tombouctou. Nous essayons d’appliquer notre stratégie, c’est-à-dire éviter au maximum toute confrontation armée. Cette hypothèse dépendra en grande partie du mouvement Ançar Eddine. A l’heure actuelle, nos forces sont concentrées sur la libération de notre territoire», conclut-il.
A suivre !
Yapi N’guessan
Correspondant d’abidjandirect.net à Bamako