C’est le lieu de rappeler que lors des rencontres de l’ensemble de l’opposition au siège du R P P, il a été convenu que toute participation de l’opposition à cette Commission serait subordonnée à la réécriture totale de la loi afin de rendre la Commission conforme à l’esprit de la Constitution, c’est à dire totalement indépendante.
Monsieur Pascal AFFI N’GUESSAN
Président de l’Alliance des Forces Démocratiques de Côte d’Ivoire
Monsieur le Président,
Par la présente, nous avons l’honneur de vous confirmer la démission de notre Force politique, de l’Alliance des Forces démocratiques de Cote d’Ivoire (A F D). Démission notifiée verbalement le 7 juillet dernier à Monsieur Bertin GANIN, Secrétaire Exécutif de l’Alliance.
En effet, au cours de sa réunion du 7 Juillet 2014 à laquelle notre Force était représentée par l’Ambassadeur Pierre YERE, l’Alliance a examiné la question de sa participation à la Commission Électorale Indépendante (C E I) telle que votée par le Parlement.
Les discussions telles qu’engagées, visant à une participation effective de l’Alliance à cette Commission, nous sont apparues incompatibles avec les principes fondamentaux qui sous-tendent notre combat.
En effet, lors des précédentes réunions, un consensus s’était clairement dégagé sur le rejet définitif de cette Commission, avec pour conséquence la non participation de l’Alliance.
Il nous est apparu surprenant, alors que rien n’a fondamentalement changé dans le format de cette C E I, que l’Alliance soit à la recherche d’un certain type de postes au sein de cette Institution, par ailleurs décriée, y compris par la Société Civile.
C’est le lieu de rappeler que lors des rencontres de l’ensemble de l’opposition au siège du R P P, il a été convenu que toute participation de l’opposition à cette Commission serait subordonnée à la réécriture totale de la loi afin de rendre la Commission conforme à l’esprit de la Constitution, c’est à dire totalement indépendante.
Pour ce qui concerne notre Force politique, …POUR LA COTE D’IVOIRE, la C E I d’après crise, et singulièrement cette terrible crise post électorale que notre pays a connue, doit être l’aboutissement d’un processus global ayant pour objectif l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles.
Ce processus devrait nécessairement prendre en compte les vrais problèmes auxquels notre pays est confronté, notamment :
La réconciliation nationale dont il apparaît à l’évidence que la libération du Président Laurent Gbagbo est la principale clef de voûte,
Le désarmement,
La sécurité sur l’ensemble du territoire, ce qui implique le retour de tous les Dozo dans leur sphère culturelle d’origine,
La libération de tous les prisonniers politiques,
Le retour sécurisé de tous les exilés,
Le dégel de tous les comptes et avoirs bancaires,
La restitution des domiciles, des biens et des terres occupés,
La libre circulation pour tous et la liberté de manifester sur toute l’étendue du territoire national,
L’établissement d’une liste électorale consensuelle et fiable,
Voilà pour notre Force politique les problèmes qui doivent être réglés en priorité, la Commission Électorale Indépendante, C E I, ne devenant que l’aboutissement de ce processus et l’instrument d’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles.
Procéder autrement équivaudrait à mettre la charrue avant les bœufs et risquerait de replonger la Côte d’Ivoire dans une crise encore plus meurtrière.
Veuillez agréer Monsieur le Président, les assurances de notre considération distinguée.
Le Président
Jean Jacques BECHIO