C’est avant-hier qu’a été annoncée la nouvelle de son décès. Inutile de dire que ce décès a surpris et plongé amis, connaissances et followers dans la tristesse car nul ne savait que cet évêque qui savait chanter et faire rire souffrait d’une grave maladie.
Mgr Nicodème Barrigah, mon chemin n’avait jamais croisé le sien dans la vie réelle. Je ne le voyais que sur Facebook où j’apprenais toujours quelque chose en l’écoutant. Il disait, par exemple, que se contenter du minimum alors qu’on peut faire davantage est un blasphème contre Dieu parce que, pour lui, l’humilité n’a rien à voir avec la médiocrité.
Il soutenait que l’homme ne devait pas attendre que Dieu fasse tout à sa place.
Il reconnaissait que “nos églises sont remplies de gens qui crient à longueur de journée mais qui ont démissionné de leurs responsabilités“.
Il constatait que “les citoyens africains sont des frères et sœurs qui se battent au lieu de combattre leurs ennemis”.
Il estimait que, “si l’Afrique va mal, c’est parce que certains de ses guides ont travesti leur mission et transformé leur vocation en une recherche de gain facile”.
Il invitait les hommes de Dieu à cesser de “faire croire aux fidèles qu’il suffit de prier pour que tout soit résolu dans leur vie”.
“Insondables sont les desseins du Seigneur, impénétrables ses voies”. En reprenant ces paroles de David dans le livre de Samuel, le 11 janvier 2020, jour de son installation comme archevêque de Lomé, Mgr Barrigah ne savait pas que le maître des temps et de l’Histoire le rappellerait à Lui 4 ans plus tard. Moi non plus, je ne savais pas qu’il nous quitterait sitôt. Ce que je commence à comprendre, en revanche, c’est que “les meilleurs partent toujours les premiers”. Et Nicodème Barrigah faisait incontestablement partie des meilleurs fils du Togo.
Jean-Claude Djéréké