Front Populaire Ivoirien (FPI) : Déclaration reconduisant le mot d’ordre de boycott du recensement électoral 2015

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Cartes Nationales d’Identité (CNI) en libre circulation dans le pays (500.000 cartes nationales d’identité frauduleuses ont été saisies au corridor de Gagnoa

Le mot d’ordre lancé par le FPI, le 15 juin 2015 pour le boycott du recensement électoral, a connu un franc succès. Ce succès a amené le gouvernement à prendre un décret, le mercredi 24 juin, en vue d’un prolongement de douze (12) jours de la révision de la liste électorale, à compter du 30 juin 2015.

– Considérant que, même un prolongement de trois mois produirait les mêmes effets en termes de révision biaisée ou de façade de la liste électorale ;
– Vu que dans sa volonté de piéger et d’écarter la majorité des électeurs, le régime Ouattara s’est contenté de deux mille (2000) sites au lieu des onze (11000) mille sites mis en place par le régime Gbagbo ;
– Sachant que, hormis dans les régions du Nord et dans la commune d’Abobo à Abidjan, le régime n’a mis en place aucune condition favorisant objectivement le recensement du plus grand nombre d’électeurs ;
– Sachant qu’en toute responsabilité, le FPI a rejeté et fait boycotter avec succès le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-2014) pour la bonne raison qu’il n’a respecté aucun critère et aucune procédure en la matière ;
– Attendu que l’opération de révision et d’inscription sur la liste électorale en cours, prolonge le cynisme du RGPH-2014 parce qu’il entérine le diktat de Linas Marcoussis selon lequel trois millions (3.000.000) d’étrangers devraient être naturalisés pour avoir « longuement contribué à la richesse nationale et aidé à conférer à la Côte d’Ivoire une place et une responsabilité particulières dans la sous-région » ;
– Considérant que le lundi 1er juin 2015, lors de la cérémonie de lancement officiel de l’opération de révision et d’inscription sur la liste électorale de 2010, M. Youssouf Bakayoko, le président controversé de Commission Electorale Indépendante (CEI), a affirmé que « ce sont environ 3.000.000 de personnes qui sont concernées par cette opération qui prendra fin le 30 juin 2015 ;
– Sachant qu’engagé, de manière unilatérale, le processus électoral en cours est déjà pipé par des pratiques anti-démocratiques telles que le verrouillage en amont et en aval des Institutions en charge des élections, la recrudescence des dérives autoritaires avec pour conséquence la répression dans le sang des manifestations de l’opposition, la poursuite des arrestations arbitraires qui s’ajoutent à la détention dans les goulags du régime de centaines de prisonniers politiques, la monopolisation des médias d’Etat par l’Etat-RDR (Rassemblement des Républicains) ;
– Vu la fraude massive constatée ici et là avec, par exemple, des centaines de milliers de Cartes Nationales d’Identité (CNI) en libre circulation dans le pays (500.000 cartes nationales d’identité frauduleuses ont été saisies au corridor de Gagnoa) et les multiples inscriptions frauduleuses sur la liste électorale 2015 ;
– Considérant que le processus électoral en question est en réalité une opération de masquage, surtout qu’avec les résultats fictifs du 4e RGPH, le RDR, parti dictatorial qui gouverne par les armes, est sur le point de s’octroyer les résultats de son choix ;
– Considérant que le processus ainsi biaisé ne permettra jamais aux régions présumées défavorables à Ouattara de se faire recenser le plus aisément possible à l’instar des zones du Nord et du quartier Abobo à Abidjan, privilégiées dans le climat socio-politique actuel ;
– Attendu que ce schéma, parfaitement cynique, a pour but de confiner les adversaires de Ouattara dans un rôle d’accompagnement et de légitimation d’une dictature.
   Le Front populaire ivoirien (FPI) :
• Exprime sa vive indignation face au refus du régime de mettre en place un processus électoral démocratique et consensuel ;
• Rappelle à Alassane Ouattara que, quoique n’étant pas concerné par l’élection présidentielle, parce que frappé par l’arrêt de la Cour suprême de 2000, il doit veiller, en tant que chef de l’Etat, à ce que les conditions d’élections justes, démocratiques, transparentes et consensuelles soient réunies ;
• Remercie et félicite vivement ses militantes, militants et les démocrates de tous bords qui ont suivi, dans la discipline, le mot d’ordre du Parti ;
• Appelle en conséquence ses militantes et militants, les patriotes et les démocrates de tous bords, en un mot, le peuple de Côte d’Ivoire, à poursuivre le boycott de toutes les activités initiées et entreprises par l’actuelle CEI ;
• Exige la mise en place d’une Commission Electorale Indépendante consensuelle, équitable et impartiale, ainsi que l’établissement d’une nouvelle liste électorale consensuelle ;
• Réitère qu’il entend utiliser tous les moyens démocratiques et légaux pour mener à bien l’exécution de ce nouveau mot d’ordre de boycott sur l’ensemble du territoire national ;
• Appelle enfin ses militantes, militants et sympathisants à rester vigilants, sereins, mobilisés, déterminés et disciplinés dans l’exécution du présent mot d’ordre de boycott.

Fait à Abidjan, le 07 juillet 2015
Pour le Front Populaire Ivoirien
Le Secrétaire Général Adjoint,
Porte-parole par intérim
                                                                     Koné Boubacar

 

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