Et l’astuce de Hollande est de séparer la responsabilité qu’il assume de la capacité de décider qu’il laisse à son gouvernement, à l’opinion publique même, et –en bon esprit maçonnisé (comme dans sa réponse au projet du mariage « pour tous ») – à l’évolution de la morale !
Mais tous les journalistes se sont aperçus qu’il ne pouvait saisir ce que c’était qu’une question ! le sort de la militante basque aussi ne lui a pas permis de s’affirmer comme une personnalité qui a son opinion, sa limite et donc la capacité ou d’être réfuté ou d’avoir raison !
Personne du reste ne croit pas au contrôle fortuit de la jeune femme Aurore Martin, remise entre les mains de la justice espagnole. Mais Hollande nous rappelle que l’Espagne est une démocratie. Bref, sur ce point comme sur d’autres, le Président se cache derrière les colonnes du temple de la justice, mais ne veut pas prendre la place d’un juge ; car il reste à la hauteur de l’inatteignable.
Ne comptez pas sur lui pour qu’il expose au peuple français les critiques allemandes et les objections qu’il peut proposer ! il appartient au peuple de Descartes, mais n’imite pas le philosophe dans sa capacité de réponse aux objections !
Demander à l’un des rares chefs d’Etat à avoir participé au sommet asiatique de Vientiane – il ne donnera point sa stratégie ; l’on sait qu’il a rencontré le premier ministre chinois, nous savons qu’il ira en Chine, mais rien ne filtre sur ce qu’il entend apporter ou recevoir de l’Asie.
Il reste dans l’abstrait mais rien de concret ne filtre de ses paroles !
Quand à l’attitude à adopter sur la reconnaissance d’un Etat palestinien, l’indépendance de la France dans l’OTAN, sur le soutien au Mali, et généralement les erreurs commises et reconnues par lui, la même indécision s’observe. Cet homme n’affronte rien de front.
De toute façon, la France comme Hollande, n’intervient pas directement, elle n’agit que par intermédiaire, car elle est respectueuse du droit d’autrui !
Le grotesque est porté au comble quand il clame qu’il suffirait que les terroristes se retirent du nord-Mali pour que le problème soit révolu !
Et, pour revenir à la question palestinienne, la France hollandiste prêchera la prudence, car les USA pourraient être contrariés, et cette considération doit l’emporter sur les droits du peuple ; la Palestine n’est pas la Syrie ! la première est victime de l’entité sioniste, l’auttre son adversaire ! là est la différence que la subtilité seule peut saisir !
Soulignons cependant une certitude : il n’est pas question d’un retrait de l’OTAN ! un poisson ne sort pas de l’eau !
Lui demander des précisions est la dernière chose à faire pour un journaliste ! Il faudra attendre le jugement dernier pour que ses arrière-pensée apparaissent..sauf sur un point : celui de l’attaque de la Syrie.
La France reconnaît la commission de Doha pour gouvernement provisoire de la Syrie, alors qu’aucun Etat arabe ne s’en avise car il en sait la fragilité et l’impopularité en Syrie même ; le peuple syrien est tout entier dans l’esprit de Hollande, quand il attribue une légitimité au nouveau regroupement des opposants syriens. Le reste est » le régime de M. Assad ». Il faut un territoire à ce gouvernement, et les « régions libérées » par les terroristes serviront d’appui aux livraisons d’armes à laquelle la France est prête.
Il faut noter que l’intransigeance anti-syrienne lui permet de présenter la Russie comme l’obstacle, le seul, précise-t-il, à l’invasion de la Syrie, savoir à une application de la méthode appliquée en Libye. Cela n’exclue pas la Chine et d’autres nations mais permet de préparer l’opinion publique à une mise à l’index de l’empêcheur faite aux interventionnistes de tourner en rond !
La certitude de l’auditeur est que la France est prête militairement et politiquement à faire campagne. Ceci est d’autant plus facile à exprimer, pour le président, que justement il n’a pas de décision à prendre. Celle-ci est déjà prise par ses supérieurs, ceux de cet OTAN dont il ne saurait partir, car sans cette organisation il n’est plus rien.
Pierre Dortiguier – IRIB