Deux villes, deux destins. Kpalimé avait vu naître le RPT un 30 novembre 1969 par feu Gnassingbé Eyadema. Atakpamé a servi un 14 avril 2012 de plaque pour sa démolition par son fils Faure. Et apparemment, celui qui a été dans toutes les sauces de cette entreprise ô combien utile pour les uns et fatale pour les autres, s’appelle bien Faure Gnassingbé, fils de celui qui créât le plus vieux et vaste creuset d’union entre les Togolais. On se rappelle qu’une meute de jeunes de l’UFC était déjà allée en 2008 voire Faure pour lui dire ceci : « Si vous créez votre propre parti en dehors du RPT, nous viendrons avec vous ». Depuis ce 14 avril, tout semble être prêt et les nouveaux transhumants peuvent s’inscrire en toute légalité dans le nouveau parti. Mais au-delà de ce coup de massue à la nuque de tous les nostalgiques du vieux parti, rien ne se fera sans conséquences….
Le RPT n’existait que de nom !
Depuis 1990, le RPT avait quitté la scène politique togolaise pour se murer dans le braquage des élections et dans le cloutage des citoyens. Faure qui a hérité de ce legs est bien conscient que les deux mandats de 2005 et de 2010 qu’il a captés sont bien des mandats volés. Les forces armées togolaises qui ont eu à servir de béquilles à son pouvoir sont aussi divisées depuis que certains officiers proches de son demi-frère Kpatcha Gnassingbé se sont vus dans des tortures inacceptables à l’ANR de Yetroféï Massina. Faut-il aussi rappeler qu’un connaisseur de la politique togolaise comme le commandant François Boko avait tenu à avertir que le RPT ne faisait pas 10% du corps électoral ?
La grogne des nostalgiques du RPT !
Faure à l’argent sinon beaucoup d’argent. Les militants et les nostalgiques du parti à l’épi du maïs,ont eux, la peur dans le ventre pour dire qu’ils ne sont pas fiers qu’on démolisse leur patrimoine commun qui est le RPT. Et pour cause, les dividendes du pillage dans les sociétés de la république, ne seront plus partagées entre Rpétistes seulement et avec les preux du clan. Un gros cador de la politique togolaise comme le CAR et ses apparatchiks viennent dans la « mangeoire ». Ceci n’est pas bon signe. Alors on grogne… on maudit ce jour où l’idée à traverser Faure de « démolir » leur âme. Malin, Faure à même pris soins qu’aucun nostalgique ne rallume le parti sur les cendres du défunt parti. Dans les couloirs de la Marina la menace est de taille : « Il est interdit à toute personne de reprendre le sigle RPT à son compte ». Tout est dit !
Faure : Il n’a pas la culture moins l’intelligence de travailler pour le bien des Togolais !
Faure sait tout au plus que la donne nationale et internationale a changé. Mais il ne sait pas qu’on ne change pas un sytème en apportant avec soi la vieille racaille. Les vieux réflexes et les satrapes qui ont endeuillé par leur gloutonnerie le Togo tels Barry Moussa Barqué, Walla, Solitoki Esso, une grappe de pépés qui tiennent le Togo et le suce tels des sangsues ont et auront toujours leurs mots à dire sur le nouveau parti. L’intelligence ne l’a pas bousculer les méninges du haut de sa petite tête de « fils à papa » pour se dire qu’avec un travail de terrain, il pouvait faire avec la manne financière sur laquelle il est assis, mieux qu’en allant chercher de pauvres gens du CAR pour la plupart retraités et qui compte se faire une santé financière que de faire un travail de terrain. Dans son goût démesuré à la paresse, Faure à oublier qu’il pouvait rassembler un vaste creuset de jeunes qui vont se retrouver dans son idéologie et par là semer des grains pour un Togo de demain meilleur. Il voulait des sous-fifres pour le sale boulot et tout de suite. Il y avait le CAR aux aguets. En s’approchant ou en faisant approcher le CAR vers lui, c’est selon on se trouve de l’autre bout du tuyau, il sait que le travail de terrain se fera par les argousins de Me Agbeyibor Yaovi. « Lui-même n’aime pas trop la brousse et les saletés des villages », raconte avec tristesse une Lynxionaute dans un courriel à la rédaction. De facto, on va assister à de nouveau pillards. Sinon, quelle Assemblée générale le CAR de Me Agboyibor Yaovi a t-il organisé pour que les militants décident d’aller avec armes et bagages dans un parti qui n’a ni organigramme, ni bureau moins encore une philosophie ? Comment peut-on ramener les Togolais à l’âge des partis uniques où un « imbécile » dans un coin tout seul décide et pense pour les autres ? Il est clair que tout ce tintamarre aux allures injurieuses à la république et aux Togolais peut prendre une forme de dictature plus ubuesque qu’on ne le croit. D’autant plus que les blancs vont trouver une formule de dire qu’il n’y a plus de RPT, alors il y a eu réformes au Togo. Résultat, c’est en chœur que le jeune Jean Kissi et ses amis du CAR viendront comme un seul homme tirer ou insulter proprement Jean-Pierre Fabre et amis. Faure ayant avec lui le cordon de la bourse, on assistera à la danse de véritables guignols. Signe des temps, si le CAR avait pu battre aux élections de 1994 le RPT et se retrouve 15 ans après avec 5 députés et n’est pas en mesure de franchir lors des élections de mars 2010, 5 % de l’électorat, on peut dire qu’il y a longtemps que le parti n’existait plus. La preuve aussi, quand j’arrive dans la ville de Cologne pour assister à la conférence de Me Dodji Apevon en 2010, tout au plus 15 logorrhées étaient arrivés pour écouter le nouveau patron élu qu’il était….
De Jules Ferry à Faure Gnassingbé
Le colonisateur Jules Ferry disait que : « Le monde marche, les intérêts se déplacent et de nouvelles forces se préparent ». Faure serait-il dans cette logique ? Apparemment non ! Il n’est pas dans la logique de démolir pour bien construire. Il est dans la logique de continuer avec les mêmes. Mais avec cette fois-ci, les bras et les pieds libres de faire ce qu’il veut. En tuant le RPT sans au préalable avoir fait un travail sur le terrain, il est clair qu’il va repositionner les mêmes noms qui font du Togo la risée du monde. Coup sur coup, Transparency International liste le Togo à la 143ieme place des pays les plus corrompus du monde. Le rapport sur le mal vivre à l’échelle de Cantril établie par l’Earth Institute fait encore du Togo le dernier des derniers. Dans ce décor où on n’avance pas, on ne fait pas du surplace non plus et qu’on recule seulement, ceci est un signe qui n’augure rien de bon. Même s’il est prudent de retenir nos souffles pour regarder les errements du prince et surtout où il veut aller, il ne nous est pas encore interdit de prédire un énième échec de sa vision sur le Togo de demain. Tant on connait notre prince de la nation !
Camus Ali Lynx.info