C’est à en rire ! Le petit despote visite le dictateur en personne. Dans leur jargon, il s’agit d’une visite officielle de quelques heures, dans le jargon du Lynx, une bonne manière de porter secours et voir comment maintenir debout le fauteuil présidentiel du parrain qui ne tiendrait plus que par un pied. Menacé par les Burkinabès qui demandent son départ immédiat du pouvoir, Blaise Compaoré (24 ans) de pouvoir peut ne pas jouir des fruits de l’aide apporté à Alassane Ouattara pour qu’il se cale comme président et s’habille du titre de boucher d’Abidjan. Et pour cause, tous les pans entiers de l’Etat ne tiendraient que par une alchimie France-africaine. Les multiples morts dont celui de son frère d’arme et ami Thomas Sankara et du journaliste Norbert Zongo sont dans tous les esprits. La vie chère et l’impunité ne sont pas du reste… Faure qui prend petit à petit le rôle de futur homme fort la côte ouest africaine l’a aussitôt compris. Il sait que son heure est enfin arrivée pour qu’il prenne les clés de la France Afrique. L’UEMOA est dans ces mains. Mais dans la réalité ce n’est pas pour qu’il en fasse un machin pour résoudre la pauvreté des pays membres. Il fallait lui donner une visibilité avec ces nappes de sang de pauvres Togolais qui au fil du temps ont fini par noircir, ses habits, son pouvoir…
Et il sait que sans l’aide ô combien importante apporté par le voisin frontalier du nord, son pouvoir n’était pas aux mains se rappelle et vante les qualités du « Mon pays a connu une crise similaire dans les années 1990. Il s’en est suivi des crispations. Mais en 2005, avec les conseils du président Compaoré, nous nous sommes engagés dans le dialogue. Nous pensons que dans la vie d’un pays, il y a toujours des problèmes, mais leur résolution doit passer par le dialogue ». Des dialogues qui se sont tournés à son avantage et curieusement jamais respectés. Dans les rez des dictateurs africains, le résultat d’un dialogue ne vaut pas plus que le mot dialogue.
Quelque soit l’issu et l’aide de la France qui a cette fois-ci tourné les micros et les caméras de l’AFP comme de RFI et France 24 vers d’autres directions pour faire croire aux africains que rien de grave ne se passait au Burkina-Faso, c’est un Blaise Compaoré désormais dimunié et avec un pied cassé qui devra se remettre debout pour affronter les Hommes intègres [ndlr, nom donné aux Burkinabè]. Réussira-t-il ? Et jusqu’où apportera Faure son aide à son éternel parrain ? Autant de questions que les Burkinabè exaspérés et meurtris répondront dans les jours suivants….
Djima Matapari Lynx.info