Et si on parlait de D’pontre ? [Par Nadjombé DJIMBARE]

0

Apparu dès Octobre 2019, à Wuhan en Chine, le nouveau Coronavirus a fait son bonhomme de chemin après des milliers de kilomètres, jusqu’au TOGO en général et en particulier à Bassar.

Ne nous laissons pas prier avant le respect des consignes barrière.

 Nous sommes ce tam-tam fétiche, ce tam-tam parlant, qui avions reçus mission de vous livrer un message fort. Message que du fond de leurs repos éternels nos Aïeux nous ont transmis à vous communiquer.

« Entre autre, sur la situation de Bassar en général, le calendrier ancestral, sur Labako, la Reine des ignames, et de la célébration de la fête de ses prémices, ‘’D’Pontre’’ dédiée à nos Dieux, et aux mânes de nos Ancêtres en particulier.

La culture de ce tubercule ne datant pas d’aujourd’hui, ainsi donc, la célébration de sa fête l’accompagnait jadis, » dit le message.

Culture : D'Pontre N'NIDAK ou Fête des ignames célébrée à Bassar | RADIO KARA

« Et de poursuivre : Nous-mêmes l’avions cultivés, l’avions célébrés, l’avions transmis à vos grands-parents qui l’ont ensuite transmis à vos  pères qui vous l’ont transmis. Vous la transmettrez à la génération future et ainsi de suite. Pour la pérennisation de sa culture et de la célébration de ses prémices, D’pontre sans en modifier quoi que ce soit des méthodes culturales, du rituel et des jours bienheureux de sa commémoration. »

Vous noterez que tout se faisait chez nous, avec nous ici à Bassar, dans le respect strict de la tradition sans exclusion aucune. Tel est le message à vous transmettre fils et filles de Bassar.

Aujourd’hui, quand bien même l’igname est cultivée par nos braves et valeureux paysans de Bassar, nous avons travesti les coutumes en faisant paraitre l’igname sue la place du marché, sans que la communauté de Biyakpabé n’ait encore fait leurs cérémonies préliminaires. Jadis, quand Biyakpabé  fini de goutter la nouvelle igname, commission était faite à la chefferie de Kibédipou. Celle-ci envoyait chercher ignames et volailles pour leur cérémonie. C’est alors que le chef Supérieur décrétait  la consommation dans tout Bassar et de la vente de  la nouvelles igname au marché. Heureusement  pour nous que l’un des détenteurs d’un pouvoir mystique à l’instar de ‘’Kunjunte’’ qui avait la possibilité de faire griller, anéantir depuis sa maison, le champ d’igname où qu’il se trouve du récalcitrant qui revenant du champ transporterait des ignames au vu et au su de la communauté, pour ne citer que lui, sont tous partis sans léguer ce pouvoir à notre génération. Si non, nous devrions courir la catastrophe.

Revenons-en à  l’organisation de la célébration de cette fête qui est en coupe réglée par les fils fonctionnaires et grands Cadres Bassar. Pire, à Lomé.

S’il faut demander l’avis de ceux par qui ce tubercule est venu pour qu’on lui fasse ses prémices et demander à nos Dieux et à nos Aïeux l’autorisation d’en consommer, c’est de leur intimer l’ordre sur leurs contributions, en nombres de tubercules d’ignames, de volailles (pintades et coqs), de moutons et caprins et faire sortir les groupes organisés de danses. Sans commentaire. On ne leurs demande pas de suggestions ni d’amendements. Comme si eux de cette époque ne pouvaient pas faire cette organisation.

Cette fête traditionnelle, certains de nos frères et Cadres Bassar l’on dépouillée de tout son caractère purement sacré et traditionnel.

Elle qui était célébrée toute une semaine durant, est ramenée à son plus strict minimum d’une demi-journée et encore samedi. A en croire ces Cadres, c’est afin de permettre aux fonctionnaires de la villégiature de pourvoir assister. Pour décider de ramener le jour du marché sur samedi, leurs arguments étaient : « Nous avons des fonctionnaires qui voudront faire leurs courses. » Comme si Bassar est la seule et unique usine productrice des fonctionnaires pour la République Togolaise.

Alors que ce temps de D’pontre  est l’époque propice indiquée où chaque fils Bassar devrait profiter pour se ressourcer, faire le ‘’lessivage des calebasses.’’ Comme cela se dit en N’CAAM. C’est-à-dire faire des offrandes aux jumeaux, ceux nés avec des dents ou encore ceux qui sont venus au monde par les pieds etc. S’i la personne est concernée.

Pour celui qui a pu faire le déplacement, il est obligé de reprendre la route le Dimanche afin de répondre présent le Lundi au service.

ET si de nos jours à la place de cette fête on ne trouve que certains Bassar, c’est par curiosité, pour voir s’il y a eu un changement par apport à la précédente. Vous ne verrez que plein d’enfants, des badauds, des Etrangers justes venus voir la danse du feu de la veillée qui aujourd’hui n’est plus programmée.

Cette minorité organisatrice devrait tenir compte des messages que  véhiculent certains des nôtres, en l’occurrence ici, nous citons le message véhiculé par notre frère Tchétim T’GHANKPA qui écrit ce qui suit :

  « Recours aux Valeurs Culturelles Ancestrales

Ensemble, ressortissants du Grand Bassar,

Ruraux, citadins bassars et konkombas de la diaspora en mégalopoles,

Analphabètes, intellectuels, grandes élites et étudiants

Allons tous à une aventure qui vaut son pesant d’or,

Et que chacun y mette un temps de rupture de son quotidien.

Nos valeurs en tant que us et coutumes,

Un seul moment permet de renouer avec elles,

Un seul moment aussi pour raffermir nos connaissances,

Et c’est le rendez-vous de septembre chaque année.

Outillons-nous dès à présent, si nous ne l’étions pas,

Pour mieux les connaître avant qu’il ne soit trop tard,

Car aberration, évitons les faux témoins extérieures sur notre identité,

Mieux encore, évitons d’être comme les chauves-souris, ni terrestres, ni célestes.

Allons vers nos anciens, encore en vie, et coopérons en toute conscience,

Faisons leurs dire ce qui fut de nos vraies valeurs, nos savoirs et savoir-faire,

Nos originalités en tous domaines et les fondements inavoués de nos gloires

Pour y mouler les âmes de nos progénitures qui ne sauront à quel saint se vouer.

Ces progénitures, faut-il les laisser sans culture, des acculturés ?

Certains parmi eux appelleront instamment pour savoir leur quintessence,

Et si rien ne préexiste pour eux par nos soins de notre conscience,

Ils se chercheront sous des lampadaires allumés, en plein jours, sans gain de cause. »

A suivre…

Tchétim TIGHANKPA

Partager

Laisser une réponse