Djotodia et Ouattara. Deux poids deux mesures… !

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L’ancien Président, chef d’une rébellion, Djotodia récemment installé par la France au pouvoir en République Centrafrique (RCA) vient d’être forcé à démissionner par la…même France. Et pourtant, cette France disait par la voix de Hollande, son Président normal!!!, que son pays n’avait pas vocation à protéger des Chefs d’Etat.

En ce temps là, Bozizé, l’homme que la France, encore elle, avait installé au pouvoir après avoir chassé Patassé, cherchait le soutien de ses anciens parrains pour écraser la rébellion, venue du Tchad et discrètement soutenue par la France. C’est pourquoi, elle a donné carte blanche à la Séléka pour chasser Bozizé du pouvoir.

C’est elle qui, comme en Côte d’Ivoire en son temps, avec des soldats venus du Nord du Tchad de Idriss Déby, avait imposé aux centrafricains Bozizé.

Aujourd’hui encore, comme chaque fois qu’un Président africain ne semble pas garantir et faire fructifier ses intérêts, la France par son pion, le fidèle tchadien Déby vient, après avoir installé Bozizé il y a quelques années, de chasser encore ce dernier du pouvoir par…..les rebelles de la Séléka composés majoritairement d’étrangers pour la plupart originaires du Tchad.

Il est bon de rappeler que Déby, qui pactise aujourd’hui avec les français pour déstabiliser la RCA avait subi une rébellion venue du Soudan voisin. Alors que ces rebelles étaient aux portes de son palais et donc près d’arracher le pouvoir, Déby, pour se maintenir dans son fauteuil présidentiel, a du céder aux injonctions de la France, soutien incontestable de cette rébellion.

En RCA, ces rebelles, à n’en pas douter, rappellent fidèlement ceux de Côte d’Ivoire (CI) conduits par Soro Guillaume pour le compte de Ouattara, le pion de la France. En effet, ils sont tous venus du Nord, d’un pays voisin, du Burkina-Faso de Compaoré pour la CI, ou du Tchad de Déby pour la RCA; ils ont tous été formés, entretenus et armés par la France, pour attaquer, tuer et s’emparer de force du pouvoir dans des pays africains.

Aujourd’hui, le prétexte que la France, cachée derrière l’organisation sous-régionale d’Afrique Centrale(CEEAC), brandit, pour contraindre Djotodia à la démission est les tueries perpétrées par les deux camps, le désordre qui règne dans ce pays et l’incapacité de ce chef rebelle à gouverner.

Et pourtant, aujourd’hui aussi en CI, se perpétuent les tueries opérées par les FRCI et autres dozos de Ouattara, le désordre qu’envisageait d’installer Ouattara est bien présent dans ce pays où les forces légales sont sans arme alors que l’homme imposé demande à ses milices de garder pour un temps leurs armes à la maison. Ce sont ces miliciens dozos encensés par le pouvoir qui règnent effectivement sur toute l’étendue du territoire ivoirien, le gouvernement Ouattara n’étant pour beaucoup qu’un gouvernement au service de la France et des rebelles.

Le point le plus important du programme de gouvernement de ces méchants affairistes imposés aux ivoiriens par le criminel-bourreau Sarkozy, demeure l’embastillement des opposants pro-Gbagbo. Il ne se passe pas un jour sans que les tenants du pouvoir actuel ne déclarent avoir découvert une soi-disant atteinte à la sécurité de l’état par un groupe hétéroclite de supposés pro-Gbagbo. Il s’agit de trouver prétexte pour jeter en prison, des soldats de l’armée régulière, des officiers et sous officiers, des civils de tout niveau et maintenant des femmes d’opposants avec leurs bébés. Le point commun à toutes ces personnes, accusées faussement, est d’appartenir à des groupes ethniques des régions qui ont majoritairement votés Gbagbo lors des dernières présidentielles. Ce sont ceux que V. Konan aujourd’hui promu, pour ses écrits guerriers, DG du journal gouvernemental, a qualifié de BAD (mauvais en anglais) pour désigner (Bété, Attié, Abbey, Dida).

A la vérité, la France vient de chasser Djotodia, d’une part à cause de la résistance farouche des anti balakas majoritairement constitués de chrétiens centrafricains, d’autre part pour l’incapacité de ce chef rebelle à garantir les intérêts de la France sans doute pour ses accointances avec d’autres partenaires. Ce ne sont pas tant les tueries que redoute la France (elle a tué et fait tuer plus de 5000 ivoiriens pour installer Ouattara au pouvoir), mais la dimension religieuse prise par cette guerre qui a sûrement mobilisé la pression du Vatican pour pousser Hollande à rétablir un ordre à son profit dans les meilleurs délais.

Sinon, pourquoi ce silence devant ce rattrapage, cette discrimination fondée sur l’ethnie et la religion pratiquée par Ouattara en CI? Car depuis que Sarkozy a arraché le pouvoir à Gbagbo, le vainqueur de l’élection présidentielle de 2010, pour le remettre à son filleul, les hommes de l’ethnie et de la religion de Ouattara sont considérés par ce régime comme les seuls aptes à travailler et donc les plus intelligents, les plus dynamiques, les plus honnêtes.

Alors que règnent, la corruption à outrance, la multiplication des marchés de gré à gré, l’incompétence notoire de ses quasi-analphabètes aujourd’hui promus aux plus hauts postes de l’administration ivoirienne.

C’est plus d’une dizaine de milliers de pro-Gbagbo qui ont été jetés injustement à la rue et qui sont, aujourd’hui, confrontés au chômage et à la misère. L’apartheid et le nazisme hitlérien sont semblables au rattrapage de Ouattara. Cette abominable discrimination ne se limite pas seulement à recruter des nordistes nationaux ou de la sous-région à la place d’ivoiriens qui ont pour seul tord d’adhérer à la politique autonomiste du Président Gbagbo. Elle participe encore, à déposséder des ivoiriens de leurs terres, plantations et autres biens, pour les offrir, à des étrangers pour la plupart burkinabès, après avoir tué souvent les propriétaires ivoiriens.

Aurait-il fallu que les chrétiens ivoiriens réagissent aussi violemment que leurs frères centrafricains des anti balakas, en s’armant et en livrant une guerre ouverte à ses ressortissants étrangers musulmans, pour mobiliser l’opinion étrangère et particulièrement française? Là encore, des doutes peuvent être émis car le génocide rwandais n’a point ému la soi-disant communauté internationale. Seuls comptent pour la France ses propres intérêts.

C’est à ce type de guerre civile que la France aurait voulu assister en Côte d’Ivoire, pour lui permettre comme c’est le cas aujourd’hui en RCA, de piller allègrement les richesses de ce pays. Il faut donc féliciter les militants de Gbagbo qui ont su opposer à ce plan machiavélique un silence et un saint mépris.

C’est pourquoi, forcer Djotodia à démissionner et maintenir Ouattara est totalement incongru et relève du deux poids deux mesures. Nauséeux tout cela !

NANWOULET G. Simone

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