Leurs feuilles de chou qu’ils font tirer à 250 exemplaires ne sont pas lues mais ils font la pluie et le beau temps à Lomé. Personne ne les considère comme journalistes mais ils bombent le torse d’être de grands communicateurs devant l’éternel, qui détiennent la clé du journalisme au Togo. Eux, ce sont des patrons de presse qui voyagent régulièrement avec le président Faure. Au fait, pourquoi un journal est-il appelé pour voyager avec un chef d’Etat ? Vulgairement, c’est pour rendre compte succinctement de la mission du président à l’extérieur. Mais en réalité, il faut voir au-delà du fait de rendre compte. Depuis que les journaux accompagnent Faure dans ses périples à travers le monde, combien sont-ils à voir les choses autrement que le simple fait de rendre compte ? Que l’on nous dise les journaux qui ont pu faire des analyses pointues sur la portée d’une mission du chef de l’Etat dans un pays tiers? Quel journal du retour de mission avec le Président a pu présenter ne serait-ce qu’une fois les opportunités d’affaires dans le pays visité, les créneaux intéressants pour un opérateur économique togolais ? Et pourtant, ils ne font que voyager. Pour quelle rentabilité ? Aucune sauf celle de permettre à des individus de se sucrer tout simplement. A croire que certains veulent jeter l’argent du contribuable togolais par la fenêtre et ce, pour le plaisir de le faire. Ce qui est encore cynique et écœurant, c’est quand ces journalistes hors norme et leurs suppôts montent sur les antennes pour débiter des conneries et défendre l’indéfendable. Morceaux choisis : « Le Président est libre de voyager avec qui il veut » ou « Le choix des journaux relève de la discrétion des services de la Présidence». Ce qui est complètement faux car, nous avons des informations qui corroborent la thèse selon laquelle, un affairisme puant s’est installé dans le choix des journaux. Et puis, le président ne voyage pas avec les sous de sa poche mais avec l’argent du contribuable.
Au Togo, il est de notoriété que ce sont les tonneaux vides qui adorent faire du bruit. Tirons les choses au clair. Au fait, quels sont ces journaux choisis pour accompagner la délégation présidentielle dans les voyages ?
En vérité, la plupart de ces journaux ne représentent que l’ombre de leurs patrons et n’ont aucune audience. Non soignés, remplis de fautes, de coquilles et écrits dans un français approximatif pour emprunter les termes de l’ancien premier ministre Edem Kodjo, lesdits journaux n’intéressent personne à Lomé. D’ailleurs, de tous ces journaux, trois seulement arrivent à soigner un peu leur travail et à écrire dans un français lisible et compréhensible. Ils ne sont même pas vendus pour être lus. Les patrons ou leurs envoyés viennent régulièrement ramasser la totalité des tirages invendus sur le marché. Pour le vérifier, il suffit de s’approcher des vendeurs de journaux grossistes de la place munis de registres notamment, Afantodji Gérard, Sagbo Cosme et autres pour s’en convaincre. Ils ne vendent rien mais ce sont eux qui se prennent pour le nombril du monde et vont raconter de n’importe quoi sur leurs confrères comme si eux ils sont saints. En mission commandée, ces patrons de presse particuliers excellent dans la propagation de rumeurs, la calomnie pour attirer la foudre de l’autorité sur leurs confrères. Ils ont réussi à former un réseau d’affairisme en complicité avec certaines têtes proches de la Présidence qui se disent « experts en communication » et patati patata. Ces patrons de journaux de bas étage croient avoir le vent en poupe actuellement à Lomé. Heureusement que la roue de l’Histoire tourne et tournera toujours !
En principe, la Présidence de la République est une institution très sérieuse pour se laisser entraîner dans la boue. Normalement, dans le choix des journaux pour accompagner le chef de l’Etat dans ses voyages, les services du palais devraient se livrer à un exercice pointilleux, crédible, objectif. En d’autres termes, seuls les journaux sérieux, à forte audience et qui comptent aux yeux de l’opinion devraient être choisis. Au début, nous avions cru et tous les observateurs avec que, ce choix va reposer sur des critères d’objectivité et de productivité. Ceci n’étant pas, pourquoi les services de la Présidence s’entêtent à faire voyager avec Faure des journaux qui ne représentent rien du tout à Lomé et à l’intérieur du Togo ? Pour quel intérêt, des journaux qui ne font pas le poids sont souvent désignés pour voyager avec le président ?
D’abord, c’est parce que certains y trouvent leurs comptes. A la Présidence togolaise, le choix des journaux est devenu un terreau fertile pour certains. Un affairisme puant et révoltant qui ne rapporte rien à la première institution de la République. Une opération improductive qui ne fait qu’engraisser des individus que personne ne considère à Lomé. C’est pitoyable pour notre pays le Togo et pour la Présidence, une institution censée être au-dessus de la mêlée. Le Togo gagne quoi à ce que son président voyage tout le temps avec des journaux médiocres qui n’intéressent? Pour la gouverne des services du palais, les presses écrites les plus en vue au Togo actuellement sont Sikaa, Liberté…au plus une dizaine. Du côté des radios, il faut retenir Kanal FM, Fréquence I, Victoire FM, Nana FM, Radio Zéphyr… Il faut un peu plus de sérieux dans le choix des journaux pour accompagner le président lors des voyages. L’argent du contribuable ne saurait être utilisé pour continuer à soigner la médiocrité, le refus de l’effort, la paresse. La Présidence gagnerait beaucoup à revoir sa copie avant l’irréparable.
Taffa Biassi
Lynx.info
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