Un attentat vient de frapper le Burkina Faso faisant de nombreux morts et blessés. Il vise à déstabiliser ce pays en s’attaquant avec une violence inouïe à l’état major général de l’armée burkinabé et en ciblant également l’ambassade de France, au moment où le conflit s’intensifie au Mali voisin. Le Parti communiste français condamne ces attaques et apporte toute sa solidarité au peuple du Burkina Faso et au personnel de l’Ambassade de France. Cet acte ignoble intervient alors que s’est ouvert cette semaine à Ouagadougou le procès des putschistes de 2015, dont le général Diendéré fut le chef d’état major particulier du dictateur Blaise Compaoré actuellement en fuite en Côte d’Ivoire. Il faut se souvenir que ce dernier, pièce maîtresse de la Françafrique, chargé des sales besognes, a longtemps organisé une collusion avec les groupes armés entrepreneurs de violence dans la sous-région, jouant ainsi, avec d’autres, à l’apprenti sorcier.
Au Moyen-Orient, en Europe ou en Afrique, c’est la même pieuvre du terrorisme qui se nourrit de l’obscurantisme, de la haine, des dérèglements du monde, du désespoir. La violence se nourrit des guerres. L’intervention militaire contre la Libye a engendré une déstabilisation de l’Afrique Subsaharienne dont les populations paient le prix fort. Au-delà des réponses de sécurité et de renseignement, il s’agit d’extirper les racines du mal en s’attaquant au terreau sur lequel il prolifère et aux multiples soutiens qu’il utilise. Les commanditaires de l’attaque de Ouagadougou pourraient être liés à al-Qaeda. Cette même nébuleuse du crime a ses ramifications en Syrie où elle bénéficie d’intolérables complicités et d’indulgences coupables. La lutte contre les entreprises de la violence ne doit souffrir d’aucun manquement, de quelque gouvernement ou quelque forme que ce soit – y compris lorsqu’il s’agit de ventes d’armes. Cela implique pour la France de changer de politique afin de contribuer concrètement à des nouveaux équilibres internationaux plus justes. Il y a urgence.
Parti communiste français,
3 mars 2018
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