Chaque métier a ses règles. Qu’il s’agisse d’un métier noble, moralement et légalement autorisé ou, d’un métier comme celui dans lequel excelle Alassane Ouattara. Mais au-delà des règles, il y a l’expérience et croyez-moi, c’est l’expérience qui fait l’homme de métier.
Mais comme dans toute œuvre humaine, il y a des limites à tout. Des limites au potentiel. Des limites aux connaissances. Des limites à l’expérience. Des limites au génie créateur. Des limites, parfois insurmontables ni aujourd’hui, ni demain, peu importe le temps que vous consacrerez à les surmonter. Il en est ainsi du sort de Dramane Ouattara.
Voici un gars qui a utilisé tout son potentiel en faux et usage de faux pour s’offrir un destin tordu en Côte d’Ivoire. Pendant environ 20 années consécutives, il consacrera toute son énergie, celle de ses réseaux mafieux tout comme des groupes mystiques auxquels il appartient pour finalement s’imposer le 11 avril 2011, en marge des lois nationales, comme imposteur à la tête de la Côte d’Ivoire. Pour en être là, il y a fallu un complice du même plumage que lui, je veux parler de Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa.
Seulement, malgré toute la mobilisation autour de lui, malgré toutes armées du monde réunies autour de lui, malgré tous les services de renseignement du monde, mobilisés pour lui assurer une vie paisible de pillard et d’imposteur, tout s’effondre autour de lui. Comme un château de glace.
Il vient de perdre en moins d’un mois, le vieux truand qui s’occupait de blanchir à Dakar l’argent volé des caisses de la BCEAO. Et plus grave, il vient de perdre le 6 mai 2012, l’âme de son imposture génocidaire en Côte d’Ivoire, cet autre truand qui donne la mort, même aux enfants, en ayant le sourire aux lèvres, comme il l’a fait en 2011 en Côte d’Ivoire et en Libye.
Alors, la panique consécutive à ces pertes énormes ayant pris le pas sur les sourires flamboyants qui cachaient mal l’assurance d’être à l’abri du danger hier, Ouattara se meurt définitivement et appelle au secours, menace, pleure, menace encore, et au final, il vient de prendre la résolution, sur recommandation de ses « sécurocrates » français, de quitter l’Hôtel du Golf pour maintenant aller se réfugier chaque soir dans une petite résidence privée sise à Assinie en bordure de mer sous très forte protection des militaires français.
Oui, c’est dans cet endroit, en bordure de mer, qu’il dort d’un œil, le sommeil agité, au milieu d’une dizaine de petites embarcations amphibiennes de combat, ces engins pour la livraison desquels un bâtiment de guerre français mouille en ce moment dans les eaux ivoiriennes au Port Autonome d’Abidjan.
C’est donc dans cet état lamentable, avec la peur au ventre, comme s’il avait rendez-vous avec la mort chaque minute qu’il passe à Abidjan, que de façon spectaculaire, les portes des prisons s’ouvrent autour du régime Ouattara, pour déverser leurs contenus dans un univers d’insécurité infernale provoquée par les FRCI, cette bande armée qu’il a lui-même créée.
Mais l’homme est en panne sèche de « Solutions ». Revenu le mardi 8 mai 2012 de la France où il est allé apporter la dose de malédiction qu’il fallait à Nicolas Sarkozy pour essuyer une défaite lourde de conséquences, il promet de trancher des têtes dans les jours à venir pendant que la rumeur enfle à Abidjan autour des 4 FRCI zigouillés à Yopougon SIDECI, cadavres FRCI parmi lesquels certaines indiscrétions confirment avoir identifié le corps du Commandant Ben Laden.
Mais que la mort du Commandant illettré Ben Laben soit vraie ou fausse, peu importe, toujours est-il que la chute brutale de Nicolas Sarkozy, la fin éhontée d’Abdoulaye Wade, la déconfiture au Mali, la ceinture de feu qui longe toutes les frontières de la Côte d’Ivoire maintenant, l’assassinat sportif des cadres analphabètes des FRCI, le couperet de la Cour Pénale Internationale sur la tête de ses hommes de main y compris la sienne, bref, tout ce cocktail explosif auquel il tente de toucher maladroitement, est finalement devenu ce qu’il convient d’appeler l’équation de la mort qui meuble le théâtre des opérations à Jéricho.
Mais que peut faire Ouattara pour se donner une seconde vie ?
Rien. Il ne peut que courir et encore courir, avec nos hommes à ses côtés, comme son ombre, nous donnant chaque instant sa position géostationnaire précise.
Comme le dirait l’autre, aspirons abondamment l’air marin frais, le regard plein de patience, et enregistrons gentiment, indifféremment, les cordonnées GPS de toutes ces embarcations amphibiennes. Et prenons du bon temps, en attendant le son de la trompète.
Croyez-moi, ce n’est pas par cynisme, mais depuis que nous avons fait un tour à Assinie avant de rejoindre la base, je sens qu’il fait de plus en plus beau vivre en Côte d’Ivoire ! En tout cas, pour les amateurs de sensations fortes comme nous autres.
A Très bientôt.
Hassane Magued