Certes, il y a un temps pour tout. Celui de la fin de l’imposture d’Alassane Ouattara arrive. A grand pas. Plutôt qu’on ne s’y attendait.
Mais alors, que penser de celui qui a tenu ces propos: « Ceux qui vous disent que Alassane Ouattara on va le faire tomber bientôt, c’est un beau rêve. On peut rêver 20 ans, 30 ans (…) »?
Pour un homme du gabarit de Soro Guillaume, ces propos relèvent de deux choses: soit celle d’un homme complètement déconnecté des réalités du pays, soit d’une hypocrisie éhontée. La deuxième option semble la plus plausible.
Soro Guillaume le sait. Alassane Ouattara est sur des braises. Il en est conscient. Mais il ne fait rien d’autre que de la politique. Sa propre politique. Celle où tous les coups sont permis. Au point de prêcher du faux, pour flatter son chef. Son désir de se retrouver au palais après le perchoir, n’est un secret pour personne. Il sait qu’il ne faut pas plus de 20 ou 30 ans pour démasquer et virer illusionniste de la tête d’un Etat. Surtout avec un peuple, tel que le peuple ivoirien. Soro Guillaume est dans son starting-block. Prêt à se ruer sur le fauteuil. En attendant, il tisse sa toile, telle l’araignée. Patiemment. Méthodiquement. Mais sournoisement.
Alassane Ouattara sera emporté par sa mauvaise gouvernance. Ce sont entre autres: le favoritisme, les pratiques délictueuses, la corruption gangreneuse, même au sommet de l’Etat ; son incapacité à régler les problèmes cruciaux qui minent la Côte d’Ivoire, en est – notamment – la cause profonde. Le magazine « Jeune Afrique », dans sa parution du 05 aout 2013, analyse du climat des affaires et l’environnement socio-économique en général. Il dénonce une persistance de nombreux phénomènes nuisibles pour le développement du pays. « Jeune Afrique » s’appuie sur un rapport le SNGRC (secrétariat national à la gouvernance et au renforcement des capacités) : « 85% d’ivoiriens sont confrontés quotidiennement à la corruption, au népotisme et au favoritisme », Plus loin, il émet des doutes sur la capacité du pays à devenir une économie émergente, avec à sa tête Alassane Ouattara. « Le racket à grande échelle imposé par les forces de sécurité (FRCI, ndlr) », selon lui, aggrave l’environnement du milieu des affaires déjà malsain. L’« inquiétude des ambassades, la colère des investisseurs étrangers contre les décisions trop arbitraires », constituent, pour le magazine, la conséquence immédiate de tous ces phénomènes qui gangrènent le pays. Une réalité que nombreux observateurs dépeignent comme des voyants au rouge.
C’est donc un processus irréversible. Alassane Ouattara tombera de sa propre chute. « Comme un fruit mûr». Comme jadis, ses propres termes. Pas besoin de forcer une porte déjà ouverte.
Ce n’est pas un rêve. C’est une réalité. Celle que côtoient chaque jour des millions d’ivoiriens: pauvreté, vie chère, chômage, haines, division, insécurité, perspectives de réussite compromises, gestion calamiteuse…
La Jeunesse du PIT (parti ivoirien des travailleurs), au cours d’une conférence de presse tenue le jeudi 22 aout dernier, à son siège, à Adjamé, lance un cri de détresse. Une sortie qui exprime, à elle seule, le désarroi de toute une jeunesse. Promesses non-tenues, refus d’accepter le jeu démocratique et la libre expression, licenciements en cascades, recrutements clandestins, vote de lois impopulaires. Le constat de la jeunesse ivoirienne est amer. Sa déception est encore plus grande. A qui la faute ?
Certes, la vie nous réserve parfois bien des surprises. Un destin inattendu. Le sort qui s’acharne, là où on s’y attend le moins. Alassane Ouattara s’en ira. Peut-être pas, à l’issue d’une opération armée. Comme certains s’y attendent. Ce serait – pour lui – une sortie trop honorable. Il s’en ira sous la huée des populations, exaspérées des souffrances qu’il leur inflige ; du chaos dans lequel, il plonge leur pays. Tous les ingrédients sont déjà réunis. Et cela, n’est pas un rêve. C’est une question de temps.
Marc Micaèl La Riposte