Une dizaine d’heures après l’attaque du nouveau camp d’Akouédo, une réflexion s’impose sur les faits et leurs incidences.
– Militaires tués
Apparemment, ce sont des soldats de garde qui d’après le ministre délégué ont été surpris. La question qui se pose est la suivante : comment des militaires de métiers ont-ils été surpris?
Dormaient-ils? Etaient-ce des soldats de métiers? Etaient-ils armés?
D’après les photos qu’on a pu voir, les corps étaient tous étendus dans une pièce, deux engouffrés près d’une porte qui donne sur les toilettes et un non loin de là, affaissé sur un mur. Des impacts de balles dans les toilettes et au niveau de la porte suggèrent que les tirs ont été effectués à hauteur d’homme afin que la partie du torse jusqu’à l’abdomen soit touchée. Les personnes qui ont tiré savaient ce qu’elles faisaient.
On peut noter aussi la présence de douilles près des corps. Ce qui voudrait dire qu’ils ont été achevés ou encore que ces derniers avaient des armes et ont riposté. Mais la disposition des corps plaide pour la première hypothèse.
Un autre corps est étendu au milieu du dortoir, c’est peut être celui dont les autorités militaires affirment qu’il a été abattu dans son sommeil. La question qui se pose : Comment se fait-il qu’un individu peut dormir avec les décibels importants des Kalachnikovs? La seule explication serait qu’il aurait été tué en premier.
– Nombre d’individus armés non identifiés
Le nouveau camp d’Akouédo abrite deux bataillons, l’un d’infanterie et l’autre de parachutistes. La question qui se pose est de savoir combien d’insurgés peuvent attaquer et tenir un camp de militaires d’élites pendant plus deux heures.
Une autre interrogation se dégage de cette question: Comment les mutins ont-ils défoncé le portail de l’entrée principale? Comment sont-ils repartis? Avaient-ils des moyens de locomotion, dans la mesure où ils ont presque vidé l’armurerie? Est-ce un commando d’élite qui nécessite peu d’hommes pour agir? Pourquoi ont-ils perdu un seul homme et ont infligé 6 morts et une dizaine de blessés grave aux militaires de rangs dans leur propre camp?
– Militaires sans armes
Selon RFI, la radio internationale du Quai d’Orsay, cet acte aurait été perpétré par des pro-Gbagbo mécontents de la présence au pouvoir de Ouattara. Le correspondant de cette radio aurait ajouté que les militaires sont dépourvus d’armes, et n’ont pas pu se défendre de manière efficiente. La question qui se pose est la suivante : Comment se fait-il que pendant l’attaque, des individus réussissent à s’emparer de la poudrière pendant que les militaires du camp sont démunis?
– Rôle de l’ONUCI
Un détachement béninois de l’ONUCI a pris pied dans le camp du 1er BCP (Bataillon commandos parachutistes). Mais selon le représentant Bert K., ledit détachement n’aurait pas participé aux combats. Le ministre délégué affirme de manière floue que l’ONUCI aurait permis de garder le camp intact.Question: Comment empêcher des gens armés de détruire sans tirer une salve?
– Bombardement du camp
Le nouveau camp a été bombardé l’année dernière par…l’ONUCI avec ces MI 24. Le bal a été ouvert par une “alouette” de l’armée française.
Question: Est-ce que le camp a été réhabilité de sorte à être protégé eut égard à sa quasi destruction?
1. Attaque 02 janvier 2006
Le 02 janvier 2006, des éléments non-identifiés ont attaqué vers 5H30 le 1er BCP aux fins de le maîtriser. Ainsi, constatons-nous que le camp fait l’objet de beaucoup d’égard eut égard aux armes dont il dispose et sa base de repli vers une végétation dense et un cours d’eau en amont. Toutefois, sa proximité avec les habitations en fait un haut lieu dangereux pour les civils. On nous rapporte que les ratissages des FRCI se feraient aussi dans les domiciles environnants et les jeunes gens seraient ciblés.
2. 1er décembre 2005 attaque Agban
Un mois, jour pour jour, avant l’attaque du nouveau camp d’Akouédo en 2006, le camp d’Agban a été attaqué le 1er décembre 2005. Nombre de personnes avaient fustigé la légèreté des FDS. Force est de constater qu’avec les multiples attaques enregistrés ce week-end, la tenue sécuritaire n’ai pas une sinécure, pour quelque régime que ce soit!
– Civils attaqués, militaires aussi
Tout le monde s’accordera à dire qu’il n’y a aucune sécurité en Côte d’Ivoire. Mais il y a des des poches de sécurité. Par exemple, celle du président de la république qui se déplace avec gendarmes, ONUCI, Gardes du corps, GSPR… L’ancien premier Ministre mobilise sa garde prétorienne ainsi que les différents “commandants” réincarnés dans des postes plus “potables”.
En ce qui concerne la population, elle subit exactions, braquage, enlèvement, humiliation…
Avec les derniers évènements, les civils ne sont pas orphelins de la violence en Côte d’Ivoire. Les FRCI font aussi l’objet d’attaques en dehors et à l’intérieur de leur structures militaires!
Question : si ceux qui sont chargés de défendre la population la stresse constamment et est défait sur ses bases, il est bon de savoir si il existe une sécurité en Côte d’Ivoire.
– La veille de l’indépendance
A la veille de l’indépendance, c’est un message fort que des individus encore non identifiés lancent à l’Etat. Les attaques quasi synchronisés font accroire qu’une planification existe et que l’autorité politique et militaire est interpellée. Le risque pour les populations est de voir les rafles s’intensifier et les conséquences y afférentes (rapines, chantage…) resurgir.
– En 36 heures…
Yopougon, Abengourou, Akouédo, en 36 heures l’appareil sécuritaire de l’Etat a été très sollicité.
Questions: Des actions isolées? Liées?
Source: Une analyse de Henry Boua