Communiqué de presse OBUTS relatif à la tragédie qui a frappé l’équipe nationale : Tous ces tragiques événements ne sont que la résultante d’une démission avérée des pouvoirs publics

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Suite à l’attaque dont a été victime notre équipe nationale de football à Kabinda, enclave angolaise située au Congo, ce vendredi 8 Janvier 2010 le Bureau National OBUTS tient à exprimer sa profonde compassion à la population togolaise dans son ensemble et tout particulièrement à nos Eperviers.
OBUTS s’associe à la douleur de nos joueurs participant à la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations en Angola et tient à témoigner à leurs familles et à leurs proches le partage de leur douleur dans cette pénible épreuve.

Considérant qu’il est toujours indigne de s’attaquer à des innocents, nous condamnons avec la plus grave fermeté la lâcheté de cet attentat, qui révèle des méthodes de lutte politique surannées et antidémocratiques.

Le drame de ce jour rappelle les périodes douloureuses traversées par le football togolais, et dont les plus marquantes restent l’attentat de Lungi (Sierra Léone), l’agression subie par des joueurs et des supporters au Bénin, et tout récemment la tragique disparation de Mme THEOU grande figure du sérail dont le dévouement à la cause de notre sport, n’a jamais été pris en défaut.

Tous ces tragiques événements ne sont que la résultante d’une démission avérée des pouvoirs publics dans la gouvernance du pays, et particulièrement du football. La profonde crise que vient de traverser le football togolais depuis trois ans n’est pas étrangère au drame qui vient de se dérouler.

En effet, M. Virgilio Santos membre du Comité d’organisation de la CAN-2010, immédiatement après avoir pris connaissance du drame qui venait de se dérouler (Cocan), a précisé vendredi los d’une conférence de presse que la Fédération togolaise de football n’avait pas répondu au Comité d’organisation de la CAN-2010 (Cocan) pour l’informer que son équipe viendrait en bus : « Nous avions demandé à toutes les délégations de nous dire comment et quand elles viendraient, ainsi que les numéros de passeport des joueurs. Le Togo est la seule équipe qui ne nous a pas répondu et il n’avait pas notifié au Cocan qu’il viendrait par la route ».

Par ailleurs M. Souleymane Habuba, le directeur de la communication de la CAF, a ensuite confirmé lors d’un point-presse : « Le règlement de la CAF est très clair : les équipes ne doivent se déplacer qu’en avion », « Toutes les équipes avaient leur plan de vol, sauf une, le Togo, et quelques heures après nous avons eu une information selon laquelle cette équipe avait été victime », a-t-il ajouté ». « Je ne sais pas ce qui a pris au Togo de voyager en car. La seule chose que l’on puisse dire, c’est que l’incident n’a pas eu lieu dans la ville de Cabinda ». « On a des officiers de sécurité autour des stades et des hôtels » La douleur et la compassion que nous éprouvons à l’égard des familles endeuillées et de tous les joueurs, malheureuses victimes du drame, ne sauraient autoriser que l’impasse soit faite sur les responsabilités de ce drame, ni occulter le poids des écrasantes responsabilités que portent les dirigeants de la FTF et du gouvernement togolais en la matière.

A l’instar de tous les Togolais, nous ne comprenons pas aujourd’hui pourquoi le Eperviers, n’ont pas pris l’avion comme le prévoit le règlement de la CAN. Sans doute en raison de la situation financière de la FTF, consécutive à des malversations qui n’ont toujours pas reçu d’éclairage convaincant à ce jour.

Mais pire encore, alors que les Eperviers, allaient représenter le Togo dans une compétition internationale, pour essayer de faire briller les couleurs de notre pays, il est incompréhensible qu’en raison de la défaillance de la FTF, l’avion présidentiel n’ait pas été mis à leur disposition pour effectuer ce déplacement, alors qu’il effectue chaque année un nombre important de voyages « non-officiels », ou qu’à défaut le Ministère des Sports, n’ait pas pris en charge les frais de ce déplacement en avion.

OBUTS, tout en condamnant avec la plus grande fermeté cette attaque lâche et barbare, interpelle les autorités togolaises afin qu’une commission d’enquête indépendante soit mise en place immédiatement pour faire toute la lumière sur les tenants et les aboutissant cette tragédie qui a endeuillé toute l’Afrique, et que soient établies les responsabilités de chacun.

Fait à Lomé c e 9 Janvier 2010

Pour le Bureau National OBUTS,
Le Président
Agbéyomé KODJO

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