Comment Israël a tué les Kennedy

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Entretien de Mike Whitney avec Ron Unz
Question 1 : Israël a-t-il tué JFK ?

Mike Whitney : Israël a-t-il été impliqué dans l’assassinat du président John F. Kennedy ? (Y a-t-il des preuves tangibles ou s’agit-il surtout de conjectures ?). Et si Israël était impliqué, quel aurait été le motif présumé ?

Ron Unz : Bien qu’il n’existe aucune preuve irréfutable impliquant Israël et ses services secrets, le Mossad, dans l’assassinat de JFK, on dispose d’une énorme quantité de preuves indirectes indiquant qu’ils ont joué un rôle central dans le complot, et qu’ils ont certainement été très impliqués concernant les moyens, le mobile et l’opportunité.

De plus, aucune autre organisation n’a un bilan aussi long et aussi impressionnant d’assassinats politiques très médiatisés, dont beaucoup de cibles étaient d’importants dirigeants occidentaux, y compris des présidents américains.

Pourtant, comme je l’ai souligné dans l’un de mes premiers articles de 2018 sur le sujet, pendant plus de trente ans après la mort de JFK, presque personne n’a jamais suggéré une éventuelle implication israélienne.

Pendant des décennies après l’assassinat de 1963, pratiquement aucun doute n’a été exprimé à l’égard d’Israël et, par conséquent, aucun des centaines ou des milliers de livres sur les conspirations d’assassinat parus dans les années 1960, 1970 et 1980 n’a fait allusion au rôle du Mossad, même si presque tous les autres coupables possibles, allant du Vatican aux Illuminati, ont été passés au crible. Kennedy a reçu plus de 80% des voix des juifs lors de son élection en 1960, et les juifs américains ont occupé une place essentielle à la Maison-Blanche. Il a été très apprécié par les personnalités des médias, les célébrités et les intellectuels juifs, de New York à Hollywood en passant par l’Ivy League. De plus, des personnes d’origine juive telles que Mark Lane et Edward Epstein ont été parmi les premiers partisans d’un complot d’assassinat, leurs théories controversées étant défendues par des personnalités culturelles juives influentes telles que Mort Sahl et Norman Mailer. L’administration Kennedy étant largement perçue comme pro-israélienne, il ne semblait y avoir aucun motif possible pour une implication du Mossad, et des accusations bizarres et totalement infondées d’une telle ampleur dirigées contre l’État juif avaient peu de chances de faire grand bruit dans une industrie de l’édition majoritairement pro-israélienne.

Cependant, au début des années 1990, des journalistes et des chercheurs réputés ont commencé à révéler des informations sur le développement de l’arsenal nucléaire israélien. Dans son livre The Samson Option : Israel’s Nuclear Arsenal and American Foreign Policy, publié en 1991, Seymour Hersh décrit les efforts considérables déployés par l’administration Kennedy pour forcer Israël à autoriser des inspections internationales de son réacteur nucléaire prétendument non militaire de Dimona, et ainsi empêcher son utilisation dans la production d’armes nucléaires. Dangerous Liaisons : The Inside Story of the U.S.-Israeli Covert Relationship d’Andrew et Leslie Cockburn est paru la même année et abordait un sujet similaire.

Bien qu’il ait été totalement ignoré du public à l’époque, le conflit politique du début des années 1960 entre les gouvernements américain et israélien sur le développement des armes nucléaires était l’une des principales priorités de la politique étrangère de l’administration Kennedy, qui avait fait de la non-prolifération nucléaire l’une de ses principales missions internationales. Il est à noter que John McCone, choisi par Kennedy pour diriger la CIA, avait auparavant travaillé à la Commission de l’énergie atomique sous Eisenhower, et qu’il était à l’origine de la fuite selon laquelle Israël construisait un réacteur nucléaire pour produire du plutonium.

Les pressions et les menaces de sanctions financières secrètement exercées par l’administration Kennedy sur Israël sont finalement devenues si sévères qu’elles ont conduit à la démission du Premier ministre fondateur d’Israël, David Ben-Gourion, en juin 1963. Mais toutes ces initiatives ont été presque entièrement interrompues ou annulées lorsque Johnson a remplacé Kennedy en novembre de la même année. Michael Collins Piper, journaliste, note que le livre de Stephen Green publié en 1984, Taking Sides : America’s Secret Relations With a Militant Israel, a déjà montré que la politique américaine au Moyen-Orient s’était complètement inversée après l’assassinat de Kennedy, mais cette importante découverte n’a guère attiré l’attention à l’époque.

Les sceptiques quant à l’existence d’une base institutionnelle plausible pour une conspiration visant à assassiner JFK ont souvent noté l’extrême continuité des politiques étrangères et intérieures entre les administrations Kennedy et Johnson, arguant que cela jette un sérieux doute sur la possibilité d’un tel motif. Bien que cette analyse puisse sembler globalement correcte, le comportement des États-Unis envers Israël et son programme d’armement nucléaire constitue une exception particulièrement notable à cette tendance.

Un autre sujet de préoccupation majeur pour les responsables israéliens peut être lié aux efforts de l’administration Kennedy de restreindre fortement les activités des lobbies politiques pro-israéliens. Au cours de sa campagne présidentielle de 1960, Kennedy a rencontré à New York un groupe de riches défenseurs d’Israël, dirigé par le financier Abraham Feinberg, qui lui ont offert un soutien financier considérable en échange d’une influence déterminante sur la politique au Moyen-Orient. Kennedy réussit à les calmer avec de vagues promesses, mais il estima l’incident si troublant que le lendemain matin, il alla trouver le journaliste Charles Bartlett, l’un de ses amis les plus proches, et exprima son indignation à l’idée que la politique étrangère américaine puisse tomber sous le contrôle des partisans d’une puissance étrangère, promettant que s’il devenait président, il rectifierait cette tendance. Et en effet, une fois son frère Robert nommé procureur général, ce dernier a lancé une vaste campagne juridique pour forcer les groupes pro-israéliens à s’enregistrer en tant qu’agents étrangers, réduisant ainsi considérablement leur pouvoir et leur influence. Mais après la mort de JFK, ce projet a été rapidement abandonné et, en guise de compromis, le principal lobby pro-israélien a simplement accepté de se réorganiser et de devenir l’AIPAC.

Ces nouvelles révélations sur la lutte politique acharnée et secrète entre l’administration Kennedy et le gouvernement israélien au sujet du programme secret de développement d’armes nucléaires de ce dernier ont attiré l’attention de Michael Collins Piper, journaliste de longue date à The Spotlight, qui s’est rapidement intéressé au lien possible avec l’assassinat du président Kennedy.

En suivant cette piste, Piper a rapidement rassemblé un grand nombre de preuves indirectes suggérant que le Mossad israélien, avec ses collaborateurs américains, a très probablement joué un rôle central dans l’assassinat de 1963 à Dallas, des preuves que les précédentes recherches sur l’assassinat avaient manquées ou peut-être délibérément ignorées. Par exemple, le livre très conventionnel de Green de 1984 notait :

«Le développement le plus significatif de 1963 pour le programme d’armement nucléaire israélien s’est toutefois produit le 22 novembre dans un avion reliant Dallas à Washington, D.C., alors que Lyndon Baines Johnson a prêté serment en tant que 36e président des États-Unis, à la suite de l’assassinat de John F. Kennedy».

En quelques mois, Piper a rédigé le manuscrit de la première édition de Final Judgment, son ouvrage fondateur présentant et documentant l’hypothèse de Piper, de loin l’analyse la plus controversée et la plus explosive de l’un des événements mondiaux les plus tristement célèbres du XXe siècle.

En me plongeant dans la lecture de certains des ouvrages les plus populaires et les plus importants sur l’assassinat de Kennedy, écrits par des chercheurs de renom tels que David Talbot, James W. Douglass et Roger Stone, j’ai remarqué qu’ils excluaient soigneusement toute mention des travaux de Piper, les considérant apparemment comme trop explosifs, au point de ne même pas s’y référer. De même, l’amitié étroite de Piper avec l’avocat Mark Lane, le père fondateur des études sur le complot de l’assassinat de JFK, a peut-être gravement affecté le traitement de ce dernier dans le mouvement qu’il avait lui-même tant contribué à créer.

Final Judgment a fait l’objet de plusieurs rééditions depuis sa parution initiale en 1994, et à sa sixième édition, publiée en 2004, il comptait plus de 650 pages, dont de nombreuses annexes et plus de 1100 notes de bas de page, dont la grande majorité faisait référence à des sources parfaitement fiables. L’organisation et la mise en forme des textes étaient très sommaires, reflétant le boycott total de tous les éditeurs, traditionnels ou alternatifs, mais j’ai trouvé le contenu remarquable et généralement très convaincant. Malgré le black-out le plus total de tous les médias, le livre s’est vendu à plus de 40 000 exemplaires au fil des ans, en faisant une sorte de best-seller underground, et attirant certainement l’attention de tous les chercheurs sur l’assassinat de JFK, bien qu’apparemment presque aucun d’entre eux n’ait voulu mentionner son existence. Je soupçonne ces autres écrivains d’avoir réalisé que la simple reconnaissance de l’existence du livre, ne serait-ce que pour le ridiculiser ou le rejeter, pourrait s’avérer fatale à leur carrière médiatique et éditoriale. Piper lui-même est mort en 2015, à l’âge de 54 ans, souffrant de problèmes de santé et d’une forte consommation d’alcool souvent associés à une pauvreté extrême, et d’autres journalistes ont peut-être hésité à risquer le même triste sort.

Pour illustrer cette étrange situation, la bibliographie du livre de Talbot publié en 2007 contient près de 140 références, dont certaines sont plutôt obscures, mais ne fait aucune place à Final Judgment, pas plus que son index, pourtant très complet, ne contient la moindre référence aux «juifs» ou à «Israël». D’ailleurs, il décrit un jour avec beaucoup de délicatesse l’équipe de direction entièrement juive du sénateur Robert Kennedy en déclarant : «On ne pouvait pas y trouver un seul catholique». En 2015, il publie une suite tout aussi circonspecte et, bien que l’index contienne de nombreuses entrées relatives aux juifs, toutes ces références concernent la Seconde Guerre mondiale et les nazis, y compris sa discussion sur les liens présumés d’Allen Dulles, sa principale bête noire, avec les nazis. Le livre de Stone, bien qu’il condamne impitoyablement le président Lyndon Johnson pour l’assassinat de JFK, exclut aussi étrangement les «juifs» et «Israël» de la longue liste de références et Final Judgment de la bibliographie, et le livre de Douglass suit le même schéma.

De plus, les préoccupations extrêmes provoquées par l’hypothèse Piper chez les chercheurs sur l’assassinat de JFK peuvent expliquer une étrange anomalie. Bien que Mark Lane soit lui-même d’origine juive et de gauche, il a passé de nombreuses années à travailler pour le Liberty Lobby après sa victoire dans le procès en diffamation contre le journal The New York Times, et il est apparemment devenu assez proche de Piper, l’un de ses principaux rédacteurs. Selon Piper, Lane lui aurait dit que Final Judgment présentait «des arguments irréfutables» en faveur d’un rôle majeur du Mossad dans l’assassinat, et il considérait cette théorie comme parfaitement complémentaire de son propre intérêt pour l’implication de la CIA. Je soupçonne que les inquiétudes suscitées par ces liens expliquent pourquoi Lane a été presque complètement passé sous silence dans les livres de Douglass et Talbot de 2007, et n’est mentionné dans le deuxième livre de Talbot que lorsque son travail était absolument indispensable à sa propre analyse. En revanche, les rédacteurs du New York Times ne sont guère susceptibles d’être aussi bien informés des aspects moins connus de la communauté des chercheurs sur l’assassinat de JFK, et ignorant cette controverse cachée, ils ont accordé à Lane la longue et élogieuse nécrologie que sa carrière méritait pleinement.

Lorsqu’on soupçonne un individu d’avoir commis un crime, il est souvent utile d’examiner attentivement son comportement passé. Comme je l’ai dit plus haut, je ne connais aucun exemple dans l’histoire où le crime organisé ait tenté d’assassiner une personnalité politique américaine, même modérément importante sur la scène nationale. Et malgré quelques craintes çà et là, il en va de même pour la CIA.

En revanche, le Mossad israélien et les groupes sionistes qui ont précédé la création de l’État juif semblent avoir un très long passé d’assassinats, y compris ceux de personnalités politiques haut placées dont on pourrait normalement considérer qu’elles sont intouchables. Lord Moyne, ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient, a été assassiné en 1944 et le comte Folke Bernadotte, négociateur de la paix envoyé par l’ONU pour aider à résoudre la première guerre israélo-arabe, a subi le même sort en septembre 1948. Même un président américain n’était pas entièrement à l’abri de tels risques, et Piper note que les mémoires de Margaret, la fille d’Harry Truman, révèlent que des militants sionistes ont tenté d’assassiner son père en 1947 à l’aide d’une lettre contenant des produits chimiques toxiques, alors qu’ils le soupçonnaient de traîner les pieds dans son soutien à Israël, bien que cette tentative ratée n’ait jamais été rendue publique. La faction sioniste responsable de tous ces incidents était dirigée par Yitzhak Shamir, qui devint plus tard l’un des chefs du Mossad et le directeur de son programme d’assassinats dans les années 1960, avant de devenir Premier ministre d’Israël en 1986.

Si l’on en croit les affirmations contenues dans les best-sellers révélateurs des années 1990 du transfuge du Mossad Victor Ostrovsky, Israël a même envisagé l’assassinat du président George H.W. Bush en 1992 en raison de ses menaces de couper l’aide financière à Israël lors d’un conflit sur les politiques de colonies en Cisjordanie, et j’ai été informé que l’administration Bush a pris ces informations très au sérieux à l’époque. Et bien que je ne l’aie pas encore lu, le récent livre Rise and Kill First : The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations du journaliste Ronen Bergman, largement salué, suggère qu’aucun autre pays au monde n’a peut-être aussi régulièrement eu recours à l’assassinat comme outil standard de la politique officielle de l’État.

On peut citer d’autres éléments marquants tendant à étayer l’hypothèse de Piper. Une fois que l’on admet l’existence d’un complot visant à assassiner JFK, la seule personne dont la participation est pratiquement certaine est Jack Ruby, et ses liens avec le crime organisé étaient presque entièrement liés à l’aile juive de cette organisation, puissante mais rarement mentionnée, présidée par Meyer Lansky, un fervent soutien d’Israël. Ruby lui-même entretenait des liens particulièrement étroits avec le lieutenant de Lansky, Mickey Cohen, qui régnait sur le monde interlope de Los Angeles et avait personnellement participé à la contrebande d’armes vers Israël avant la guerre de 1948. En effet, selon le rabbin Hillel Silverman de Dallas, Ruby avait expliqué en privé avoir tué Oswald en disant : «Je l’ai fait pour le peuple juif».

Un aspect fascinant du film JFK d’Oliver Stone, qui a fait date, mérite également d’être mentionné. Arnon Milchan, le riche producteur hollywoodien qui a soutenu le projet, était non seulement citoyen israélien, mais aurait également joué un rôle central dans l’énorme réseau d’espionnage visant à détourner la technologie et les matériaux américains vers le programme d’armement nucléaire d’Israël, l’entreprise même que l’administration Kennedy s’était efforcée de bloquer. Milchan a même parfois été décrit comme «le James Bond israélien». Et bien que le film dure trois heures, JFK évite scrupuleusement de présenter les détails que Piper considérera plus tard comme les premiers indicateurs d’une dimension israélienne, semblant plutôt désigner le mouvement anticommuniste fanatique américain et l’élite du complexe militaro-industriel de la Guerre froide comme étant les coupables.

«American Pravda : L’assassinat de JFK, partie II – Qui l’a fait ?» – Ron Unz, The Unz Review

Pour ceux qui souhaitent lire la très longue analyse de Piper, l’édition 2005 de son ouvrage fondateur est disponible sur ce site web dans un format HTML pratique.

«Final Jugement définitif, Le chaînon manquant dans la conspiration de l’assassinat de JFK», Michael Collins Piper, 2005

Cette édition intègre en réalité plusieurs ouvrages beaucoup plus courts, publiés à l’origine séparément. L’un d’entre eux, sous la forme d’une longue série de questions-réponses, décrit la genèse de l’idée et répond à de nombreuses questions s’y rapportant. Pour certains lecteurs, il pourrait constituer un meilleur point de départ.

«Default Judgment, Questions, Answers & Reflections About the Crime of the Century», Michael Collins Piper, 2005

Laurent Guyénot, un éminent chercheur français spécialiste de la théorie du complot, fait partie de la poignée d’auteurs qui ont accepté de défendre et de promouvoir l’hypothèse Piper. Bien que je ne souscrive pas nécessairement à tous ses arguments, je recommande vivement son livre The Unspoken Kennedy Truth, publié en 2019, comme la meilleure présentation de la thèse d’Israël/du Mossad sur l’assassinat de JFK. Cet ouvrage de poche résume toutes les informations essentielles et est suffisamment court pour être lu facilement en un jour ou deux. Son article de 2018 sur le même sujet couvre les mêmes informations sous une forme beaucoup plus abrégée :

«Israël a-t-il tué les Kennedy ?», Laurent Guyénot, The Unz Review, 3 juin 2018

Guyénot a également présenté ces mêmes informations controversées sous la forme d’un documentaire de 2022 disponible sur YouTube. Bien que peut-être trop hagiographique, «Israël et les assassinats des frères Kennedy» constitue également la meilleure introduction vidéo à ce sujet.

Malgré son manque de rigueur, je recommande également le documentaire complémentaire de Ryan Dawson, NUMEC : How Israel Stole the Atomic Bomb and Killed JFK, qui se concentre principalement sur le programme de développement d’armes nucléaires d’Israël.

Candace Owens résume toute l’histoire en 3 minutes :

Question 2 : Peut-on établir un lien avec l’assassinat de RFK ?

Mike Whitney : Comment l’assassinat du sénateur Robert F. Kennedy en 1968 s’inscrit-il dans cette histoire ?

Ron Unz : La tendance générale à dissocier l’assassinat du président John F. Kennedy en 1963 de celui de son jeune frère, le sénateur Robert F. Kennedy, en 1968, est selon moi une grave erreur.

Les deux hommes étaient les plus proches alliés et partenaires politiques. Robert a été procureur général dans l’administration de son frère aîné, et était largement considéré comme la deuxième personnalité la plus puissante en Amérique à cette époque. En outre, un examen attentif des preuves suggère que ces deux assassinats sont étroitement liés, comme on pouvait naturellement s’y attendre.

Dans mon premier article de 2018 sur l’assassinat de JFK, J’ai expliqué avoir passé presque toute ma vie à avoir subi un tel lavage de cerveau par le récit des médias grand public que je ne m’étais jamais douté de la possibilité d’un complot dans ce meurtre.

Mais alors que je devenais progressivement méfiant et décidais d’enquêter enfin sur le sujet, le premier livre que j’ai lu par hasard a été le best-seller national de David Talbot en 2007, Brothers : The Hidden History of the Kennedy Years, qui se concentrait sur la relation entre John F. Kennedy et son jeune frère Robert. J’ai expliqué que ce choix s’était avéré extrêmement judicieux :

Le livre de Talbot m’a particulièrement impressionné, car il s’appuie sur plus de 150 entretiens personnels et a été publié par The Free Press, un éditeur très réputé. Bien que son récit soit teinté d’une aura hagiographique considérable, il est captivant et ponctué de nombreuses scènes saisissantes. Mais si la présentation a certainement contribué à expliquer l’accueil favorable des critiques et la façon qu’il a eue de produire un best-seller national dans un domaine apparemment délaissé depuis longtemps, cette présentation est, à mon avis, bien moins importante que le contenu lui-même.

Si l’idée d’un complot contre JFK m’avait traversé l’esprit, le silence des autorités m’avait semblé un argument absolument concluant. Si l’on avait pu douter de la conclusion de la Commission Warren selon laquelle le tireur était seul, le procureur général Robert Kennedy aurait certainement lancé une enquête complète pour venger son frère assassiné.

Mais comme Talbot le démontre si efficacement, la réalité de la situation politique était tout autre. Robert Kennedy a peut-être commencé cette matinée fatale en étant généralement considéré comme le deuxième homme le plus puissant du pays, mais dès que son frère a été tué et que son ennemi personnel acharné Lyndon Johnson a prêté serment en tant que nouveau président, son autorité gouvernementale s’est presque immédiatement estompée. Le directeur de longue date du FBI, J. Edgar Hoover, qui était son subordonné hostile et dont le renvoi était probablement prévu au cours du second mandat de JFK, a immédiatement manifesté du mépris et n’a pas réagi à ses requêtes. Ayant perdu tout contrôle sur les leviers du pouvoir, Robert Kennedy n’avait plus la capacité de mener d’enquête sérieuse.

Selon de nombreux témoignages, il a presque immédiatement conclu que son frère avait été abattu par un groupe organisé, comprenant très probablement des éléments au sein même du gouvernement américain, mais il ne pouvait rien faire pour résoudre la situation. Comme il le confiait régulièrement à ses proches, il espérait, à l’âge de 38 ans, accéder lui-même à la Maison-Blanche un jour et, une fois au pouvoir, découvrir les assassins de son frère et les traduire en justice. Mais en attendant ce jour, il était impuissant, et toute accusation non fondée de sa part serait totalement désastreuse tant pour l’unité nationale que pour sa propre crédibilité. Ainsi, pendant des années, il a été contraint d’acquiescer et d’accepter publiquement la version officielle de l’assassinat inexplicable de son frère par un fou solitaire, un mensonge cautionné publiquement par la quasi-totalité de l’establishment politique, et cette situation l’a profondément tourmenté. De plus, en acceptant apparemment cette version des faits, il a souvent donné l’impression d’y adhérer sans réserve, ce qui a été interprété par d’autres, notamment dans les médias…

Si les deux premières douzaines de pages du livre de Talbot ont complètement bouleversé ma vision de l’assassinat de JFK, j’ai trouvé la dernière partie presque tout aussi stupéfiante. Avec la guerre du Vietnam en guise de boulet politique, le président Johnson a décidé de ne pas se représenter en 1968, permettant ainsi à Robert Kennedy, qui a surmonté des obstacles considérables pour remporter d’importantes primaires, de se lancer à la dernière minute dans la course à l’investiture démocrate. Puis, le 4 juin 1968, il a remporté la Californie, un État crucial, lui ouvrant ainsi la voie vers l’investiture et la présidence elle-même, où il serait enfin en mesure d’enquêter pleinement sur l’assassinat de son frère. Mais quelques minutes après son discours de victoire, il a été abattu, prétendument par un autre tireur isolé, cette fois un immigrant palestinien confus nommé Sirhan Sirhan, soi-disant outré par les positions publiques pro-Israël de Kennedy, bien que celles-ci ne soient pas différentes de celles exprimées par la plupart des autres candidats politiques en Amérique.

Autant de faits dont j’avais connaissance. Cependant, j’ignorais que les brûlures causées par la poudre ont prouvé par la suite que la balle fatale a été tirée directement derrière la tête de Kennedy à une distance de sept centimètres ou moins, alors que Sirhan se tenait à plusieurs mètres devant lui. De plus, les témoignages oculaires et les preuves acoustiques ont indiqué qu’au moins douze balles ont été tirées, bien que le revolver de Sirhan n’en contienne que huit. La combinaison de ces facteurs a conduit le Dr Thomas Naguchi, médecin légiste de Los Angeles de longue date, qui a pratiqué l’autopsie, à affirmer dans ses mémoires de 1983 qu’on pouvait supposer l’existence d’un deuxième tireur. Pendant ce temps, des témoins oculaires ont également déclaré avoir vu un agent de sécurité, l’arme au poing, se tenir juste derrière Kennedy pendant l’attaque, un individu qui éprouvait une profonde aversion politique pour les Kennedy. Les enquêteurs de la police n’ont pas semblé s’intéresser à ces éléments hautement suspects, dont aucun n’a été porté à la connaissance du public pendant le procès. Les deux frères Kennedy étant désormais morts, aucun membre survivant de la famille ni la plupart de leurs alliés et de leurs partisans n’avaient envie d’enquêter sur les détails de ce dernier assassinat, et dans un certain nombre de cas, ils ont rapidement déménagé à l’étranger, abandonnant complètement le pays. La veuve de JFK, Jackie, a confié à des amis qu’elle était terrifiée pour la vie de ses enfants et a rapidement épousé Aristote Onassis, un milliardaire grec, dont elle pensait qu’il serait capable de les protéger…

Dans l’ensemble, j’ai trouvé le récit de Talbot assez convaincant, du moins quant à la démonstration de l’existence d’une conspiration substantielle derrière l’événement fatal.

D’autres ont certainement eu la même réaction, les illustres pages de la New York Times Sunday Book Review rapportant la réaction très favorable de l’historien présidentiel Alan Brinkley. En tant que professeur d’histoire et doyen de l’université de Columbia, Brinkley est un universitaire aussi respecté et respectable qu’on peut l’imaginer et il a qualifié Talbot de «dernier en date des nombreux intellectuels critiques qui se sont employés à démolir la crédibilité chancelante de la Commission Warren et à attirer l’attention sur les preuves d’une vaste et terrible conspiration derrière l’assassinat de John Kennedy – et peut-être aussi celui de Robert Kennedy».

«American Pravda : L’assassinat de JFK, partie I – Que s’est-il passé ?», Ron Unz, The Unz Review, 18 juin 2018

À bien des égards, je pense que l’assassinat de Robert F. Kennedy est la clé de voûte des deux meurtres, car l’existence d’un complot est on ne peut plus évidente et indéniable. Ces dernières années, Robert F. Kennedy Jr. a déclaré publiquement que Sirhan est innocent et devrait être libéré de prison. Début 2022, j’ai publié un autre article qui traite de l’affaire de manière beaucoup plus détaillée :

Au fil des ans, l’assassinat de Robert Kennedy en 1968 n’a été que très peu abordé dans les livres et les recherches consacrés au meurtre de son frère aîné à Dallas, et le texte de Talbot n’a consacré que quelques pages aux solides preuves selon lesquelles le tireur condamné n’était qu’une victime innocente, manipulée par les véritables conspirateurs. Mais en 2018, deux autres livres entièrement consacrés à l’affaire ont été publiés.

A Lie Too Big To Fail, de la journaliste et chercheuse spécialiste des conspirations Lisa Pease, compte 500 pages et couvre en détail les événements de cette soirée fatale en Californie. Il a reçu le soutien du cinéaste Oliver Stone et du célèbre chercheur sur JFK James W. Douglass. Lorsque je l’ai lu il y a quelques mois, j’ai trouvé l’énorme volume de matériel assez utile, mais se reposant trop sur les souvenirs des témoins oculaires, qui peuvent facilement faiblir au fil des ans.

Entre-temps, The Assassination of Robert F. Kennedy de Tim Tate et Brad Johnson est sorti la même année et n’a souffert d’aucun de ces défauts. Les deux chercheurs ont passé près de 25 ans à travailler sur l’affaire et, bien que leur ouvrage soit environ deux fois moins long que celui de Pease, il semble traiter le sujet de manière bien plus efficace, en incluant les témoignages oculaires mais en se concentrant principalement sur les preuves matérielles et médico-légales indéniables, tout en évitant les spéculations injustifiées et préjudiciables.

Alors qu’il travaillait à CNN, l’un des auteurs a obtenu la bande audio qui établit le nombre de coups de feu tirés, probablement la preuve la plus solide de l’affaire. Le livre analyse et interprète cette preuve cruciale avec force détails, et se concentre également sur le tir fatal, effectué à bout portant derrière Robert Kennedy alors que Sirhan, le tireur présumé, se tenait à quelques mètres devant lui. Mais comme l’éditeur et l’auteur principal sont britanniques, l’ouvrage semble avoir reçu beaucoup moins d’attention dans ce pays, et je ne l’ai découvert et lu qu’après que Kennedy l’ait cité dans sa chronique du SF Chronicle.

Contrairement à de nombreux autres meurtres ou attentats terroristes américains controversés, les éléments de preuve d’un complot dans l’affaire de l’assassinat de RFK sont matériels et apparemment indéniables. Wikipedia est notoirement réticent à promouvoir les récits conspirationnistes, mais dans ce cas, les éléments les plus frappants sont présentés sans être vraiment contestés.

La preuve concluante de l’enregistrement audio n’a été révélée qu’en 2004, mais j’ai été surpris de découvrir que toutes les autres preuves concrètes, y compris le grand nombre d’impacts de balles inexpliqués, étaient déjà connues et rapportées depuis des décennies.

L’ancien membre du Congrès Allard K. Lowenstein a été très impliqué dans la campagne électorale de 1968, jouant un rôle majeur dans les tentatives de destitution du président sortant Lyndon Johnson. En 1977, il a publié un long article à la une de l’influent Saturday Review, exposant les preuves accablantes de l’implication d’un deuxième tireur dans la fusillade, et dont mon système d’archivage de contenu fournit la copie PDF. Ainsi, presque tous les faits essentiels de l’affaire sont connus depuis 45 ans, mais ont presque toujours été ignorés par nos médias américains malhonnêtes ou lâches.

Trois ans après avoir révélé publiquement cette information explosive, Lowenstein lui-même est mort, soi-disant abattu à l’âge de 51 ans par un tireur solitaire déséquilibré qui aurait été un de ses anciens élèves, mais j’ai été informé que ses amis personnels n’ont jamais cru à cette histoire.

«American Pravda : Anne Frank, Sirhan Sirhan et le SIDA», Ron Unz, The Unz Review, 31 janvier 2022

Comme je l’ai détaillé dans un autre article, certaines des circonstances étranges de l’assassinat de RFK ont fourni des preuves supplémentaires de l’hypothèse de Piper concernant l’implication du Mossad dans la mort de notre président.

L’ouvrage influent de David Talbot, Brothers, publié en 2007, révèle que Robert F. Kennedy était convaincu depuis le début que son frère avait été victime d’un complot, mais qu’il s’était tu, disant à son cercle d’amis qu’il aurait peu de chances de retrouver et de punir les coupables avant d’avoir lui-même atteint la Maison-Blanche. En juin 1968, il semblait sur le point d’atteindre cet objectif, mais il a été abattu par la balle d’un assassin quelques instants seulement après avoir remporté la primaire présidentielle cruciale en Californie. On peut logiquement supposer que sa mort a été orchestrée par les mêmes acteurs que celle de son frère aîné, qui cherchaient désormais à se protéger des retombées de leur crime précédent.

Un jeune Palestinien nommé Sirhan aurait tiré avec un pistolet et été rapidement arrêté et condamné pour le meurtre. Mais Talbot souligne que le rapport du médecin légiste a révélé que la balle fatale provenait d’une direction complètement différente, tandis que l’enregistrement acoustique prouve que beaucoup plus de coups de feu ont été tirés que la capacité de l’arme du présumé tueur. De telles preuves tangibles témoignent bien d’une conspiration.

Sirhan lui-même semblait sonné et confus, affirmant plus tard ne pas se souvenir des événements, et Talbot mentionne que plusieurs experts en assassinats ont longtemps soutenu qu’il n’était qu’un bouc émissaire idéal dans le complot, agissant peut-être sous une forme d’hypnose ou de conditionnement. Presque tous ces auteurs sont généralement réticents à noter que le choix d’un Palestinien comme bouc émissaire dans le meurtre pointe dans une direction évidente, mais le récent livre de Bergman contient également une nouvelle révélation majeure. Au moment même où Sirhan était plaqué au sol dans la salle de réception de l’hôtel Ambassador à Los Angeles, un autre jeune Palestinien subissait des séances intensives de conditionnement hypnotique aux mains du Mossad en Israël, programmé pour assassiner le leader de l’OLP, Yasser Arafat ; et bien que cette tentative ait finalement échoué, une telle coïncidence semble dépasser les limites du plausible.

«American Pravda : Mossad Assassinations, «Final Judgment» on the JFK Assassination», Ron Unz, The Unz Review, 27 janvier 2020

Question 3 : Quel a été le rôle de Lyndon Johnson ?

Mike Whitney : J’ai posé la question suivante à Grok : «JFK a-t-il essayé d’empêcher Israël d’acquérir des armes nucléaires ?»

Voici la réponse de Grok :

«Dans une lettre adressée à Ben Gourion en mai 1963, Kennedy a explicitement menacé de mettre fin au soutien américain à Israël si ce dernier se dotait de l’arme nucléaire, déclarant : «L’engagement et le soutien de ce gouvernement envers Israël pourraient être sérieusement compromis, si l’on venait à penser que nous sommes incapables d’obtenir des informations fiables sur un sujet aussi vital pour la paix que le nucléaire».

Kennedy a également conditionné l’aide militaire américaine à la coopération d’Israël sur Dimona. Bien qu’il ait approuvé certaines ventes d’armes (comme les missiles Hawk en 1962), il s’en est servi comme levier pour faire pression en faveur de la transparence…

Au moment de l’assassinat de Kennedy en novembre 1963, Israël n’avait pas ouvertement développé des armes nucléaires, mais son programme avançait secrètement… La pression exercée par Kennedy a retardé les avancées d’Israël, mais ne les a pas arrêtées. Israël a vraisemblablement réussi à se doter de la capacité nucléaire à la fin des années 1960, après sa mort». (Grok)

Cet extrait suggère qu’Israël avait de bonnes raisons de se débarrasser de Kennedy. Il suggère également qu’Israël a finalement réussi à se doter de la capacité nucléaire sous Lyndon Johnson (faisant naître des doutes sur Johnson).

Selon vous, Lyndon Johnson était-il au courant du complot pour tuer Kennedy ?

Ron Unz : Je pense qu’il est très vraisemblable que Johnson ait joué un rôle important dans le complot d’assassinat contre Kennedy. Tout au long de sa carrière politique, il était connu pour être l’un des plus fervents soutiens du sionisme aux États-Unis, allant jusqu’à commettre des actes illégaux au nom de ce mouvement alors qu’il était encore membre du Congrès. En tant que leader de la majorité au Sénat pendant la majeure partie des années 1950, il a dirigé l’opposition politique pro-Israël à la politique plus modérée du président Dwight Eisenhower au Moyen-Orient. Par conséquent, il avait certainement des contacts directs avec les principaux dirigeants israéliens, car leurs projets d’assassinat devaient se concrétiser en 1963.

De plus, Kennedy menaçait d’anéantir la carrière politique de Johnson, qui aurait donc eu une puissante motivation personnelle à s’impliquer dans ce complot.

Lorsque j’ai commencé à enquêter sur l’assassinat de JFK il y a une douzaine d’années, j’ai été très surpris de découvrir que seule une infime partie des livres aborde la possible implication de Johnson, tandis que l’écrasante majorité ignore totalement la question ou la rejette explicitement. Dans mon premier article de 2018 sur les suspects potentiels, j’ai noté cette curieuse négligence :

Si un mari ou une femme est retrouvé assassiné, sans suspect ni mobile évident, la police a pour habitude d’enquêter minutieusement sur le conjoint survivant, et bien souvent, cette crainte s’avère fondée. De même, si vous lisez dans vos journaux que dans un obscur pays du tiers-monde, deux dirigeants farouchement hostiles, aux noms imprononçables, se partagent le pouvoir politique suprême jusqu’à ce que l’un d’eux soit soudainement abattu dans un mystérieux assassinat par des conspirateurs inconnus, vous penserez certainement à une explication évidente. Au début des années 1960, la plupart des Américains ne percevaient pas la politique de leur propre pays sous cet angle, mais peut-être avaient-ils tort. En tant que parfait novice dans le vaste monde occulté de l’analyse du complot JFK, j’ai été immédiatement frappé par ce soupçon qui pesait sur le vice-président Lyndon B. Johnson, successeur direct du leader assassiné et plus évident bénéficiaire.

Les deux livres de Talbot et celui de Douglass, qui totalisent quelque 1500 pages, ne consacrent que quelques paragraphes au soupçon d’implication de Johnson. Le premier livre de Talbot rapporte qu’immédiatement après l’assassinat, le vice-président a fait part à ses collaborateurs personnels de son inquiétude face à la possibilité d’un coup d’État militaire ou d’une guerre mondiale, et suggère que ces quelques mots prononcés avec désinvolture démontrent clairement son innocence, bien qu’un observateur plus cynique puisse se demander si ces remarques n’ont pas été prononcées précisément pour cette raison. Le deuxième livre de Talbot cite en fait un conspirateur mineur qui aurait affirmé que Johnson avait personnellement approuvé le projet et admet que Hunt pensait la même chose, mais traite ces accusations non fondées avec un scepticisme certain, avant d’ajouter une simple phrase reconnaissant que Johnson aurait pu être un soutien passif, voire un complice. Douglass et Peter Dale Scott, auteur de l’influent livre Deep Politics and the Death of JFK (1993), ne semblent manifestement jamais avoir envisagé cette possibilité.

L’idéologie est probablement l’une des raisons de cette remarquable réticence. Bien que les libéraux aient fini par détester Lyndon Johnson à la fin des années 1960 pour avoir intensifié l’impopulaire guerre du Vietnam, ces sentiments se sont estompés au fil des décennies, tandis que le souvenir ému de l’adoption de la loi historique sur les droits civiques et de la création des programmes sociaux (Great Society) a redoré son blason sur le plan idéologique. En outre, cette législation avait longtemps été bloquée au Congrès et n’était devenue loi qu’en raison de la victoire écrasante des démocrates au Congrès en 1964, après la mort de JFK, et les libéraux pourraient avoir du mal à admettre que leurs rêves les plus chers n’ont été réalisés que grâce à un acte de parricide politique.

Kennedy et Johnson étaient peut-être des rivaux personnels particulièrement hostiles, mais les différences idéologiques n’étaient que peu marquées entre les deux hommes, et la plupart des personnalités du gouvernement de JFK ont continué à servir sous l’autorité de son successeur, ce qui était certainement une source d’embarras considérable pour les libéraux convaincus soupçonnant que le premier avait été assassiné grâce à une conspiration impliquant le second. Talbot, Douglass et de nombreux autres partisans de gauche d’un complot d’assassinat préfèrent faire porter le chapeau à des méchants bien plus commodes, tels que les partisans de la ligne dure anticommuniste de la guerre froide et les éléments de droite, notamment de hauts responsables de la CIA, comme l’ancien directeur Allan Dulles.

Un autre facteur venant expliquer la réticence extrême de Talbot, Douglass et d’autres à considérer Johnson comme un suspect plausible pourrait tenir aux réalités de l’industrie de l’édition. Dans les années 2000, les théories du complot sur l’assassinat de JFK étaient depuis longtemps dépassées et rejetées avec dédain par les cercles dominants. La solide réputation de Talbot, ses 150 entretiens exclusifs et la qualité de son manuscrit ont fait tomber cette barrière et ont convaincu The Free Press de devenir son éditeur, tandis qu’un universitaire de renom publiait plus tard une critique très positive dans le New York Times Sunday Book Review et qu’un reportage télévisé d’une heure était diffusé sur C-Span Booknotes. Mais si l’auteur avait évoqué la crainte que notre 35ème président ait été assassiné par le 36ème, le poids de cette «théorie du complot scandaleuse» aurait certainement condamné son livre à sombrer dans l’oubli.

Cependant, en faisant abstraction de ces œillères idéologiques et des considérations pratiques de l’édition américaine, les preuves prima facie de l’implication de Johnson sont plutôt convaincantes.

Prenons un cas tout simple. Si un président est abattu par un groupe de conspirateurs inconnus, son successeur devrait normalement être incité à les traquer de toute urgence pour éviter de subir le même sort. Pourtant, Johnson n’a rien fait, il a nommé la Commission Warren qui a étouffé l’affaire et rejeté la culpabilité sur un «tireur solitaire» instable et qui, fort opportunément, était déjà mort. Un tel comportement est pour le moins étrange de la part d’un LBJ supposé innocent. Cette conclusion n’implique pas que Johnson ait été le cerveau du complot, ni même qu’il y ait participé activement, mais cela éveille de très sérieux soupçons quant à sa possible connaissance du complot et à ses relations personnelles avec certains des principaux conspirateurs.

L’analyse inverse permet de tirer une conclusion similaire. Si le complot réussissait et que Johnson devenait président, les conspirateurs ont sûrement dû se sentir à peu près sûrs d’être protégés plutôt que traqués et châtiés comme des traîtres par le nouveau président. Même un assassinat parfaitement réussi comporte d’énormes risques à moins que les organisateurs ne se soient assurés que Johnson ferait exactement ce qu’il a fait, et le seul moyen d’y parvenir était de le sonder au sujet du plan, au moins de manière vague, et d’obtenir son consentement passif.

Selon ces considérations, il semble extrêmement difficile de croire qu’un complot visant à assassiner JFK ait pu avoir lieu sans que Johnson en ait eu connaissance, ou qu’il n’ait pas joué un rôle central dans l’opération de dissimulation qui a suivi.

«American Pravda : L’assassinat de JFK, partie II – Qui l’a fait ?», Ron Unz, The Unz Review, 25 juin 2018

L’année dernière, j’ai publié un autre article présentant de manière beaucoup plus détaillée les arguments très solides en faveur de l’implication de Johnson :

J’ai l’impression que jusqu’à ces douze dernières années environ, seule une infime partie des livres et articles sur l’assassinat de JFK a même fait allusion au rôle possible de LBJ, considérant apparemment son implication comme trop explosive pour être mentionnée et ignorant les arguments manifestement évidents en faveur de sa participation.

Alors que la guerre du Vietnam s’intensifiait et que le président Johnson faisait l’objet d’une haine intense dans les cercles de la gauche, le doute quant à son rôle personnel dans la mort de son prédécesseur s’est peut-être progressivement répandu. En 1966, une jeune militante anti-guerre de Berkeley, Barbara Garson, a réécrit la trahison et le régicide du Macbeth de Shakespeare en une pièce moderne sur la mort récente de notre propre président des mains de son successeur, pièce dans laquelle l’usurpateur meurtrier est finalement tué par un personnage incarnant Robert F. Kennedy. MacBird ! est d’abord paru dans Ramparts, une publication de gauche anti-guerre de premier plan, et a rapidement été adapté en pièce de théâtre, jouée plusieurs centaines de fois à New York, Los Angeles et ailleurs malgré la pression des autorités. Mais cette courte œuvre de fiction allégorique, presque satirique, visant Johnson semble avoir été l’exception à la règle.

Johnson n’a jamais fait l’objet du moindre soupçon dans le film oscarisé d’Oliver Stone en 1991 et un livre connexe approuvé par ce célèbre réalisateur a adopté une position similaire…

L’apparition de livres sur l’assassinat de JFK s’est généralement faite par vagues. Le succès retentissant du film de Stone en 1991 a incité les éditeurs à ouvrir leurs portes, et une autre vague a suivi dans le sillage du best-seller de Talbot en 2007, encore amplifiée par le succès commercial considérable et les critiques favorables de l’ouvrage de Douglass en 2009. Mais c’est au cours des dernières années que plusieurs ouvrages majeurs ont finalement été publiés, affirmant que Johnson avait été la figure centrale du complot.

Le premier et le plus important de ces ouvrages est LBJ : The Mastermind of the JFK Assassination, un volumineux ouvrage de plus de 600 pages publié en 2011 par Phillip F. Nelson, un homme d’affaires texan à la retraite. Près de cinquante ans s’étaient écoulés depuis la mort de Johnson, et Nelson a fait un remarquable travail de collecte et de compilation des preuves accablantes de la longue et particulièrement sordide carrière politique de Johnson, une carrière qui aurait culminé avec le meurtre de son prédécesseur.

Johnson était un pur produit de la politique texane et, pendant la première moitié du XXe siècle, son État ressemblait étrangement à un pays du tiers-monde corrompu, dont les vastes richesses pétrolières et les programmes fédéraux lucratifs offraient d’énormes opportunités financières à ceux qui étaient assez intelligents et sans scrupules pour en profiter. Ainsi, Johnson est né dans une extrême pauvreté et a occupé des emplois gouvernementaux mal payés tout au long de sa vie. Pourtant, en 1963, il a prêté serment en tant que président le plus riche de l’histoire américaine moderne, ayant accumulé une fortune personnelle de plus de 100 millions de dollars en valeur actuelle, en blanchissant les récompenses financières de ses bienfaiteurs corporatifs par l’intermédiaire de l’entreprise de sa femme. La richesse impressionnante de Johnson est si peu connue de nos jours qu’un éminent journaliste politique d’origine texane a exprimé son incrédulité totale lorsque je lui ai mentionné ces faits il y a une quinzaine d’années.

L’ascension politique et financière de Johnson repose sur des élections volées et des stratagèmes de corruption massive du gouvernement, lesquels l’ont parfois mis en danger sur le plan juridique. Face à de telles difficultés, Nelson affirme avec force que le futur président s’est peut-être protégé en organisant une longue série de meurtres, dont certaines histoires sont absolument étonnantes mais apparemment vraies. Par exemple, lors d’un incident bizarre en 1961 qui préfigurait étrangement la conclusion de la Commission Warren sur le «tireur solitaire» , un inspecteur du gouvernement fédéral enquêtant sur un vaste système de corruption au Texas impliquant un proche allié de LBJ a repoussé plusieurs propositions de pots-de-vin avant d’être retrouvé mort, abattu de cinq balles dans la poitrine et l’abdomen ; mais sa mort a été officiellement qualifiée de «suicide» par les autorités locales, et rapportée comme telle le plus sérieusement du monde dans les pages du Washington Post.

Bon nombre de ces meurtres ont peut-être été commis par un certain Malcolm «Mac» Wallace, que Nelson identifie comme le tueur à gages personnel de Johnson, payé par le gouvernement fédéral par l’intermédiaire du ministère de l’Agriculture entre deux missions meurtrières. Ainsi, en 1951, Wallace a abattu en plein jour un golfeur professionnel local célèbre qui entretenait une liaison avec Josefa, la sœur de Johnson, une affaire qui a mené un jury à le condamner pour meurtre au premier degré. Bien qu’en vertu de la loi du Texas, un tel verdict entraîne normalement une peine de mort obligatoire, Wallace s’en est étonnamment tiré avec une peine avec sursis lui permettant d’être immédiatement libéré, grâce à l’influence politique considérable de Johnson. Le Texas de cette époque présentait les mêmes caractéristiques que Chicago sous le règne d’Al Capone.

Bien qu’il ait opéré avec beaucoup plus de prudence loin de son fief texan, Johnson semble avoir adopté des méthodes tout aussi impitoyables à Washington, en recourant largement à la corruption et au chantage pour consolider ses bases au Sénat américain, où il a régné pendant une grande partie des années 1950. Il a également immédiatement perçu le pouvoir de J. Edgar Hoover, qu’il a enrôlé comme l’un de ses plus proches alliés politiques, achetant astucieusement une maison à quelques pas de celle du directeur de longue date du FBI et côtoyant ce dernier de près pendant près de vingt ans.

Après avoir passé les années du second mandat d’Eisenhower, largement considéré comme le plus puissant Démocrate d’Amérique, Johnson décida de briguer la présidence en 1960, ignorant largement le bien plus jeune Kennedy, qu’il surpassait largement en stature politique et qu’il méprisait quelque peu, ne le considérant pas comme une menace sérieuse. Il était d’autant plus confiant qu’aucun catholique n’avait été nommé par un grand parti depuis l’épique désastre d’Al Smith en 1928.

Malheureusement pour les projets politiques de Johnson, le patriarche Joseph Kennedy était déjà une figure politique puissante depuis un quart de siècle, traçant sans relâche la voie de sa propre famille vers la Maison-Blanche. Sa fortune personnelle était bien supérieure à celle de Johnson et il était prêt à la dépenser sans compter pour la campagne d’investiture de son fils, noyant tous les autres candidats avec des pots-de-vin et des dessous-de-table pour influencer les résultats du vote dans certains États clés mais très corrompus, comme la Virginie-Occidentale. Ainsi, au moment de la convention des Démocrates, le jeune Kennedy avait déjà obtenu l’investiture et Johnson avait été politiquement humilié.

C’est alors que les choses ont pris une tournure étrange. Kennedy et son jeune frère Robert détestaient Johnson et avaient déjà choisi le sénateur Stuart Symington comme candidat à la vice-présidence lorsque, soudainement et sans crier gare, c’est Johnson qui a été choisi à la place. Nelson et Seymour Hersh ont tous deux raconté cette histoire dans The Dark Side of Camelot et ont fortement soutenu qu’un recours intensif au chantage avait été à l’origine de ce revirement soudain des intentions politiques, plutôt qu’un souci d’équilibre géographique ou tout autre facteur légitime. Mais la victoire de Kennedy en 1960, qui s’est jouée à peu de choses près, aurait été beaucoup plus laborieuse si le Texas n’était pas passé de justesse dans le camp démocrate, et la fraude électorale massive orchestrée par l’impitoyable machine politique de Johnson s’est avérée cruciale pour y parvenir.

Johnson avait commencé l’année 1960 en tant que Démocrate le plus puissant d’Amérique et il avait de bonnes raisons de croire que ses efforts allaient lui permettre de remporter les élections de novembre. Il s’attendait donc naturellement à jouer un rôle majeur dans la nouvelle administration, allant même jusqu’à exiger un portefeuille politique de taille. Mais il fut immédiatement mis sur la touche et traité avec un dédain total, devenant rapidement la risée de Washington, sans autorité ni influence. Johnson ayant perdu son influence de longue date au Sénat, les Kennedy ont fini par faire des plans pour se débarrasser de lui, et quelques jours seulement avant l’assassinat, ils réfléchissaient déjà par qui le remplacer pour la réélection de 1964. Ils ont compris qu’une fois écarté, Johnson pourrait devenir un ennemi politique dangereux et vindicatif, et ont donc décidé parer à cette éventualité en utilisant les preuves de sa corruption massive et de ses nombreux crimes au Texas pour le détruire définitivement.

Bobby Baker, l’homme de main politique clé de Johnson au Sénat, venait de tomber, ce qui offrait une excellente opportunité. Les Kennedy ont donc commencé à orchestrer une campagne médiatique contre Johnson, dans le but de le détruire politiquement et peut-être de lui faire purger une longue peine de prison. James Wagenvoord, alors âgé de 27 ans, était l’assistant du rédacteur en chef de Life Magazine. Début novembre 2009, il adressa un e-mail pour sortir de son long silence et raconter l’histoire de la révélation massive contre Johnson, finalement supprimée à la dernière minute. Nelson cita longuement cette étonnante révélation, ne corrigeant que des fautes de frappe et des erreurs mineures :

«À partir de la fin de l’été 1963, le magazine Life, se basant sur des informations fournies par Bobby Kennedy et le ministère de la Justice, préparait un article d’actualité majeur concernant Johnson et Bobby Baker. Après sa publication, Johnson aurait été fini et exclu de la liste des candidats de 1964 (raison pour laquelle les informations nous ont été fournies) et aurait probablement été condamné à une peine de prison. À l’époque, le magazine Life était sans doute la source d’informations généralistes la plus répandue aux États-Unis. La direction de Time Inc. était étroitement liée aux agences du renseignement des États-Unis et nous avons été utilisés… par le ministère de la Justice de Kennedy comme un moyen de communication avec le public… L’article sur LBJ/Baker était en phase finale de rédaction et devait être publié dans le numéro du magazine prévu pour la semaine du 24 novembre (très probablement l’une des prochaines éditions prévues, le 29 novembre ou le 6 décembre, et distribué quatre ou cinq jours avant ces dates). Il avait été préparé dans un relatif secret par une petite équipe éditoriale spéciale. À la mort de Kennedy, les dossiers d’enquête et tous les exemplaires numérotés de la version presque prête à imprimer ont été rassemblés par mon patron (le rédacteur en chef de l’équipe) et détruits. Le numéro qui devait dénoncer LBJ a finalement présenté le film Zapruder. Grâce au succès remporté par la diffusion du film Zapruder, je suis devenu rédacteur en chef des services éditoriaux de Time/Life et j’ai occupé ce poste jusqu’en 1968».

Ainsi, à la mi-novembre 1963, Johnson semblait être un homme politique au bout du rouleau. Mais une semaine plus tard, il était président des États-Unis, et tous ces troubles scandales furent soudainement oubliés, tandis que tout l’espace réservé à l’histoire de sa destruction politique fut finalement consacré à la couverture de l’assassinat qui l’avait propulsé à la Maison-Blanche.

Ces faits essentiels sur la situation personnelle catastrophique de Johnson viennent répondre à une critique souvent formulée par les sceptiques des théories du complot, comme l’historien Stephen Ambrose. En 1992, le film acclamé d’Oliver Stone a déclenché une véritable avalanche de livres sur l’assassinat de JFK et Ambrose a publié une longue critique de 4100 mots et une réfutation de ceux-ci dans la New York Times Sunday Book Review, mettant en avant la très longue liste des prétendus conspirateurs anti-Kennedy dans ces différents ouvrages, comprenant des éléments de la mafia, de la CIA, du Pentagone, de J. Edgar Hoover, le vice-président Johnson, des millionnaires du pétrole texans, des racistes du Sud, des sous-traitants de la Défense et des banquiers internationaux. Mais la victoire extrêmement serrée de Kennedy en 1960 avait largement reposé sur un Sud démocrate extrêmement solide, ce qui, compte tenu de son penchant ultérieur pour les droits civiques des Noirs, ne risquait pas de se reproduire, remettant sérieusement en question ses chances de réélection. Les élections de 1964 étaient prévues moins d’un an plus tard, et Ambrose fit valoir de manière plausible que tous ces ennemis acharnés de Kennedy auraient sûrement concentré leurs efforts pour le destituer par les urnes, peut-être en révélant ses nombreuses frasques sexuelles, plutôt que de prendre le risque sans précédent d’organiser un assassinat présidentiel. Mais bien que cet argument s’applique à la liste des autres puissants ennemis de Kennedy, LBJ était l’exception évidente puisque sa vie politique et sa liberté personnelle ne tenaient plus qu’à un fil. Ainsi, dans cette longue liste, seul Johnson avait le motif de frapper immédiatement.

Johnson et ses proches alliés contrôlaient entièrement la ville de Dallas et Nelson a expliqué comment le vice-président y attira Kennedy à sa perte. Durant ce défilé funeste, Johnson était dans un des véhicules qui suivaient celui de Kennedy et Nelson a consacré plus d’une douzaine de pages à examiner les preuves photographiques et les témoignages oculaires démontrant que Johnson savait que la fusillade allait avoir lieu, le vice-président, très nerveux, cherchant sans cesse à baisser la tête à l’approche de la zone cible, puis réagissant avant tous les autres dans le cortège, se baissant complètement dès le premier coup de feu. Bien que cela ne prouve guère que Johnson ait été le cerveau de l’opération, les preuves de sa connaissance préalable directe de la fusillade planifiée semblent extrêmement solides.

Nelson a également rapporté le détail étonnant que plus de trente ans après l’assassinat, une empreinte digitale jusque-là inconnue sur une boîte dans la cachette présumée d’Oswald au sixième étage du Dallas Book Depository a finalement été identifiée par un expert comme étant celle de Mac Wallace, le tueur à gages de longue date de Johnson. Wallace lui-même n’était peut-être pas l’un des tireurs et Nelson a en fait suggéré que son rôle consistait plutôt à placer les douilles et nettoyer la scène, mais cela ne fait que corroborer la preuve de l’implication de Johnson dans le meurtre.

Le succès du volumineux ouvrage de Nelson, abondamment documenté, a incité d’autres personnes à se manifester. Roger Stone, un militant politique républicain de longue date, a fait ses débuts sous Richard Nixon et, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’assassinat de JFK, il s’est inspiré des recherches novatrices de Nelson pour publier son propre livre, The Man Who Killed Kennedy : The Case Against LBJ, coécrit avec Mike Colapietro et impliquant également Johnson. Le livre de Stone est devenu un best-seller national et c’est en le lisant en 2016 que j’ai découvert l’analyse de Nelson, des années avant de lire le livre de ce dernier sur le sujet. Stone a réussi à attirer l’attention d’un public beaucoup plus large sur les travaux de Nelson, mais il a également ajouté plusieurs éléments importants de son cru, comme je l’ai souligné en 2016 :

Outre le fait qu’il documente efficacement l’histoire personnelle sulfureuse de Johnson et le danger imminent de sa destruction par les Kennedy à la fin de l’année 1963, Stone ajoute également de nombreux témoignages personnels fascinants, qu’ils soient véridiques ou non. Selon lui, alors que son mentor Nixon observait la scène au poste de police de Dallas où Jack Ruby avait abattu Oswald, Nixon devint immédiatement blanc comme un linge, expliquant qu’il connaissait personnellement le tireur sous son nom de naissance, Rubenstein. Alors qu’il travaillait au sein d’une commission de la Chambre des représentants en 1947, Nixon avait été conseillé par un proche allié et éminent avocat de la pègre d’engager Ruby comme enquêteur, se faisant dire qu’il était «l’un des hommes de Lyndon Johnson». Stone affirme également que Nixon a un jour souligné que, bien qu’il ait longtemps cherché à devenir président, contrairement à Johnson, «je n’étais pas prêt à tuer pour cela». Il rapporte en outre que l’ambassadeur au Vietnam Henry Cabot Lodge et de nombreuses autres personnalités politiques de Washington étaient absolument convaincus de l’implication directe de Johnson dans l’assassinat.

Stone s’est consacré pendant plus d’un demi-siècle à une carrière d’agent politique redoutable, lui conférant un accès personnel privilégié à des individus ayant participé aux grands événements du passé, mais aussi une réputation peu flatteuse. Les intéressés doivent donc peser soigneusement le pour et le contre de tous ces facteurs ambivalents. Personnellement, j’ai tendance à croire la plupart des récits de témoins oculaires fournis par Stone. Mais même les lecteurs les plus sceptiques apprécieront les nombreuses références à des sources secondaires sur les détails scabreux de l’histoire de Lyndon B. Johnson.

Bien que le livre de Stone m’ait fait découvrir une grande partie des recherches révolutionnaires de Nelson, j’ai finalement lu l’ouvrage original fin 2021 et je l’ai trouvé très détaillé et extrêmement convaincant, tout en apportant de nombreux éléments majeurs que Stone a omis dans son livre beaucoup plus court et moins objectif. Je classerais certainement le livre de Nelson comme l’un des douze textes essentiels qui doivent être lus par quiconque s’intéresse sérieusement à l’assassinat de JFK…

L’ouvrage abondamment documenté de Nelson faisait écho à de nombreuses accusations spectaculaires portées contre Johnson des décennies plus tôt dans un court livre auto-publié, dépourvu d’index ou de bibliographie, mais qui s’est tout de même vendu à 7,5 millions d’exemplaires.

Il y a soixante ans, à la veille des élections de 1964, J. Evetts Haley, un Démocrate texan de tendance conservatrice et historien qui s’était lui-même présenté sans succès aux élections de 1956, publia A Texan Looks at Lyndon, une charge cinglante contre l’occupant de la Maison-Blanche, centrée sur le côté obscur d’une personnalité politique extrêmement trouble, exposant nombre des faits et doutes plausibles sur la corruption massive et les multiples crimes qui seraient documentés si minutieusement par Nelson près d’un demi-siècle plus tard. Selon un bref et hostile compte rendu rétrospectif de 1987 dans le magazine progressiste Texas Monthly, aucune maison d’édition ne voulait publier le livre de Haley et, sous la pression des alliés de Johnson, il a finalement été interdit dans les kiosques à journaux et les aéroports, mais il s’est vendu jusqu’à 50 000 exemplaires par jour, devenant ainsi le livre politique le plus vendu de tous les temps.

Haley était un membre de longue date de la John Birch Society, un groupe d’extrême droite, et certaines de ses accusations sur l’influence communiste semblent passablement excessives, mais selon le verdict condescendant de ce chroniqueur texan grand public à la fin des années 1980 :

«Avec des affirmations des plus scandaleuses, Haley insinue que Johnson était impliqué dans l’assassinat de Kennedy. Le problème, c’est que la polémique de Haley est déconnectée de la réalité».

Il est donc assez étrange de découvrir que, durant soixante ans, un récit relativement fidèle des activités néfastes de LBJ a probablement été rangé sur des millions d’étagères aux quatre coins des États-Unis, tout en étant presque totalement ignoré par l’ensemble de notre classe politique et médiatique. Durant les années 1966 et 1967, les militants progressistes se sont montrés extrêmement hostiles à Johnson et ont parfois émis l’hypothèse, sans la formuler ouvertement, qu’il avait accédé à la Maison-Blanche grâce à un meurtre. Cependant, très peu d’entre eux ont ouvert les pages d’un livre publié quelques années plus tôt qui fournissait tant de détails cruciaux, rejetant ce travail comme ayant été écrit par un partisan zélé de Bircher et un fervent soutien de Goldwater.

Cependant, je soupçonne que rares sont les membres de la droite à avoir pris au sérieux les spéculations de Haley sur l’assassinat de JFK. En mars 1964, le professeur Revilo Oliver, une figure très influente de l’extrême droite qui avait cofondé la John Birch Society et édité son magazine mensuel, a publié «Marxmanship in Dallas», attribuant l’assassinat aux communistes, et c’est devenu la version largement répandue dans ces cercles idéologiques.

Fait assez révélateur, Johnson lui-même adopta ce point de vue dans ses conversations privées avec les principaux dirigeants politiques américains, orientant régulièrement les craintes vers les communistes soviétiques. D’ailleurs, on peut considérer que cette ruse fut un ingrédient du complot d’assassinat dès le début.

John Newman a passé vingt ans dans les services du renseignement militaire avant de devenir professeur d’histoire à l’université du Maryland. Au cours des dernières décennies, il a mis à profit les compétences techniques acquises au cours de ses nombreuses années de service au sein du gouvernement pour analyser minutieusement les dossiers gouvernementaux déclassifiés. En 1993, il a publié Oswald and the CIA, un ouvrage important dont l’édition révisée de 2008 contenait un nouvel épilogue résumant certaines de ses conclusions cruciales.

Le professeur Newman a présenté des arguments très solides selon lesquels, dans les mois précédant le meurtre, une fausse piste du renseignement a été délibérément conçue pour suggérer qu’Oswald était peut-être un agent soviétique. Johnson a ainsi pu exploiter cette désinformation pour contraindre les personnalités dirigeantes de la Commission Warren à supprimer toute preuve de complot à Dallas afin d’éviter «de nous précipiter dans une guerre qui pourrait faire quarante millions de morts en une heure». Bien que les importantes découvertes de Newman ne prouvent pas que Johnson ait participé au complot, elles concordent manifestement avec cette hypothèse.

«American Pravda : JFK, LBJ et notre grande honte nationale», Ron Unz, The Unz Review, 24 juin 2024

Kadhafi l’avait compris depuis longtemps :

Question 4 : Qu’en est-il de l’agent de la CIA James Angleton ?

Mike Whitney : Que pouvez-vous nous dire sur l’agent de la CIA James Jesus Angleton et ses liens avec les services de renseignement israéliens ? Angleton a-t-il saboté la politique de JFK qui visait à empêcher Israël de se doter de l’arme nucléaire ou les faits sont-ils encore flous ?

«Angleton a été l’un des principaux architectes de la relation stratégique de l’Amérique avec Israël, qui perdure et domine la région à ce jour», écrit Jefferson Morley dans The Ghost : The Secret Life of CIA Spymaster James Jesus Angleton. Plus que tout autre homme, le chef de longue date du contre-espionnage américain a permis à Israël de passer «d’un État colonial en difficulté à un allié stratégique de la plus grande superpuissance du monde».

Ron Unz : Angleton a passé des décennies à la tête du contre-espionnage de la CIA, se classant parmi les personnalités les plus puissantes de cette organisation, tout en assurant la liaison exclusive avec le Mossad israélien. Comme le documente Robert A. Piper dans son livre, les liens d’Angleton avec le Mossad étaient si forts qu’il a parfois été considéré comme un agent du Mossad. Après sa retraite forcée en 1975, le gouvernement israélien a pris la décision de lui décerner une distinction exceptionnelle jamais accordée à aucun autre agent du renseignement américain. Selon Seymour Hersh et d’autres auteurs très estimés dans le domaine du renseignement, Angleton a secrètement fourni aux Israéliens des informations techniques sur le nucléaire à la fin des années 1950 et dans les années 1960.

Évidemment, étant donné sa position dans le contre-espionnage, il était chargé de déjouer l’infiltration de la CIA par les services de renseignement étrangers. Ainsi, si sa propre loyauté avait basculé du côté d’Israël, il aurait été à l’abri de toute enquête.

C’est précisément pour ces raisons que l’ouvrage phare de Piper, publié en 1994, désignait Angleton comme étant probablement le principal responsable de la CIA impliqué dans le complot visant à assassiner JFK.

D’autre part, pour des raisons totalement différentes, le professeur John Newman est parvenu exactement à la même conclusion dans son propre ouvrage sur l’assassinat de JFK. Fin 2022, Tucker Carlson a présenté dans son émission phare des éléments indiquant que des membres de la CIA ont été fortement impliqués dans l’assassinat de JFK, incitant Robert F. Kennedy Jr. à qualifier le reportage de «journal télévisé le plus courageux en 60 ans».

Cet événement m’a incité à écrire un article décrivant l’analyse très importante de Newman :

Par le plus pur des hasards, l’émission de Carlson a été diffusée quelques jours seulement après ma lecture d’un livre essentiel sur l’assassinat de JFK, porté à mon attention l’année dernière. Publié à l’origine il y a près de trente ans, cet ouvrage a fourni des informations cruciales quant à la manière dont la dissimulation politique du complot a été organisée, dissimulation ayant perduré pendant près de six décennies. L’homme le plus puissant du monde a été tué au plus fort du succès et de la prospérité de l’Amérique d’après-guerre, et pourtant, presque toutes les élites politiques américaines ont réussi à étouffer la vérité sur les événements.

John Newman a passé vingt ans dans les services du renseignement militaire avant de devenir professeur d’histoire à l’université du Maryland. Depuis, il a mis à profit les compétences techniques acquises au cours de ses nombreuses années de service au sein du gouvernement pour analyser les détails les plus infimes des dossiers gouvernementaux déclassifiés et utiliser ces données pour produire une série d’ouvrages sur la face cachée des politiques gouvernementales américaines durant les années 1960, notamment notre implication croissante au Vietnam et surtout les circonstances troubles de l’assassinat de JFK. Oswald and the CIA est paru pour la première fois en 1993, mais l’édition de 2008 comprenait un nouvel épilogue résumant certaines de ses découvertes les plus importantes.

C’est un livre volumineux, de plus de 650 pages avec des notes et des annexes, et son analyse exhaustive et détaillée des dossiers du renseignement rendus publics et de leur interprétation est parfois d’un ennui mortel, mais ses conclusions générales tombent sous le sens. La profusion de documents internes de la CIA concernant Oswald et ses déplacements semble totalement incompatible avec tout complot interne à l’Agence pour tuer Kennedy, mais cadrerait très bien avec l’hypothèse d’une «faction dissidente» de la CIA ayant joué un rôle central dans l’affaire.

Newman a soutenu qu’Oswald était bien le «bouc émissaire» annoncé, mais il a surtout établi une distinction très nette entre le petit groupe de conspirateurs qui avait effectivement organisé l’assassinat de JFK lui-même et le groupe bien plus important qui a ensuite dissimulé les faits, les motivations de nombre de ces derniers étant totalement différentes. Dans son épilogue, il expose de manière probante que les conspirateurs ont créé et fait circuler une fausse piste du renseignement suggérant qu’Oswald était peut-être un agent soviétique, puis ont utilisé cette fausse information pour amener nos dirigeants gouvernementaux effrayés à devenir leurs complices involontaires après les faits, les contraignant à supprimer toute preuve d’une conspiration à Dallas.

Les conclusions cruciales de Newman méritent d’être citées en détail :

Il est désormais établi que la plupart des dirigeants et des responsables américains impliqués dans la dissimulation de l’affaire par la Sécurité nationale n’avaient rien à voir avec le complot ourdi en amont de l’assassinat du président. Beaucoup d’entre eux, y compris des législateurs de premier plan et le président de la Cour suprême, Earl Warren, étaient préoccupés par la menace d’un échange nucléaire avec l’Union soviétique. Au sein de l’exécutif, beaucoup d’autres cherchaient à protéger leur poste et leur institution. Leurs agissements collectifs n’étaient toutefois pas le fruit du hasard, mais plutôt l’échec forcé d’un plan ingénieux.

Le plan était conçu pour forcer Washington à enterrer une histoire explosive au sujet d’Oswald afin que l’Amérique survive. Le plan a fonctionné. Peu importe la maladresse des tireurs à Dallas, peu importe les ratés de l’autopsie et de la manipulation des preuves, tout cela serait éclipsé par la menace d’une Troisième Guerre mondiale et de 40 millions de morts américains. Dès le début, le complot reposait sur l’hypothèse que, face à cette horrible éventualité, tout le monde se soumettrait. L’hypothèse s’est avérée correcte.

… L’objectif de la visite d’Oswald à Mexico allait plus loin. Il y avait été envoyé pour obtenir des visas auprès du consulat cubain et de l’ambassade soviétique… L’objectif était simplement d’établir un contact entre Oswald et l’homme qui délivrait les visas soviétiques à Mexico : Valery Kostikov. L’intérêt de ce contact s’expliquait par ce que seule une poignée d’agents du contre-espionnage à Washington savait : Kostikov était un agent clé des assassinats du KGB en Amérique… En mentionnant les noms d’Oswald et de Kostikov, celui qui dirigeait l’opération entendait faire figurer dans les dossiers de la CIA des preuves qui, le 22 novembre, permettraient d’établir un lien entre les assassinats du KGB et celui du président Kennedy. Ces activités ont permis au président Johnson de déclarer au sénateur Russell, le 29 novembre, que les enquêteurs «peuvent témoigner que Khrouchtchev et Castro sont responsables». Johnson a alors insisté sur la nécessité d’empêcher «que cela ne nous entraîne dans une guerre qui pourrait tuer quarante millions d’Américains en une heure».

Ainsi, selon la reconstitution convaincante de Newman, la plupart des puissants responsables américains qui ont joué un rôle si déterminant dans la dissimulation du complot ont peut-être agi avec les meilleures intentions, cherchant à protéger notre pays du risque d’une guerre de représailles dévastatrice avec les Soviétiques. Et il est évident que ces préoccupations ont été délibérément alimentées par ceux d’entre eux ayant été impliqués dans le complot et créé la fausse piste des preuves reliant Oswald aux tentatives d’assassinat du KGB.

L’auteur a donc soutenu que ces fausses pistes constituaient un élément absolument crucial du complot d’assassinat, et après un examen très attentif des dossiers du renseignement, il a conclu que le chef du contre-espionnage de la CIA, James Angleton, était probablement le coupable, le désignant ainsi comme l’un des principaux conspirateurs. Cette conclusion s’accorde parfaitement avec les arguments diamétralement opposés avancés par feu Michael Collins Piper dans son ouvrage phare de 1994, Final Judgment, qui affirmait également qu’Angleton était un personnage central dans l’assassinat.

«American Pravda : The JFK Assassination and the Covid Cover-Up, Manipulating the JFK Assassination Cover-Up», Ron Unz, The Unz Review, 19 décembre 2022

Un hommage à l’espion américain qui a doté Israël de l’arme nucléaire ?

Question 5 : Pourquoi les grands médias ignorent-ils cette histoire ?

Mike Whitney : Alors qu’internet regorge de théories liant l’assassinat de Kennedy à Israël, je n’ai pas réussi à trouver une seule agence de presse grand public qui ait même fait allusion à cette histoire. Pouvez-vous m’expliquer cette omission déconcertante ?

Ron Unz : Le silence total des médias grand public sur cette question très controversée n’est guère surprenant vu le niveau de protection extrêmement élevé toujours accordé à Israël sur tous les sujets.

Pour exemple, l’attaque israélienne non provoquée de 1967 contre l’U.S.S. Liberty dans les eaux internationales a tué ou blessé plus de 200 militaires américains, mais bien que tous les faits aient été minutieusement documentés pendant des décennies, les médias ont pratiquement totalement dissimulé cette histoire au public américain.

«American Pravda : L’attaque du USS Liberty», Ron Unz, The Unz Review, 18 octobre 2021

De même, les preuves accablantes du rôle central joué par Israël dans l’assassinat du président John F. Kennedy en 1963 ont été présentées pour la première fois par Michael Collins Piper il y a plus de trente ans. Son livre est devenu un best-seller clandestin, avec 40 000 exemplaires imprimés, mais l’hypothèse de Piper était si explosive que presque aucun membre de la communauté soi-disant intrépide des spécialistes dissidents des théories du complot sur JFK n’a même reconnu son existence, et encore moins laissé entendre qu’elle pourrait être fondée.

Jusqu’à présent, je n’ai pas connaissance de véritables révélations contenues dans les plus de 63 000 pages de documents gouvernementaux publiés la semaine dernière, bien que certaines d’entre elles semblent corroborer les affirmations de Piper et d’autres chercheurs sur le complot JFK au fil des décennies. L’article de 9000 mots du New York Times s’intitule «New Trove of Kennedy Files Offers Few Revelations So Far» [«La découverte des nouveaux dossiers sur Kennedy n’offre que peu de révélations jusqu’à présent»], et c’est probablement exact.

Mais une fois que de nombreux chercheurs expérimentés auront commencé à rassembler et à analyser tous ces éléments de preuve isolés et parcellaires et à relier les points, des conclusions majeures pourraient commencer à émerger.

Cependant, je pense que l’impact le plus immédiat de la publication de ces documents sera dû à un autre facteur.

La plupart des faits essentiels de l’assassinat, l’identité probable de certains des conspirateurs les plus importants et leurs principaux motifs sont probablement connus depuis des années, voire des décennies, par les adeptes de la théorie du complot et d’autres personnes réellement intéressées par cette affaire.

Mais la publication soudaine de tous ces documents pourrait focaliser à nouveau l’attention du public sur l’affaire. Cela encouragera peut-être de nombreuses personnalités publiques ayant longtemps gardé le silence à se manifester enfin et à admettre qu’un complot a été organisé, et que la bataille autour du programme de développement d’armes nucléaires d’Israël a probablement causé l’assassinat de notre 35ème président.

Ainsi, Roger Stone, consultant politique de longue date et conseiller de Trump, a totalement exclu toute référence à Israël dans son livre sur l’assassinat de JFK publié il y a plus de dix ans. Mais la semaine dernière, il a fait allusion au conflit autour du programme d’armement nucléaire israélien et l’a tweeté à ses plus de 800 000 abonnés, le tweet ayant été vu 1,3 million de fois :

Avec ces retombées d’informations se propageant sur les réseaux sociaux et le reste d’internet, les véritables circonstances des assassinats des Kennedy pourraient enfin être connues d’une grande partie du public américain au bout de six décennies.

Lectures connexes :

• Bibliographie
• American Pravda : The JFK Assassination, Part II – Who Did It ?
• American Pravda : The JFK Assassination, Part I – What Happened ?
• Israël a-t-il tué les Kennedy ? par Laurent Guyénot
• Final Judgment par Michael Collins Piper
• American Pravda : Les assassinats du Mossad
• American Pravda : JFK, LBJ et notre grande honte nationale

source : The Unz Review via Spirit of Free Speech

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