Chefferies traditionnelles au Togo : Comment redevenir des acteurs de l’alternative citoyenne ?

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L’Afrique a la chance d’avoir hérité des systèmes de chefferies. Dans l’histoire de ce continent et avant l’arrivée des envahisseurs coloniaux, ce système de gouvernance locale a, pendant très longtemps, favorisé la paix, la solidarité et l’inclusivité, ce dans des formes les plus diverses et hétéroclites de gouvernance de l’intégration humaine, tant sur le plan social, juridique, économique, culturel et celui de la préservation de l’environnement.

L’ordre social africain fut transformé depuis son premier contact avec les Arabes dès le 9e siècle, puis au temps de la colonisation européenne, jusqu’à l’immixtion plus récente des Asiatiques. En conséquence, nul ne peut ignorer qu’aujourd’hui, l’ordre social africain a été négativement altéré aux dépens du Peuple africain. De fait, la gouvernance des Etats africains issus du découpage colonial de 1884-1885 à Berlin repose sur des systèmes de types autocratique, dictatorial, ou encore de complaisance, voire d’allégeance.

Au Togo, il est difficile de ne pas s’interroger pour savoir si les chefs traditionnels ne sont pas devenus des complices ou des courroies du système Gnassingbé dont ils arborent sans complexes les couleurs dans les meetings électoraux à l’heure des échéances de mascarades électorales. Interrogation fondée lorsqu’il est permis de constater qu’ils sont nombreux à cautionner les actions punitives envers les citoyens épris de valeurs de justice et d’éthique, injustement considérés par le pouvoir politique comme des dissidents de la pensée unique du système militaro-civilo-ésotérique dès lors que l’on conteste la légitimité de ce pouvoir plus que cinquantenaire.

1. CHEFFERIES TRADITIONNELLES AFRICAINES : LES FORMES MODERNES DE « GOUVERNANCE » IMPOSÉES

Au sein de la chefferie, le pouvoir s’exerce alors sur un espace territorial en propriété collective, ce sous l’autorité d’un chef, gardien des traditions, des coutumes et de l’harmonie entre les vivants et les morts, parfois entre Dieu et les humains. Cette forme d’autorité religieuse, morale et politique d’un individu sur un groupe social reposait sur un équilibre intelligent entre des institutions d’appui et un respect mutuel par le groupe, des fonctions qui lui étaient assignées.

Ces nombreuses structures adjacentes constituaient surtout des groupes de conseils qui donnaient des avis liant ou non liant le chef. Ces contre-pouvoirs permettaient d’atteindre le consensus dans le cadre de palabres, dont la durée légendaire, pouvait parfois faire croire à une aversion à prendre une décision tranchée. En réalité, la décision, quelle qu’elle soit, était subordonnée à la priorité accordée à la cohésion du groupe. De fait, la solidarité primait sur l’individualisme.  Le concept « Ubuntu » d’Afrique australe existe partout en Afrique à savoir : « Je suis parce que nous sommes et parce que nous sommes, je suis ». Il est donc question de la forme organisationnelle de la société africaine sur des bases de la solidarité fondée sur le comportement et la façon d’être et de vivre en harmonie les uns avec les autres. Toutes les règles éthiques, morales, économiques, juridiques, sociales, culturelles et environnementales qui en découlent fondent la société africaine. Sauf qu’avec l’avènement de l’agression coloniale censée apporter la modernité, c’est d’abord l’individualisme qui a progressivement supplanté la solidarité des sociétés africaines.

Les agressions occidentales de l’Afrique, ce sous toutes leurs formes cruelles et barbares, avec en filigrane la servitude absolue du peuple africain poursuivaient une logique de domination. L’espace territorial de la chefferie, pour des nécessités d’administration et de contrôle des espaces coloniaux, a ainsi évolué pour devenir une circonscription administrative. Pour mieux diviser l’Afrique qui n’avait pas de frontières déterminées, il fallait s’enquérir de la trahison ou de la « coopération » de ces chefs traditionnels africains. Beaucoup ont résisté. D’autres ont purement simplement trahi le Peuple africain, quand certains sont devenus des agents zélés et des soutiens sans faille des maîtres coloniaux. Pour ce faire, le pouvoir administratif colonial a veillé à réorganiser l’espace territorial de la chefferie sur des bases ethniques, permettant de générer des tensions et des guerres fratricides entre des peuples aux cultures et langues variées mais vivant pacifiquement ensemble depuis des millénaires.

C’est ainsi que le système des chefferies traditionnelles en Afrique, forcé ou pas, s’est peu à peu accommodé de la coexistence du paternalisme colonial bienveillant, mais trompeur, épousant les nouvelles formes imposées et héritées des sociétés esclavagistes, coloniales et post-coloniales. Ne pas faire référence à ce passé douloureux des Africains est une faute politique. En effet, entretenir l’omerta sur ce passé et rejeter tout examen critique de l’histoire, a pour but justement de faire oublier comment les formes d’organisations propres à l’Afrique et fondées sur l’inclusivité et la solidarité fonctionnaient de manière harmonieuse au service des Peuples africains avant l’arrivée des envahisseurs coloniaux, les migrants de l’époque.

Les formes modernes de « gouvernance imposée » des chefferies traditionnelles africaines se retrouvent aujourd’hui dans la vassalité politique, la servitude volontaire et la subordination que l’on retrouve dans les institutions africaines, et même au sein des Nations Unies. Une des conséquences, indirecte et évidente, demeure la dépendance et l’extraversion économique des nombreux pays africains et bien sûr, le blocage ou le retard dans l’émancipation et l’affranchissement du Peuple africain, paradoxalement avec le concours de certains Africains qui ont opté pour la trahison du Peuple africain.

2. REVALORISER LA CHEFFERIE SUR LES VALEURS AFRICAINES

Il faut donc bien se rendre à l’évidence, la chefferie en Afrique a été maquillée, presque partout, par une administration coloniale et post-coloniale calquée sur les usages en vigueur dans les métropoles occidentales. Cette structure a été dupliquée sans discernement partout sur les territoires conquis, avec ou sans la complicité des autochtones africains. Avec une volonté féroce et déterminée de neutraliser les effets bénéfiques de la culture, la morale, la spiritualité, la gouvernance de la solidarité et l’équilibre entre les ethnies qui vivaient selon des règles de bon voisinage, même si les conflits n’étaient pas absents.

Aussi, toute amorce de solution politique africaine pour résoudre les problèmes de l’Afrique, doit d’abord se replonger dans les concepts qui fondent l’africanité. Cette démarche exige un minimum d’afrocentricité dans la conception des stratégies et l’urgence du retour à la solidarité, tout en restant vigilant pour déjouer les visées de celles et ceux qui ont décidé de trahir la cause du Peuple africain, et de légitimer les intérêts étrangers et leurs intérêts individuels aux dépens de la collectivité.

Aussi, loin du complexe du « blanc » qui consiste pour un Africain noir à penser, alors qu’il a été parfois formaté pour cela, que lui et sa culture, sont inférieurs à ceux venant d’ailleurs, l’avenir de l’Afrique passe par le changement du logiciel culturel. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière, mais de la réappropriation et de la valorisation d’une culture de la solidarité non entachée de corruption économico-culturelle.

La chefferie en Afrique ne saurait en fonction de tels préceptes être étrécie à la vision étroite occidentalisée de la chefferie traditionnelle coutumière. La « capture 1» de la chefferie traditionnelle en Afrique par l’administration précoloniale et coloniale a évolué pour s’apparenter aujourd’hui à une forme moderne de « hold-up » des partis politiques au pouvoir, quand il ne s’agit pas aussi d’une partie des dirigeants d’une opposition légitimatrice du système autocratique au pouvoir, ce pour des raisons alimentaires. Autrement dit, les chefs traditionnels sont devenus partie d’un système d’accaparement des pouvoirs politiques non démocratiquement élus ou qui se sont imposés par la contre-vérité des urnes. Le mode de désignation de celle ou celui qui sera à la tête de la chefferie s’est politisé, quand il ne s’agit pas tout simplement d’une nomination manu-militari. Cela doit cesser !

Le peuple africain doit en prendre conscience en se réappropriant les coutumes et les traditions d’organisation du « vivre ensemble » issues de sa propre histoire.

3. CHEFFERIE TRADITIONNELLE AU TOGO : OPTER POUR L’EXEMPLARITÉ

La chefferie africaine recouvre des réalités sociopolitiques extrêmement diversifiées, en constante évolution. Il ne faut donc pas tomber dans le piège de considérer qu’il s’agit là d’un concept « primitif » ou « obsolète ». Il suffit de voir les résultats de la déconcentration ou de la décentralisation politique dans certaines sociétés dites « avancées » pour se rendre compte que sans l’agression coloniale contre le Peuple africain, la chefferie africaine aurait évolué autrement, et certainement au service des peuples africains.

Il convient donc dans une Afrique émergente, de reconsidérer et valoriser, la chefferie africaine, comme un centre privilégié de réflexion pour le développement collectif, par la création de richesses, l’organisation harmonieuse d’une collectivité humaine, dotée de contre-pouvoirs et d’inclusivité. C‘est la condition nécessaire pour une cohésion sociale permettant d’inverser l’ordre prioritaire donné aujourd’hui à l’individualisme et revenir sur le chemin de la solidarité. Cette nouvelle dynamique sociale ne peut que servir de ressort pour refonder l’Afrique.

Le Togo ne pourra pas échapper à cette trajectoire de la reconquête par les Peuples de leurs identités spoliées par la colonisation et la postcolonie. La chefferie traditionnelle au Togo ne pourra plus se limiter à n’être qu’un appendice de l’organisation politique de la société traditionnelle, à base familiale ou clanique, construite autour du chef et dont la seule exemplarité consiste à s’aligner inconditionnellement sur le pouvoir autocratique du système Gnassingbé et ses soutiens nationaux et étrangers.

L’attitude coloniale qui semble prévaloir dès lors que l’on traite des chefferies en Afrique au sud du Sahara doit s’éclipser au profit d’un système d’autodétermination locale fondée sur une économie de la proximité. D’ailleurs, c’est bien la conception française de la colonisation et de la post colonie qui est remise en cause ici. L’approche britannique du « gouvernement indirect » (Indirect Rule) au temps colonial reposait plus sur l’utilisation des pouvoirs locaux comme des relais autonomes dans leur prise de décision locale.

Ce ne fut pas le cas de la France qui a choisi la centralisation à outrance au point de continuer à considérer l’espace africain comme des formes de départements « outre-France » et les dirigeants africains des zones sous sa tutelle comme des fidèles serviteurs de toutes politiques qui ne doivent en aucun cas favoriser l’émancipation des Peuples de la zone franc. A ce titre et à ce jour, vu les dirigeants qui sont à la tête des ex-colonies et territoires africains sous influence française, il faut bien reconnaître que la contre-vérité des urnes y est devenue la règle, le non-respect de la Constitution un sport national, sauf lorsque le candidat administrateur se trouve n’être qu’un agent discret mais zélé, décomplexé ou pas, de la Françafrique revisitée.

La gouvernance indirecte dans les pays anglophones reposait sur une acceptation et compréhension de la Chefferie africaine, et un souci de compréhension de la gouvernance et des institutions politiques africaines traditionnelles existantes. Ce ne fut pas le cas pour la France qui avait d’abord pour souci un nettoyage culturel afin d’imposer une assimilation par la vassalité afin d’assurer un relais sans « critique » du pouvoir central.

En assimilant les leçons de l’histoire, les chefs traditionnels togolais, femmes comme hommes, devraient s’atteler à valoriser, ce qu’ils ou elles, sont censés représenter pour le Peuple togolais, les valeurs qui permettent le vivre ensemble. Pour cela, le chef traditionnel qui, aux yeux de ses ouailles, aurait comme défaut principal, l’absence d’exemplarité, pourrait à terme devoir rendre des comptes et se voir destituer par ce même Peuple, surtout s’il a servi de courroie de transmission et d’agent de l’oppression.

4. CHEFS TRADITIONNELS : REFUSER D’ÊTRE DES COURROIES DE TRANSMISSION D’UN SYSTEME DE SERVITUDE VOLONTAIRE

Les États africains, en accédant à l’indépendance, ont mis fin à cette pratique mais ne se sont pas donnés les moyens, notamment en zone sous influence française. Aussi, il ne faut pas s’étonner que face à cette volonté de mettre fin à l’influence française en Afrique francophone, il fallait réagir. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est bien la volonté de rétablir l’ordre ancien devenu l’ordre postcolonial qui sert de fondement aux coups d’Etat politiques en Afrique. Alors quand comme au Mali ou ailleurs, les militaires patriotes défendant les intérêts du Peuple malien, ont compris qu’il fallait soutenir le mouvement émergent de l’unité entre les responsables politiques de l’opposition, la société civile et les obédiences religieuses, le Coup d’Etat est devenu un facteur de libération des fourches caudines de la puissance tutélaire non explicite. Quand un peuple se bat pour se libérer de l’étau de la françafrique, il ne saurait, en aucun cas, accepter la « réinstallation » de celle-ci par le biais des organisations africaines comme la Communauté économique et développement de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou l’Union africaine (UA), ou même directement de l’Etat français.

Le Peuple seul est souverain.

Depuis la fin de la colonisation, il faut donc bien distinguer entre les chefferies créées et mises en place par les nostalgiques et tenants d’un système postcolonial en Afrique et les chefferies qui ont réussi, non sans douleur et au prix de quelques morts, à conserver une authenticité africaine.

Le rôle des chefs traditionnels dans la gouvernance locale en Afrique est systématiquement, et trop souvent encore, ignoré par les dirigeants africains autocrates, et plus particulièrement par de nombreuses institutions internationales qui fondent leur propre légitimité sur l’Etat autocrate. Quant aux dirigeants du secteur privé ou ceux de certaines confessions religieuses qui s’accaparent les terres des aïeux africains, ils ne consultent les chefs traditionnels que pour s’approprier, en réalité, usurper, des pans entiers de territoires en propriété collective. Aussi, c’est toute l’architecture et le maillage décisionnel de l’Afrique avec des gouvernements mal-élus, des bureaucraties corrompues et des institutions au service discret de l’État postcolonial, qu’il convient d’identifier et neutraliser si les chefs traditionnels africains souhaitent retrouver une partie de leur légitimité d’antan et jouir d’un pouvoir de restauration de la cohésion sociale et territoriale dans de nombreux pays d’Afrique. Pour cela il faut combattre la volonté de récupération institutionnalisée par les pouvoirs autocrates encore trop nombreux en Afrique.

L’autocratie assimilable à la dictature et l’abus de pouvoir et des droits fondant la corruption n’existaient pas dans les schémas politiques de l’Afrique ancestrale et traditionnelle, qui s’appuyaient principalement sur un droit coutumier, hérité de Maât de l’Egypte ancienne. Cette forme de gouvernance qui misait sur l’innocence et la règle de non-agression, trouvait les solutions par le biais d’un système de justice et de contrôle par des pairs et des contre-pouvoirs. L’Afrique doit pouvoir revaloriser les chefferies comme une collectivité dynamique de création de richesses, de solidarité et d’inclusion humaine fondée sur la vérité et la justice, en tant que principe dominant. Ce principe avait permis à l’Afrique d’évoluer en paix, ce sans agresser personne jusqu’aux crimes contre l’humanité qu’ont constitué la colonisation et l’exploitation des Africains.

Dans un tel système où le consensus, la palabre intelligente et la cohésion du groupe étaient placés au-dessus de l’individualisme « libéralisé », un chef traditionnel ne pouvait dicter la politique ou concevoir la loi sans l’assentiment de nombreux conseils qui constituaient des entités indépendantes, tout particulièrement le conseil des anciens. Par ailleurs, la notion de décentralisation était hautement valorisée notamment dans les royaumes africains où le roi exerçait la double fonction de responsable spirituel devant Dieu pour le Peuple qu’il pouvait cumuler ou pas avec son rôle politique. Mais cette fonction politique basée sur le respect des valeurs au service de l’humain, faisait qu’une grande partie de son autorité pouvait être déléguée ou décentralisée et faire l’objet d’un contrôle par les contre-pouvoirs physiques, moraux, ou ésotériques.

L’État africain postcolonial et autocratique ne peut continuer à faire des chefs traditionnels africains des courroies de transmission d’un système de servitude volontaire.

5. 1884 : DU SYSTEME MATRILINEAIRE A LA FILIATION PATRILINEAIRE AU TOGO

L’agression coloniale a eu une conséquence fondamentale sur le système d’héritage et de filiation au Togo. En effet, le partage par les pays européens en 1884-1885 effectué en excluant les Africains, n’est, en fait, qu’un partage arbitraire et un « saucissonnement » de l’Afrique. Il a introduit un changement fondamental dans l’accès à la propriété, ce aux dépens des femmes africaines. Un fait qui demeure encore aujourd’hui bien tabou car porteur de stabilité et de paix.

En effet, le colonisateur « mâle » a imposé aux peuples de la partie Sud-Maritime du Togo, un changement obligatoire et brutal consistant à abandonner un système local fondé sur la matrilinéarité pour imposer aux populations locales, un système « machiste » basé sur la patrilinéarité 2. C’est en 1884 que celui qui fut désigné par les colons Allemands comme le « Roi » Mlapa III de Togoville signa un traité de protectorat avec l’Allemagne, bien avant que le Togo ne devienne une colonie française.

Le système matrilinéaire est un système de filiation dans lequel chacun relève du lignage de sa mère. Cela signifie que la transmission, par héritage, du prestige et des biens matériels, des noms de famille et titres se succède suivant le lignage féminin. En imposant un système où c’est la filiation patrilinéaire qui prime, la transmission, par héritage, de la propriété, des noms de famille et titres passe par le lignage masculin, la plus grande usurpation des droits des femmes en Afrique. Sur ce point, les « féministes occidentales, certaines descendantes des colonisateurs français » sont bien silencieuses !!!

Le lignage par le père a privé les femmes togolaises de la plupart des fonctions de gouvernance locale et d’organisation de la solidarité locale. Rappelons d’ailleurs qu’il existe encore dans cette partie du Togo, « Togoville » exactement, un marché règlementé dit « Togossimè » (marché du Togo en langue locale Ewé/Mina), où ne circule pas l’argent et tout se fait à partir de l’échange convivial, dénommé troc, un système de solidarité qui n’a jamais eu besoin du Franc CFA 3. La duplication partout sur le territoire togolais de tels marchés ne peut que soutenir les démarches vers l’inclusivité des populations et le respect mutuel.

6. LA RÉALITÉ DE NOMBREUX CHEFS TRADITIONNELS AU TOGO : DES COURROIES DE TRANSMISSION

Au Togo, le rôle des chefs traditionnels dans le maintien du système Faure Gnassingbé au pouvoir est une réalité. Nombreux sont ces chefs traditionnels qui sont sous l’emprise du système politique au pouvoir, subissant des pressions diverses au point même d’être parfois remplacés manu militari au gré du fait du prince, ce contre toutes les règles et préceptes d’investitures ancestrales, traditionnelles ou coutumières du pouvoir local. Aussi, il est essentiel de ne pas faire d’amalgames. S’il convient de dénoncer avec force ceux des chefs traditionnels qui jouent le jeu du pouvoir autocratique, il convient également de promouvoir et valoriser l’exemple de ceux qui subissent les affres du pouvoir RPT/UNIR (Rassemblement du Peuple Togolais/Union pour la République) ou l’ont combattu et l’ont parfois vaincu.

Les chefs traditionnels au Togo sont pour la plupart sous les ordres du Préfet et donc sont administrativement sous les ordres de l’exécutif représenté par Faure Gnassingbé et son armée clanique. De fait, dépendant du financement de l’Etat central, de nombreux chefs traditionnels sont souvent contraints de légitimer Faure Gnassingbé et d’influencer les potentiels électeurs qui ont été inscrits sur les listes électorales pour voter pour le candidat du pouvoir autocrate. Aussi, de nombreux chefs traditionnels, sous prétexte de diffuser un message de paix, sont les principaux artisans et propagandistes des messages appelant à stopper toute contestation contre le système en place. Ce système sous le règne de Faure Gnassingbé n’est pas fondamentalement différent de celui en vigueur sous celui de son père, le Général Etienne Eyadéma Gnassingbé.

Aussi, dans la région Nord du Togo, de nombreux chefs traditionnels sont, volontairement ou obligés, d’être à la solde du pouvoir. De fait, de nombreux chefs traditionnels ne sont pas légitimes aux yeux des populations. Ne disposant pas de pouvoirs régaliens, les chefs traditionnels qui souhaitent s’opposer à ces pratiques, notamment en voulant faire respecter les traditions où le chef est choisi au sein d’une famille régnante depuis des générations et selon des coutumes et rites locaux, sont obligés d’utiliser d’autres moyens. Il s’agit de véritables « insurrections ésotériques » qui ici et là, ont conduit à chasser le chef traditionnel imposé par le régime RPT/UNIR de Faure Gnassingbé. C’est ainsi que certains chef traditionnels imposés par la force par le pouvoir n’ont pas pu résister longtemps à des « attaques ésotériques » au point d’en mourir.

Le cas de Monsieur Atsou Déglédji, un militant du parti RPT/UNIR d’Agouégnivé, reste emblématique. En effet, le feu Général Eyadéma Gnassingbé avait l’habitude de venir se passer certaines nuits à Agouégnivé, surtout lors des troubles et insurrections ou tentatives de coup d’Etat dans le pays. L’ancien chef traditionnel, roi de la région d’Agoè-Nyivé et chef de canton et juge coutumier, Papa Sédjro, qui lui prodiguait des conseils de sagesse et paix, le recevait de temps en temps. Mais, avec les violences des militaires et de nombreux assassinats dans le pays par des milices et autres groupes à la solde du pouvoir, Papa Sédjro a fini par refuser de recevoir le feu Général Eyadéma Gnassingbé au motif qu’il ne pouvait être complice des abus de pouvoir et des morts dans le pays, malgré ses conseils de sagesse.

Ainsi, lors des prochaines élections pour élire le chef de Canton, il y a eu une grande distribution d’argent (5 000 FCFA, voire 10 000 FCFA) pour acheter les consciences et les votes ainsi qu’une propagande négative du pouvoir en place contre Papa Sédjro, descendant de la lignée et de la famille royales, ce qui a bénéficiait à un certain Atsou Dégledji, représentant les intérêts du pouvoir en place, qui a été choisi grâce un scrutin de la contre-vérité des urnes. Ce dernier n’a pas tardé à s’approprier les terres pour les revendre. Suite à une pétition des populations auprès du feu Général Eyadéma pour dénoncer la corruption et le vol de l’espace foncier par le représentant du RPT/UNIR, le jeune Atsou Déglédji, ce dernier a été limogé et est resté impuni car il vendait l’essentiel des terrains à des militaires-officiers. Quelques temps plus tard, on apprenait la mort inexpliquée de ce dernier. Les terres illégalement vendues par lui n’ont jamais été restituées aux propriétaires sauf pour ceux, en capacité de payer, qui ont pu porter l’affaire devant les cours de justice compétentes, ce loin des juges coutumiers. Ce n’est que plus tard que l’on apprenait le décès de Papa Sédjro dans son sommeil, autour de 90 ans.

7. LE SCEPTICISME DU PEUPLE TOGOLAIS ENVERS DE NOMBREUX CHEFS TRADITIONNELS

Une grande partie de la population togolaise estime que de nombreux chefs traditionnels sont en majeure partie co-responsables de l’état de déliquescence du pays. La question fondamentale est de savoir si les chefs traditionnels sont encore crédibles après de multiples compromissions assorties d’un manque de respect d’eux-mêmes et du Peuple togolais ? L’intégrité n’est pas le critère premier qu’un citoyen togolais considérait comme un attribut d’un chef traditionnel.

Si le respect des traditions et autres organisation sociale fondée sur l’ordre coutumier doit co-exister au Togo, il devient urgent de s’assurer que l’on puisse évaluer les actions conjoncturelles et stratégiques des chefs traditionnels dans leur objectif d’assurer le bien-être de chaque togolais.

Il est utile de rappeler que la politique indigène du colonisateur repose sur le maintien de la chefferie et du canton qui est un territoire de superficie variable, aux limites tracées par le colonisateur, en tenant compte de données historiques, géographiques et surtout ethnologiques. Au Togo, cette pratique a pris cours dès le début du mandat de la France en 1922 sous la houlette du commissaire de la République française, Auguste Bonnecarrère. Cet héritage colonial n’a jamais été remis en cause par le pouvoir politique depuis l’accession du Togo à l’indépendance.

Au Togo, Les chefs de Canton – résurgence directe et jamais éradiquée de l’administration coloniale et de sa « politique indigène » anciennement placés sous la tutelle du Commandant de Cercle et aujourd’hui sous celle du Préfet – et les chefs traditionnels rentrent régulièrement en conflit de compétence. Aussi, est-ce acceptable que les uns et les autres doivent s’en remette au Ministre de l’Administration Territoriale pour trancher des différends de succession entre héritiers d’un village ? A quoi sert la justice au Togo ? Pourquoi les chefs de canton, et certains chefs traditionnels s’agglutinent comme des mouches lors des évènements du parti au pouvoir (RPT-UNIR) et acclament Faure Gnassingbé, le principal responsable togolais des dysfonctionnements au niveau des collectivités territoriales ? Ces comportements sont à classer comme des formes de reconnaissance de :

  • la perte d’autorité des chefs traditionnels ;
  • de la soumission volontaire et une légitimation de la domination étrangère sur le territoire togolais, surtout quand certains financements proviennent de sources étrangères.

Certains Chef traditionnels sont devenus de véritables « hommes » ou « femmes » d’affaires, assimilables à des complices de l’absence de création de richesses et de valeur sur leur territoire. Ils contribuent ainsi à la dégradation de l’économie nationale. Ils ne sont pas innocents dans les violences physiques ou morales faites à des citoyens togolais, femmes ou hommes intègres, notamment lorsqu’il s’agit de militants, activistes, défenseurs du bien commun et ayant à cœur le triomphe de la justice et la préservation de la vie en commun toutes ethnies confondues.

Si les chefs traditionnels perdent définitivement le peu d’autorité morale que les citoyens togolais leur confèrent, ils devront alors accepter de faire l’objet d’un audit afin de faire le bilan rendu public de leurs actions passées, alors qu’ils ont avalisé la menace, le chantage ou l’intimidation du système de Faure Gnassingbé. Le jour viendra où chacun devra porter sa part de responsabilité dans la dégradation de l’ordre social et l’état de déliquescence du pays juste parce qu’ils n’ont pas pu, ou voulu assumer leur fonction de manière éthique selon les valeurs africaines d’antan. Le Peuple togolais n’est pas dupe. Au-delà du scepticisme, il reste vigilant.

8. QUELLE LÉGITIMITÉ DU CHEF TRADITIONNEL AU SERVICE DU POUVOIR CENTRAL ?

De fait, de nombreux dirigeants de chefferies traditionnelles au Togo ne sont pas légitimes car nommés par l’Etat central, quand il ne s’agit pas de l’armée non républicaine. Il est souvent difficile pour les familles de reprendre leur droit sur la chefferie, sous peine de sanctions diverses, voire de menaces de mort sur les membres de la famille. Il existe tout de même des cas d’insurrections ésotériques qui ont réussi à chasser le chef nommé par Faure Gnassingbé par l’avènement d’une mort inexpliquée. Dès lors que le chef traditionnel ne répond pas aux aspirations du Peuple et ne respecte par les principes de désignation en vigueur au plan coutumier, les seuls moyens d’actions des populations demeurent l’insurrection et l’ésotérisme, comme moyen de rétablissement des valeurs. Car le problème est que les chefs nommés par le pouvoir central ont souvent une réputation bien éloignée des valeurs humaines et éthiques attendues d’un chef traditionnel.

L’ensemble des institutions de la chefferie peut alors être manipulé par le régime en place au Togo. C’est ainsi que lorsque certains chefs traditionnels puissants spirituellement ont réussi à tenir tête au régime de Faure Gnassingbé, en refusant de se soumettre à des ordres allant à l’encontre des valeurs humaines et éthiques, le système RPT/UNIR a opté pour la nomination de « chefs de cantons » à sa solde, à la tête d’une entité administrative épousant les contours de l’espace géographique du chef traditionnel.

Il est arrivé qu’un chef de canton issu des rangs du parti au pouvoir à savoir le RPT/UNIR a été intronisé en 2018 contre l’avis des instances de la « vraie » chefferie locale, en moins de 12 mois, il est décédé de manière inexpliquée. Dans certains villages, si le chef nommé n’intervient pas pour « déranger » les pratiques coutumières, alors, par pitié, il est simplement « ignoré ». Mais dans certains villages, la fronde peut être véhémente. Le problème est que dès lors qu’il s’agit de s’organiser collectivement pour faire front contre cet abus de pouvoir et de droit du pouvoir de Faure Gnassingbé, les principaux responsables de la chefferie locale sont « unanimes » pour ne pas agir au motif que « ce qui est en dehors du village ne les concerne pas ».  Naïveté, ignorance, respect des principes ésotériques du « chacun chez soi » ? Allez savoir !!!

La chefferie traditionnelle a en fait été graduellement manipulée dès les années 1967 par le système Gnassingbé, voire vidée de sa substance, au point de n’avoir en principe plus aucune velléité d’insoumission physique ou ésotérique collective. Quand le système a vu que les chefs traditionnels offraient une résistance non négligeable mais individualisée, le régime a très rapidement non seulement décidé de nommer les chefs de cantons à sa solde, mais de leur fournir les moyens pour calmer les populations, mettant en défaut, le chef traditionnel local.

Il est vrai que les chefs traditionnelles peuvent être en principe désignés par un processus démocratique passant par des élections. Mais, la désignation peut se faire de père en fils, ou par un parent de la lignée familiale ou du village, ou encore par désignation ésotérique. Outre les fonctions d’organisation de la cité, c’est aussi la fonction de « juge de la localité » en charge des affaires locales et coutumières qui lui est impartie. Entourés de structures locales composées de « notables » représentant peu ou prou les quartiers dans le village ou l’espace géographique concerné, le chef traditionnel et son système de gouvernance reposent sur la légitimité que les populations lui confèrent. La force et l’abus du pouvoir actuel du pouvoir central ne peut durer dans le temps !

9. DU CHEF TRADITIONNEL AU CHEF DE CANTON : UN FONCTIONNAIRE EN MISSION DE CORRUPTION ?

Avec l’évolution des rôles dans la période postcoloniale les chefs de cantons sont devenus des fonctionnaires de l’administration centrale et donc de l’Etat. C’est ainsi que l’exécutif peut imposer la conduite à suivre au niveau de la localité. Ces chefs de canton sont alors sous les ordres directs et sous les injonctions du préfet de région, voire directement de celui qui fait office de Président de la République, quant il ne s’agit pas d’un militaire très haut gradé. Ces chefs traditionnels dits chefs de canton sont obligatoirement membres du RPT/UNIR et gagnent en moyenne et officiellement entre 12 000 FCFA et 18 000 FCFA par mois (entre 17 et 25 Euros). Il va de soit que les conditions de vie d’un Chef traditionnel qui n’est pas fonctionnaire de l’Etat sont encore plus déplorables. Ce dernier ne peut prétendre bénéficier des conditions idoines pour une vie décente. Pourtant, le train de vie exorbitant de certains chefs de cantons n’est pas en adéquation avec les montants de salaire sans primes indiqués.

En principe, il faut être originaire ou natif de la localité pour occuper une fonction de chef traditionnel. Mais avec les chefs de Canton, le régime RPT/UNIR a trouvé la parade en considérant comme « républicain », le fait que tout individu togolais, qui n’est pas de la région et dont la famille n’est pas de la localité, peut devenir chef de canton…  Toute une organisation de soutien peut être mise en place avec des achats de consciences pour soutenir le futur chef de canton. Le problème constaté sur le terrain relève de la corruption. En effet, lorsque certains de ces chefs de canton sont nommés, ils ont une mission précise, à savoir transformer la propriété collective des terrains en espaces fonciers vendables. Et immanquablement, une fois les titres fonciers modifiés, ils vendent les terrains à l’insu des populations. Pourtant, ils sont « rémunérés » pour assurer une « bonne » gouvernance locale du village. La réalité est que ces chefs de canton « privatisent » les biens collectifs et les biens communs pour les attribuer, en priorité, à des personnalités membres du RPT/UNIR, voire à des étrangers.

10.  FAURE GNASSINGBÉ BAFOUE SA CONSTITUTION TOGOLAISE

Selon la Constitution Togolaise de la 4e République révisée le 15 mai 2019, l’article 143 indique clairement que d’une part, « L’État togolais reconnaît la chefferie traditionnelle, gardienne des us et coutumes », et que d’autre part, « la désignation et l’intronisation du chef traditionnel obéissent aux us et coutumes de la localité ».

Rien de tout ceci n’est respecté par Faure Gnassingbé et son système militaire qui terrorise localement les chefs traditionnels.

Au Togo, la Constitution dans son article 141 reconnaît deux entités principales au niveau des collectivités territoriales : les communes et les régions, toutes deux organisées sur la base du principe de la décentralisation dans le respect de l’unité nationale. En réalité, le système en place est fondé sur la « déconcentration » et le respect de l’unité des agents garants de l’unité du système Gnassingbé. Dans ces conditions, il est totalement inconcevable de continuer à croire que, selon les articles 141 et 142, l’Etat togolais veille « au développement harmonieux de toutes les collectivités territoriales sur la base de la solidarité nationale, des potentialités régionales et de l’équilibre inter-régional » et que « les collectivités territoriales s’administrent librement par des conseils élus au suffrage universel ».

11.  RECOMMANDATIONS DE RCDTI ET CVU-TOGO-DIASPORA : SERVIR LE PEUPLE TOGOLAIS

Les chefs traditionnels togolais ne peuvent et ne doivent pas s’éloigner des valeurs traditionnelles d’organisation de la vie en commun selon les valeurs humaines, de solidarité et éthiques héritées de l’Afrique ancestrale.

Qu’ils soient imposés ou pas par le pouvoir, sans légitimité du Peuple togolais, elles ou ils savent que leur pérennisation à ce poste devient hypothétique compte tenu des insurrections ésotériques constatées et le rejet par une partie de plus en plus importante de la population consciente.

Le fait d’être nommés et de devenir un fonctionnaire à l’instar du chef de canton ne justifie en rien le fait d’être instrumentalisés et d’être institutionnalisés pour des missions qui vont à l’encontre de l’intérêt du peuple togolais. Tous les chefs traditionnels et de Canton doivent savoir qu’un jour, ils et elles devront rendre des comptes devant des juridictions indépendantes africaines.

Dès lors, les chefs traditionnels ou les chefs de canton doivent redevenir des citoyens indépendants afin d’être pleinement des acteurs de l’alternative citoyenne en gestation. De toutes les façons, ils ne peuvent plus demeurer des acteurs du statu quo. Aussi, ils et elles doivent démontrer par des actes, les engagements pour la troisième voie, une alternative des citoyens pour tous les citoyens togolais.

Le lien entre la politique et l’organisation coloniale et postcoloniale a eu des impacts extrêmement négatifs sur l’évolution du pouvoir coutumier et des chefs traditionnels au Togo 4. Avec l’instrumentalisation des pouvoirs locaux, non sans l’aval voire l’injonction du pouvoir de tutelle de la France, le Togo a graduellement assisté avec l’arrivée de la colonisation à la structuration de la chefferie coloniale à l’image du pouvoir colonial policier. À l’exception d’une parenthèse de cinq ans, consécutive à l’indépendance du Togo, le pouvoir postcolonial, dominé par le régime autocrate des Gnassingbé, répressif et liberticide a fait perdurer cette situation et l’a amplifiée. Cette histoire explique mais ne justifie pas le rôle des chefs traditionnels, qui dans leur grande majorité, refusent d’organiser ensemble et avec la Diaspora la refondation du Togo à partir des traditions et ordres cultuels et culturels locaux.

Aussi, RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA :

  • exhortent chaque citoyenne et citoyen togolais, partout où elle ou il se trouve, de prendre conscience que de nombreux chefs traditionnels togolais sont devenus des courroies de transmission du pouvoir central, voire d’intérêts étrangers. Sans une vigilance accrue, les citoyens togolais pourraient se retrouver privés de titres de propriété de leur bien commun, notamment les terres et biens qu’ils ont en commun depuis des temps immémoriaux et qui semblent faire l’objet, en catimini, de privatisation à marche forcée ;
  • recommandent qu’une très large concertation ait lieu sur tout le territoire entre les villageois pour procéder à un véritable état des lieux de la situation foncière, de constater les abus éventuels et les rendre publics ;
  • recommandent de tirer ensuite les conséquences de cette situation en exigeant de manière ferme mais pacifique des responsables des chefferies traditionnelles et des chefs de canton le retrait immédiat des chefs qui ont usurpé la fonction de chef traditionnel selon les us et coutumes en vigueur ;
  • suggèrent de régler pacifiquement les différends afin d’éviter d’assister à des guerres « ésotériques » qui nuisent à la justice et à la paix dans les collectivités territoriales ;
  • rappellent à Faure Gnassingbé et son système militaro-civil-ésotérique que le non-respect de la Constitution, et au-delà, le non-respect des valeurs ancestrales n’est pas sans danger pour sa paix intérieure.

Le 22 septembre 2020.

La Direction du :

Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (RCDTI) et du

Collectif pour la Vérité des Urnes-Diaspora Togo (CVU-TOGO-DIASPORA) en partenariat avec toutes personnalités ou structures de la société civile indépendantes.

Comité de Rédaction : RCDTI, CVU-TOGO-DIASPORA ET PARTENAIRES :

  1. Yves Ekoué AMAÏZO, Dr.
  2. Jean-Pierre Akoété BALIKPO
  3. Ernesto D’ALMEIDA, Dr.
  4. Mathieu D’ALMEIDA
  5. Koffi DEKU, Ing.
  6. François FABREGAT
  7. Apélété Félix KODJO
  8. Antoine Koffi OKOUTA
  9. Antoine RANDOLPH, Dr.
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