Des phrases qui ont leur sens dans un pays où tribalisme et méfiance des uns et des autres cohabitent. « Les Kabyès ne font pas greve » mieux, « Depuis quand les Kabyès peuvent revendiquer aussi leurs droits par une greve », les mots sont bien de Charles Kondi Agba, nfois ministre sous le père et sous le fils. L’injure est de taille,et celui qui prononce ces mots à l’encontre de tout un peuple est curieusement,l’un des ministres les plus écoutés de Faure. Au RPT, Charles est un intellectuel et pilier du comité central du parti et bien plus un idéologue. Et cette perle au sein du parti est à protéger d’autant plus que le RPT qui dit avoir produit des cadres sait aussi que ses cadres ne bénéficient d’aucune onction populaire. La plupart ayant un passé chargé, les seconds se sont investis sur des pans entiers dans les secteurs de l’économie,se démenant à dilater les coffres forts qu’à les protéger. Il faut trouver alors de ces hommes qui donnent un « semblant » de confiance. Et Charles n’est pas du genre à vivre comme un Emir du Koweït à la Pascal Bodjona, Sam Bikassam, Ingrid Awade…
C’est bien fort de cela, que quand le bassari échoue à Lomé lors des élections législatives de 2007, tout le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT)se lève comme un seul homme. Il fallait « ra-che-ter » l’homme haï dans les urnes en braquant le vote en sa faveur. Au final, il est le seul député élu à Lomé du RPT. Une grande première ! Fait d’abord ministre par le père, le fils le fait de nouveau ministre de la santé. Quand on a un diplôme de vétérinaire comme Charles Kondi Agba, on peut aussi à côté des animaux, soigner les hommes. C’est ça le Togo. Tchalim Tchaa -Kozah était aussi vétérinaire et fut chargé de reformer le système scolaire comme universitaire au Togo. Les résultats de ce cafouillage est sous nos yeux. L’école togolaise n’a jamais aussi été malade !
Le problème est que les Kabyès donnent l’impression d’accepter tout ce qu’on dit d’eux !
Il n’y auraient pas Emmanuel Kakou, lapidé pour ses idées de démocratie sous le regard complice des militaires par ses propres élèves du Lycée de Kara où il était proviseur, Abi Tchessa, Dahuku Péré, feu Amah Gnassingbé et plusieurs qui travaillent dans l’anonymat pour un Etat de droit, les Togolais auraient pensé que la démocratie en elle-même est une entorse pour l’épanouissement du kabyè, du peuple kabyè. D’autant plus que par les actes et comportements, la plus vieille ethnie du Togo s’est faite ou rendue complice de beaucoup de maux dont souffrent le Togo.
En prenant le pouvoir en 1967, il paraît que le patriarche Eyadema avait surfé sur l’ethnicisme, le tribalisme ambiant du premier président Sylvanus Olympio. Quarante-trois ans après, Sylvanus peut dormir tranquille, il n’était pas plus tribaliste que les nouveaux laudateurs. Eyadema et complices kabyè en ont fait pire ! Sinon comment comprendre, les rôles que joue chacun d’eux pour la survie de la dictature alors que tous les Togolais vivent les mêmes misères, les mêmes injustices, les mêmes calvaires et ont bourreau commun, le système RPT ? Comment comprendre qu’un Kabyè ou bien mieux les Kabyès puissent avoir tournés le dos au député Kpatcha Gnassingbé tout de suite après que celui-ci ait été arrêté par un autre kabyè ? Le goût de connaître la vérité par la justice aurait-il quitté ce peuple ? Et bien plus, il y a dans cette affaire aux allures d’une conspiration contre le député et ses frères co-accusés une volonté de dire au plus profond des cœurs, dans le jardin secret de l’Homme kabyè : « Après tout,le pouvoir n’a pas encore quitté les kabyè ! ». Comment comprendre que ce soit une gent kabyè qui tire Sama Essohamlon (Kabyè) par le bas, d’autres s’acharnant par la plume sur le patron de ReDéMaRe à prouver que la terre n’avait jamais été ronde ? Bien plus, c’est même la belle fille de ce peuple, Mimi Gnassingbé qui donne l’impression de montrer le courage et la voie à suivre à ce peuple qu’on décrit comme guerrier. Il y a comme une maladie contagieuse qui s’est emparée du peuple kabyè. Pour une thérapie collective devant déboucher sur une guérison collective, le Lynx a choisi d’en parler…. Comme toujours.
Avant Charles Kondi Agba, Abass Bonfoh s’était aussi moqué des Kabyè
Pour le natif de Kabou, Abass Bonfoh, président de l’Assemblée Nationale, les kabyè ne sont rien d’autres que des envahisseurs, des gens qu’on donne un doigt et qui attendent vous prendre ensuite tout votre bras. Quand les élections législatives de 2007 étaient aux portes, on se bouscule du côté de la Kozah. Plus de place pour de potentiels candidats. Plusieurs kabyè pensent qu’ils feront la pluie dans d’autres préfectures et ont pensé déposer leur candidature à la députation parce que connu pour leur probité. Le président de l’Assemblée National ne mâchera pas ses mots quand un Kabyè veut avoir la confiance de la population de Kabou-Sanda : « Un kabyè, on le vote à Kara ». Bien pire, « Depuis quand un kabyè vivant à Kabou-Sanda peut-il être fils autochtone de Kabou». Comme si lui-même, était autochtone de la « maison Togo » pour être président d’abord et ensuite, président de l’Assemblée National ! Ainsi va le RPT et la dictature. Quand elle dure, elle finit par broyer ses propres enfants. En louvoyant du haut de ses 1m 85 que « les Kabyè ne font pas grève », Charles Kondi Agba sait que les mêmes kabyè savent de quoi il parle.
Les kabyè savent qu’une certaine élite a ouvert des listes secrètes depuis la nuit des temps où on s’entraide dans ce travail de sape des autres ethnies et des fois, sous les regards complices de potentiels curieux qui ont aussi à gagner en se taisant sur l’abominable. Que dire de cet étudiant Togolais qui a fini par lâcher qu’à l’université Patrice Lumumba dans la vielle Russie que les 3/4 des étudiants togolais étaient kabyè ? Que dire de cet officier français à la retraite dans un café parisien qui dit n’avoir eu à former au Togo que des kabyè ? Que dire de cet instituteur de l’Ecole Nationale des Auxiliaires Médicaux (ENAM) à Sokodé dans les années 1990 qui disait avoir dans sa classe 22 élèves et 21 qui étaient des Kabyés. Le pauvre instituteur lancera : « Je suis instituteur des kabyè. C’est eux qui ont la capacité et le don de soigner les Togolais ».
Et quand Charles Kondi Agba dit [ ndlr, les Kabyè],« n’ont pas le droit de grever » , ce n’est point un « lapsus . Il a dans son for intérieur sa bile qui le ronge, il veut leur signifier que quand vous faites toutes les magouilles pour dominer les autres peuples du Togo, vous êtes bien ceux qui n’ont pas droit d’inquiéter Faure…. Celui dont le papa vous a éduqué que, pour qu’une dictature dure, il faut qu’elle se rabatte sur sa région, sur ses propres fils et filles. Vous faites un tour au CHU de Lomé comme dans tous les CHR du Togo et vous avez une idée du ministre. Vous avez l’échantillon de ce tribalisme ô combien tropical qui a fini par devenir une religion. Le reste, n’est que d’avoir le courage de le dire haut et « Faure ». Et le Lynx trouera toute fois l’abcès pour faire évoluer le Togo vers le haut pour plus d’égalité entre les ethnies et les peuples du Togo ….
Camus Ali Lynx.info