«Nous devons approfondir et élargir l’indigénisation et l’émancipation» économique des Zimbabwéens noirs, a expliqué à l’AFP le porte-parole de la Zanu-PF Rugare Gumbo. «Elles doivent couvrir un large éventail de personnes.»
Dans de pleines pages de publicité publiées mardi dans les médias privés –dont certains sont de farouches critiques de M. Mugabe–, le parti présidentiel se déclare «prêt» à appliquer son programme électoral.
«Au cours des cinq prochaines années, le Zimbabwe va assister à un modèle de transfert de richesses unique qui va permettre à des gens ordinaires de prendre en charge leur économie», a promis la Zanu-PF.
La politique d’indigénisation entamée en 2007 vise les entreprises appartenant à des étrangers qui valent au moins un demi-million de dollars. Celles-ci doivent céder 51% de leur capital: 10% aux salariés, 10% à un fonds de développement des infrastructures dans les environs et 31% à un fonds souverain national.
Jusqu’à présent, les mines ont été les principales cibles.
La Bourse du Zimbabwe a baissé de 1,7% mardi après son plongeon de 11,1% lundi. Les banques étrangères devant être la prochaine cible des efforts d’indigénisation du prochain gouvernement Mugabe, la filiale locale de la banque britannique Barclays a chuté de 20%.
L’opposition dénonce une telle politique, affirmant qu’elle décourage les investissements et qu’elle ne profite qu’aux amis du pouvoir.
Le futur gouvernement devra en outre lever des fonds pour soutenir le secteur de l’agriculture, dont la plupart des grandes fermes commerciales exploitées par des Blancs ont été distribuées à des Noirs au cours de la réforme agraire du début des années 2000. Il devra en outre trouver de l’argent pour relancer un secteur manufacturier moribond.
Selon Rugare Gumbo, il va solliciter des institutions locales et des pays asiatiques. «Nous voulons aussi aller voir nos amis de l’Orient parce que l’Occident ne semble pas coopérer», a-t-il relevé, sans citer directement la Chine qui a d’excellentes relations avec M. Mugabe.
Contrairement à la plupart des pays africains, les puissances occidentales ont exprimé de sérieux doutes quant à la régularité des élections du 31 juillet.
Atlas