Finalement, Laurent Gbagbo peut mourir tranquillement. Après une cascade d’humiliations et de pressions monstres, les Africains démocrates n’ont plus qu’un seul mot dans la bouche: Gbagbo tu peux maintenant mourir. « Allez-y le tuer! » disent certains qui en ont marre de cette menace quasi-quotidienne sur un Chef d’Etat, démocratiquement élu. Chose bien curieuse, des chefs d’Etats normalement infréquentables aux génocidaires passant par les plus illégitimes, chacun a eu son mot à dire sur La Côte d’Ivoire. Faure le Togolais, a eu aussi son mot à dire. Son chef d’Etat major des Armées, le général Atcha Titikpina qui est listé dans le rapport des Nations-Unies faisant état de 500 morts togolais, et dont Ban-Ki Moon a reçu copie, était aussi à Bamako. Le but est bien d’aller envahir la Côte d’Ivoire. Dans ce décors surréaliste, on a vu des politiques nègres comme Kofi Yamgnane, l’ex-secrétaire d’Etat sous le socialiste François Mittérand abondés dans le même sens au début de la crise. Sur son organe breton, Le Télégramme, qui lui sert de publicité, le Bassari peut déverser son fiel aux odeurs d’un irresponsable politique: « Les Dioulas et les Baoulés ne se laisseront pas voler la victoire par les Bétés (la communauté que représente Laurent Gbagbo). Tout cela va forcément aboutir à un conflit armé, c’est une évidence. Et ce d’autant plus que «les forces nouvelles», qui représentent la moitié de l’armée ivoirienne (l’autre moitié soutenant Gbagbo, NDLR), ont annoncé qu’elles «ne resteraient pas longtemps les bras croisés». Il faut savoir que les vrais guerriers (sic) du pays se trouvent dans ces «forces nouvelles ».
Il faut déloger Laurent Gbagbo, c’est la rhétorique dans une Afrique qui navigue entre colonialisme et néocolonialisme. Dans cette folie du tout ou rien, il est curieux qu’aucun n’a encore pu prouver que c’est Alassane Dramane Ouattara qui avait l’avance sur les élections si ce n’est la compilation du faux et du vrai de la Commission Electorale Indépendante (CEI) de Youssouf Bakayoko. Les extrémistes et les va-t-en guerre dans cette crise ivoirienne évoluent en rangs dispersés qu’il est difficile pour les Africains de savoir ce que Faure dit à Blaise, ce que Blaise dit à Sarkozy et ce que Sarkozy dit à Obama et les autres boiteux qui pensent que le monde est toujours à leur pied quand tout au fait est fini, sinon bien fini. Dire que un criminel comme Dénis Sassou Nguesso du Congo ait eu son mot aussi à dire dans cette crise ivoirienne, on peut sincèrement lever le petit doigt et dire que en 50 ans l’Afrique est restée là où elle a été sommée de rester. Fier de cet exploit occidental, du haut de ses 1m50 Sarkozy peut renifler de joie devant un parterre de Sénégalais à l’Université de Cheick Anta Diop: « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles ».
Pour leur chef, sinon le « Commandante » Alassane Ouattara de cette armée, avec une opération commando Gbagbo serait délogé et appelé à vivre en exil. On n’est pas loin des Français qui exilent le roi Béhanzin à Blida en Algérie. Pour d’autres illusionnistes, une armée de 5.000 à 10.000 hommes déversés sur Abidjan et sur les coins névralgiques, lesquels coins Félix Houpheit-Boigny a passé toute une vie à bâtir, et le pouvoir reviendra à l’ivoirien d’origine Burkinabé Alassane Ouatarra. On n’est pas loin de Hitler qui menace Bismark de lui donner la nationalité allemande afin qu’il soit éligible pour devenir chancelier allemand. Les histoires semblent se répéter à chaque siècle. Et Alassane Ouattara que tous les Ivoiriens ont connu en 1990 fait figure de celui qui est assis sur la communauté internationale pour diriger la Côte d’Ivoire avec les pleins pouvoirs que la France, les Etats-Unis et Ban-Ki Moon lui donneront. Il ne faut plus se tromper chers Africains. La lutte que mène Laurent Gbagbo et les Ivoiriens est une seconde indépendance après un gâchis de 50 années de foutaises françaises en Afrique francophone avec parfois des ramifications humiliantes en Afrique anglophone. Le visage d’une Afrique maudite est relayé par ces mêmes occidentaux par le truchement de leurs médias à leurs enfants. Il ne faut pas se tromper d’ennemis.
En Côte d’Ivoire ce n’est pas les Dioulas qui sont opposés aux Baoulés ou au Bétés et les Sénoufos opposés aux Akan ou aux Yakoubas comme Kofi Yamgnane se plait à éparpiller le mensonge grotesque aux habitants de sa bourgade de St-Coulitz et par ricochet en Brétagne. En Côte-d’Ivoire, il y a une opposition d’intérêts franco- Occidentales avec des ramifications américaines. Tous les troubadours de chefs d’Etats africains qui s’époumonnent à voir le diable du côté des Bétés sont d’une mauvaise foi. Leurs apparatchiks nègres comme blancs aussi ! De tous ces néophytes, personne n’est élu pour parler au nom de son peuple. Fort de cette mainmise sur les « Compradores » de chefs d’Etat africains, Sarkozy peut s’inviter l’ami Blaise Compaoré, le nouvel initié Faure Gnassingbé avec pour objectif l’éviction d’un chef d’Etat élu et confirmé par la constitution de son pays. Qui a dit que Nicolas Nagy Sarkozy avait du respect pour l’homme Noir? Faut-il encore rappeler aux Français et à Sarkozy que De Gaulle qui sautait de continent à continent pour le rassemblement des hommes dans l’empire français le faisait pour la souveraineté de la France? Faut-il rappeler aux français que les complices vichystes du nazisme ont été pendus et leur chef, le maréchal Pétain, mis en prison au nom de la souveraineté française? Faut-il rappeler à Nicolas et à son bataclan d’économistes et de chefs d’entreprises mondains que l’écrivain André Malraux, celui-là qui écrivit, La Condition Humaine, a préféré troquer l’habit de militaire à la plume pour défendre la souveraineté de la France? L’Afrique avance. La Côte d’Ivoire aussi. Et tous les ennemis de cette Afrique peuvent maintenant tuer Laurent Koudou Gbagbo. Nous sommes les témoins vivants de cette lutte. Nous apprendrons à nos enfants qu’il vaut mieux mourir l’arme à la main et sur le champ de bataille de la Franceafrique, que dans un hôpital du Val de Grâce à Paris, dans une clinique à Génève, dans un hôtel à Bruxelles……
Djima Matapari Lynx.info