Abdoulaye Wade: Il enflamme le Sénégal

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Le Sénégal a connu mercredi plusieurs manifestations contre la le projet de loi qui institue un ticket à l’élection présidentielle de 2012. Plusieurs bus ont été saccagés et des pneus brûlés dans la capitale. Les forces de l’ordre ont dispersé les manifestants avec des grenades lacrymogènes et en aspergeant de l’eau chaude. Une grande manifestation est prévue demain jour du vote de la loi. Le ministère de l’intérieur a autorisé toutes les manifestations.

C’est vers midi que des jeunes de la banlieue dakaroise ont entamé le mouvement de protestation qui a connu une grande ampleur dans le pays. Ils ont brûlé des pneus et barré les artères pour bloquer la circulation.

A Kaolack, région du centre, les membres du mouvement « Y en a marre » ont manifesté et ont été dispersés par les forces de l’ordre. Il y a eu des blessés pendant une altercation qui a obligé les policiers à utiliser des grenades lacrymogènes.

La salle Daniel Brothier en centre ville de Dakar a connu une affluence exceptionnelle en début d’après midi. Elle accueillait l’assemblée générale constitutive du mouvement « Touche pas à ma Constitution » initié par Alioune Tine, le secrétaire exécutif de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO). M. Tine a, dans une brève allocution, rejeté l’esprit de ce projet de loi et a réclamé la légitimité qui est selon lui désormais dans la rue et non plus avec les parlementaires.

Il a dans son intervention posé au public trois questions. Voulez vous un troisième ? Accepterez-vous une modification de la loi pour un ticket ? Êtes-vous prêts à accepter la dévolution du pouvoir ? A chacune des questions, la salle a été chauffée par des non à haute voix. Alioune Tine a expliqué que c’est « une nouvelle page de l’histoire du Sénégal » qui s’écrivait. Sur les pancartes on pouvait lire des slogan comme : « Wade dégage, Wade assassin constitutionnel » et même des menaces contre les députés qui voteront ce projet de loi.

Amath Dansokho qui a parlé au nom des partis politiques a accusé le pouvoir d’organiser des voyous pour saboter la manifestation prévue ce jeudi. « Ils se réunissent avec des voyous pour nous infiltrer, ils sont dans le bureau de Doudou Wade »(président du groupe parlementaire de la majorité à l’assemblée, Ndlr). Il a été souvent interrompu dans son allocution par des « Wade assassin, Wade voleur ». « Ca ne passera pas », a-t-il promis ajoutant que « Wade nous a défiés. »

Un ancien officier a appelé les forces de l’ordre à prendre leurs responsabilités devant ce qui constitue un recul historique de la démocratie au Sénégal. Avant lui des leaders ont lancé un tel appel au chef d’état major des armées et au haut commandant de la gendarmerie.

L’ordre des allocutions a été perturbé par le mouvement « Y en a marre » qui a informé le public de l’arrestation des membres à Kaolack. Son porte parole a demandé au public et aux leaders « d’arrêter les discours » pour envahir la rue. Une confrontation s’en est poursuivie avec les forces de l’ordre qui ont du recourir à un réservoir d’eau chaude, l’aspergeant sur les manifestants, et aux grenades lacrymogènes.

Afrique-Monde

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