Gbagbo à la CPI, et Bush qui fait du golf : Y’a pas quelque chose qui déconne ?

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La CPI n’a pas jugé Gbagbo, elle a juste dit que les charges étaient suffisantes pour que le dossier soit instruit, et la drôle de défense de Gbagbo s’est félicitée de cette décision qui « va permettre de s’expliquer », réservant un appel à quelques aspects du dossier. 

Gbagbo devant la CPI, c’est à la fois logique et aberrant. Sur le fond, soyons prudents, et même plus. La CPI n’a pas jugé Gbagbo, elle a juste dit que les charges étaient suffisantes pour que le dossier soit instruit, et la drôle de défense de Gbagbo s’est félicitée de cette décision qui « va permettre de s’expliquer », réservant un appel à quelques aspects du dossier.

Non, ce n’est pas le fond qui fait débat, mais la procédure : elle est logique car c’est la Côte d’Ivoire qui a donné la compétence à la CPI, et… c’est aussi pour ce même motif aussi qu’elle est aberrante, car la Côte d’Ivoire est un grand pays, et c’était à elle de juger Gbagbo. Ce renoncement à l’exercice d’une fonction souveraine montre combien notre Ouattara, cet ancien du FMI, a la soumission bien ancrée dans la tête. Assume la justice, Paulo, assume ! Bref.

Il y a des charges contre Gbagbo et il droit être jugé. Mais, avec tout le respect que je dois à la loi et aux victimes, au regard des crimes de guerre, on joue quand même en deuxième division. Rien à voir avec l’un des leaders de la D1, Georges W. Bush, qui a détruit l’Afghanistan et l’Irak, validé la torture comme mode d’enquête « contre le terrorisme », institutionnalisé les prisons secrètes – pour torturer en paix, et signé les actes de la prison de Guantanamo, la zone de non-droit absolu, placé sur une zone louée par les US à Cuba, pour échapper à la loi, et le tout pour conforter la domination économique de son pays dans le monde. Sauf que pour Bush, on ne parle pas de procès. Si Obama hésite à engager des poursuites pénales contre Bush, il pourrait faire comme Ouattara, et donner compétence à la CPI « au nom des valeurs ». Le système tribal qu’est la justice des Etats-Unis (Territoire indien occupé, Amérique du Nord) reste un mystère, et je ne sais pas comment les victimes de torture pourraient agir en terre US. En revanche, une chose est sûre : si Bush met les pieds en France, il y aura aussitôt une plainte fondée sur le régime de compétence universelle que nous connaissons pour la torture, et Bush sera arrêté pour être entendu par la police puis conduit devant un juge d’instruction. L’immunité a pris fin, coco. La loi doit être la même pour tous.

Gilles Devers Avocat

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