En optant pour cette honteuse et inamicale démarche à l’endroit d’un pays frère qui se débat pour résoudre sa crise interne, le capitaine vieillissant n’imaginait pas un seul instant que l’Etat malien aurait les capacités de filer les journalistes bénéficiaires lors de leur voyage très encadré par les autorités burkinabé à Ouaga.
Mais c’était sans compter avec les services de contre-espionnage de l’Etat malien qui ont fait preuve d’un grand professionnalisme et d’une loyauté hors du commun à l’endroit des institutions de la République.
Depuis que le rapport est sur la table du Président de la République, les services spécialisés en la matière attendaient les instructions d’IBK pour actionner la Justice malienne contre ces traîtres de la nation qui n’ont pas hésité un seul instant à monnayer leur amour pour le Mali et leurs responsabilités patriotiques contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Lui laissant le pouvoir discrétionnaire de décider de la conduite à tenir en ce qui concerne les relations diplomatiques entre le Mali et le Burkina.
En gentleman et en homme sage, IBK a encore surpris son monde, quand il lui lança ces mots : «Je suis un historien très fier de son histoire africaine. Par conséquent, je ne suis pas le Président malien qui ferait quoi que ce soit qui puisse ternir la belle image des relations séculaires et consanguines entre les peuples frères malien et burkinabé.
En ce qui concerne mes enfants et frères journalistes conviés à ce râtelier, je suis triste pour eux et pour leurs innocentes familles auxquelles ils réservent un ignoble héritage. Pour reprendre Alexandre Dumas dans ‘Les trois mousquetaires-1849’, je leur dirais tout simplement ‘‘ Mon cher, soyez mousquetaire ou abbé, soyez l’un ou l’autre, mais pas l’un et l’autre, reprit Porthos. Tenez, Athos vous l’a dit encore l’autre jour : vous mangez à tous les râteliers.’’ »
Malgré ce calme olympien affiché, le Président n’a pas raté son « jeune frère » Compaoré qui, surpris et confus, s’est excusé et a promis à son « grand-frère » une visite prochainement à Bamako pour venir lui remettre sa cola. Blaise n’oubliera pas de sitôt cette brève entrevue avec IBK à Nouakchott lors de la rencontre consacrée à la situation du Sahel à laquelle Abdel Aziz avait aussi convié leurs homologues Issoufou du Niger et Idriss Deby du Tchad.
Même les observateurs les moins avertis de la scène politique malienne s’interrogeaient sur l’acharnement de la presse malienne contre IBK et son gouvernement d’une part, et ses caresses au MNLA dans le sens du poil. Eh bien ! Mes confrères ont vendu leur âme au diable le plus offrant; même si cela doit coûter au Mali la remise en cause de son intégrité territoriale et de sa souveraineté.
Que les journalistes maliens monnaient leurs services contre de l’argent, il n’ya rien de nouveau sous le soleil malien. Mais qu’ils se transforment en espions contre les intérêts du Mali en défendant les causes séparatistes du MNLA, n’a pas fini de m’interloquer. Je reste pantois.
Je suis sans voix. Je souffre de honte par la faute de ces confrères qui méritent d’être pendus haut et court devant la Maison de la presse qu’ils ont définitivement souillée.
Autant j’étais surpris et choqué par les propos du Pr Dioncounda contre mes confrères quand il leur lançait le jour marquant la fin de la Transition : «….Vous n’avez rien apporté à l’humanité », autant je comprends aujourd’hui le sens de son message qui exprimait une profonde déception et un réel agacement.
Aliou Badara Diarra
Source: L’Enquêteur