Faure : Son fauteuil va basculer en 2014 !

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Au moins sur ce point, Machiavel avait raison lorsqu’il déclarait ceci : « Le prince ne doit pas craindre de n’avoir pas une population nombreuse, mais de ne pas avoir une juste répartition des biens ». La mauvaise gouvernance sur fond d’une inégale répartition des richesses du pays conduit souvent à l’irréparable. Le Togo vit à l’heure actuelle dans une situation d’injustice et d’impasse qui risque à terme de dégénérer. L’impatience gagne les rangs des uns et des autres surtout que l’attente a été longue. Fonctionnaires, militaires, policiers, gendarmes, douaniers, sapeurs pompiers, enseignants, médecins, retraités, tous ont les yeux rivés sur l’objectif 2014, l’année de toutes les promesses.

En effet, c’est en 2014 que Faure et ses amis donnent rendez-vous aux personnels de l’administration publique pour changer leurs salaires restés dérisoires jusqu’à présent. Mais en cas de promesse non tenue, les concernés jurent de passer à l’offensive advienne que pourra. «  Cette fois-ci, nous veillerons au grain et nous n’allons plus nous laisser abuser. Attendez seulement jusqu’en 2014 pour voir. Trop, c’est trop ».

Pendant que l’on y est, au Togo, seule une minorité, environ 1% soit 60.000 âmes des 6 millions de la population, minorité qui se recrute d’ailleurs dans un camp profite des richesses du pays et se la coule douce. Les gouvernants, les DG de sociétés d’Etat et leurs proches, les opérateurs économiques créés de toutes pièces par les hommes au sommet (prête-noms) profitent du Togo et ne veulent rien lâcher aux autres. Ce n’est pas votre petit animal préféré le Lynx qui le dit mais le prince himself lors de son discours le 26 avril 2013 à l’occasion de la fête de l’Indépendance nationale.

Une minorité continue à piller le pays et à exporter le fruit de ses pillages vers des destinations connues mais que fait Faure pour freiner les ardeurs des Ali Baba et leurs 40 voleurs togolais? Pour l’heure, l’on ne voit rien venir au point où un observateur ayant requis l’anonymat en vienne à laisser entendre: « Tout ça, c’est de la comédie, de l’hypocrisie. Le chef de l’Etat sait très bien ce qu’il faut faire pour diminuer ou mettre fin au saignement du pays par un groupe d’individus. Pourquoi il ne le fait pas ? Ecoutez, tous ceux qui pillent le Togo sont dans son entourage immédiat. Il les connaît comme sa poche mais il les protège et vient nous blaguer avec des propos qui frisent la moquerie ». En tout cas, au Lynx, nous avons compris tout depuis. Nous avons compris que sans un bouleversement de taille, le système en place au Togo poursuivra son mode opératoire qui consiste à voler, à piller et à assassiner pour se mettre au même moment à crier à la première heure au voleur, au pilleur et à l’assassin.

Au Togo, la situation économique est tellement viciée que les mêmes s’octroient des marchés et en sont contrôleurs. Le même chef d’entreprise qui remporte un marché voit son cabinet de contrôle choisi pour en contrôler l’exécution. Ces cas de figure sont signalés dans le secteur des BTP où il est fréquent de voir les travaux d’une entreprise être contrôlés par un bureau de contrôle créé par la même personne. Les mêmes se donnent des marchés et se contrôlent. Idem au sein de l’administration publique où les mêmes à quelques exceptions près sont toujours recrutés. Du père au benjamin de la famille, tous trouvent leur place dans la fonction publique au moment où d’autres en sont exclus comme des parias. Sans oublier le monde des affaires Une économie à sens unique qui enrichit et appauvrit toujours les mêmes. Une situation qui se perpétue depuis des décennies avec à chaque fois des promesses de réformes et de changement non suivies d’effets. En attendant de nouveaux jours à l’image de ceux inaugurés par le capitaine d’aviation John Jerry Rawlings au Ghana voisin, le Togolais s’enfonce davantage dans le désespoir. Si Rawlings n’était venu pour balayer la maison ghanéenne à partir de sa première intervention sur la scène politique en 1979 et son retour après, le pays des Ashantis, Fanti, Dagombas, Mamprusis et autres serait encore à la traîne avec une minorité de plus en plus riche et une majorité dans la misère. Aujourd’hui, le Ghana pète la forme et est gouverné démocratiquement car un certain John Jerry Rawlings est passé par là. Certes, les coups d’Etat ne sont pas à encourager mais lorsque le pays ploie sous le poids de l’immobilisme et du statu quo, il faut réagir positivement bien sûr sans trancher des têtes.

A l’heure qu’il est, le Togo a besoin de poursuivre sa voie dans la dynamique de changement du cours de son long fleuve bouillonnant et vaseux de l’inégalité et de la mauvaise répartition des richesses nationales. Si l’actuel locataire du palais de la Rotonde Faure franchit le pas dans ce sens, il en sortirait grandi et serait vu comme un président proche des plus pauvres de ses compatriotes. Sinon, que l’on nous dise depuis huit ans qu’il est au pouvoir, ce qui empêche Faure de faire profiter les richesses du pays à l’ensemble des Togolais. Et pour finir, cette question pour les Togolais : Pourquoi du vivant du président-général Eyadema (il fut président avant d’être général), les DG de sociétés parapubliques comme Pekemsi de la Loterie Nationale Togolaise (LONATO) ne se présentaient pas en tant que candidats aux élections législatives et avec Faure, ils le font décontractés?

Taffa Biassi Lynx.info

 

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