Au nom de la Réconciliation au Togo !

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Au nom du grand Pardon entre filles et fils du Togo, la vérité doit triompher. Appelés à vivre ensemble, les Togolais ont l’obligation de rompre avec les mensonges et de renouer avec la vérité, libératrice. Ils ont le droit de savoir qui a tué leur père, mère, fils, sœur, frère, cousin, cousine, oncle, tante, neveu, nièce et pourquoi.

 

Au nom de la Réconciliation, la vraie et non celle véhiculée du bout des lèvres par les politiques, toutes les familles ayant perdu des membres pour des raisons politiques ou toute autre, doivent savoir la vérité pour faire le deuil et si possible pardonner aux assassins. Avant de pardonner, il faut au moins que les uns et les autres sachent la vérité.

Réconciliation oblige, les résultats des urnes doivent refléter le choix des populations et les élections de plus en plus transparentes et crédibles.

Pour un retour à la normale au Togo, d’aucuns doivent cesser de tout prendre pour eux comme aimait si bien le dire l’un des caciques du régime RPT Fambaré Ouattara Natchaba du temps de sa splendeur. Le Pardon et la Réconciliation ne seront effectifs au Togo que le jour où les privilégiés penseront aux autres, à leurs frères dans le partage du gâteau national.

Au nom de la Réconciliation, Faure devrait mettre fin aux fonctions du sieur Pekemsi Kudjow-Koum qui a déjà bouclé vingt ans à la tête de la Loterie Nationale Togolaise (LONATO), un record. Fut-il meilleur gestionnaire de sa génération, un homme qui dirige une entreprise publique pendant vingt ans, finit par en abuser. La LONATO est devenue une société privée et personnelle du DG Pekemsi qui en fait ce qu’il veut. Sans oublier les cas des sieurs Koffi Kadanga Walla, l’actuel patron de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS) admis à la retraite depuis des lustres et Assih Rémy Banafeh lui aussi à la retraite mais maintenu à la tête du quotidien public Togo Presse.

Au nom du retour de la confiance entre Togolais, il faut en finir avec la vague de favoritisme à outrance sur laquelle surfe le système actuel et qui frustre plus d’un. Pourquoi une poignée de Togolais ont tout pour eux seuls et les autres pas même une petite place au soleil ? Il faut absolument que le pouvoir de Lomé cesse de surcharger de postes certaines personnalités. Au nom de quoi, des individus cumulent-ils des postes dans un pays où le chômage est endémique ? Dans un pays sérieux, une même personne ne peut être à la fois DG du port et président de la délégation spéciale de la commune (maire) de Lomé. Un cumul qui n’a pas de sens. Diriger le port autonome de Lomé est déjà une lourde responsabilité pour que celui qui en a cette charge soit appelé à gérer la mairie de la capitale.

Au Togo, il y en a qui ont des emplois déjà dans le ventre de leurs mères au moment où d’autres sont obligés de fournir des efforts surhumains avant d’en obtenir. Pour la petite histoire, lors des concours nationaux, certains Togolais entièrement à part ne composent pas mais réussissent brillamment tandis que ceux qui prennent la peine de se présenter dans les centres d’écrit et de composer, échouent. Une situation qui doit s’arrêter si les Togolais veulent en finir avec les démons de la frustration, de l’injustice, de la haine et de la division.

Au nom du Pardon et de la Réconciliation sur la Terre de nos Aïeux, les uns et les autres doivent mettre fin à certains faux préjugés du genre, les ressortissants de telle ethnie ou région sont des barbares et ceux de telle autre, des civilisés et des illuminés toujours intelligents et infaillibles.

Au nom du Togo et de l’amour que nous avons tous pour ce pays, des Togolais doivent cesser de voir en leurs frères des bêtes sauvages bons à se retrouver dans un zoo ou dans la brousse. Les différences sont plutôt des richesses à sauvegarder.

La cohésion et l’unité sont plus que nécessaires à l’heure actuelle. Mais avant tout, les Togolais ont intérêt à panser leurs plaies en vue de se projeter sur des lendemains plus sûrs. Il est indispensable de connaître la vérité, de se pardonner et de repartir sur des bases plus saines.

En Afrique du Sud, au Maroc et un partout où s’est déroulé le processus de réconciliation, il n’a été question d’occulter la vérité. Les bourreaux ont fait face à leurs victimes sans crainte pour faire jaillir la vérité, réparatrice.

Au nom de la survie du Togo, les filles et fils du pays doivent s’accepter mutuellement malgré leurs différences et surtout se faire confiance. Il ne revient pas au médiateur ou facilitateur, à l’Union Européenne, les Etats-Unis, la Chine et autres de construire le pays à la place des Togolais.

Si les pays comme l’Afrique du Sud qui ont connu de pires périodes de leur Histoire, sont parvenus à repartir sur des bases dépouillées de plus de haines, de discriminations, le Togo peut et doit aussi réussir à tourner dos aux pages les plus sombres de son évolution pour entrevoir l’avenir avec beaucoup plus de sérénité.

Enfin, pour le Togo, il faut mettre fin aux faux pas et faire en sorte que les frustrations et les ressentiments ne se fermentent davantage et finissent par faire voler en éclats le tissu social un de ces quatre matins.

Taffa Biassi Lynx.info

 

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