Vingt-neuf (29) morts, au moins, pour le seul mois d’octobre 2012, exécutions extrajudiciaires, plus de quatre-cents (400) enlèvements, torture à l’électricité, brûlures au plastique fondu, crimes sexuels, extorsions de fonds, expropriations, etc. La liste des crimes et autres graves violations des droits de l’Homme commis par le régime d’Alassane Dramane Ouattara est longue.
Les bras armés qui sont préposés à l’exécution des ces crimes sont les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Fci), l’armée de rebelles créée par une ordonnance de Ouattara le 17 mars 2011, en pleine guerre postélectorale, et leurs multiples supplétifs. Parmi ces supplétifs, les milliers de dozos armés et installés sur toute l’étendue du territoire national occupent une place particulière. Les dozos sont des chasseurs traditionnels du nord de la Côte d’Ivoire et de pays voisins (Mali, Bukina Faso, Guinée, etc.) que Ouattara a érigé en « une milice soutenue par l’État », comme le reconnaît Amnesty international.
Le Communiqué de presse « Côte d’Ivoire. Il est temps de mettre fin au cycle de représailles et de vengeance » publié par Amnesty international, le 26 octobre 2012, a ouvert une petite brèche dans le mur du silence bâti autour des crimes odieux du régime de Ouattara par ses commanditaires impérialistes. Le monde découvre l’envers hideux et cruel du système machiavélique de Ouattara dont l’installation au pouvoir par les bombes françaises et onusiennes, le 11 avril 2011, fut plus qu’une sanglante tragédie. Et pourtant, il ne se passe pas un jour sans que les journalistes d’une partie de la presse ivoirienne et internationale ne dénoncent les crimes commis par les Frci, les dozos et autres nervis du pouvoir. Leur mérite est grand.
Le présent document – Répertoire 1 – se propose de contribuer à la divulgation et à la dénonciation des crimes portés au grand jour par la presse, dans la plupart des cas. Une infime partie seulement des crimes, car les pouvoirs sanguinaires comme celui de Ouattara agissent toujours dans l’opacité la plus totale et pratiquent l’omerta. Répertoire n°1 livre un petit échantillon des graves violations des droits de l’Homme par le régime de Ouattara depuis le début de l’année 2012, avec les pics des « rafles générales » de février, mars, juin, août, septembre, etc., et s’appesantit plus particulièrement sur les événements du mois d’octobre. Il peut présenter un intérêt pour les internautes qui n’ont pas la possibilité de lire la presse ivoirienne au jour le jour. L’authenticité de tous les faits mentionnés dans Répertoire 1 peut être vérifiée.
Six (06) personnes enlevées et torturées par les Frci et autres tortionnaires. Sous le titre « Règne de la terreur en Côte d’Ivoire. Témoignages glaçants de personnes torturées ! », le quotidien Le Nouveau Courrier publie le 06 septembre 2012, en divulguant leurs identités, les déclarations de personnes enlevées et sauvagement torturées par les Frci et les services chargés de ces basses besognes. Ci-après les noms de six (06) victimes et des extraits de témoignages qui jettent une lumière crue sur la torture sous le régime de Ouattara installé et adulé par la nébuleuse dénommée « communauté internationale ».
Mercredi 08 février 2012
1. Tébahi Guy Zonzahon Joël (38 ans), guérisseur traditionnel, enlevé le 8 février à Niambézaria (Lakota). « Ils m’ont présenté à la télévision comme un mystique libérien or je suis un Ivoirien d’ethnie wobé. » « Revenant de Cocolihet, un village de Lakota, où je suis allé soigner une patiente, j’ai été arrêté au corridor à l’entrée de Niambézaria, en compagnie d’un jeune. C’est là que les éléments des Frci nous ont accusés d’être des miliciens pro-Gbagbo et d’aller nous préparer mystiquement pour les attaquer. (…) Selon eux, pro-Gbagbo équivaut à milicien. Ils nous conduisent alors sous leur hangar où nous recevons des coups de crosses de kalachnikovs sur la tête. Ils brûlent des sachets et déversent le liquide sur nos corps avant de nous amener à Lakota-ville où le même scénario se répète jusqu’au 10 février. C’est à cette date-là que nous avons été convoyés à la Garde républicaine à Abidjan (Treichville). (…) Le 11 février, en présence de Wattao et d’un certain Delta, je suis présenté à la télévision comme un mystique libérien venu préparer les miliciens pour attaquer les Frci. Pourtant, je suis d’ethnie Wobé, originaire de Totodrou, dans la sous-préfecture de Kouibly. Je ne suis qu’un simple guérisseur, à la Maca depuis le 17 février 2012. » (Le Nouveau Courrier, 6 septembre 2012).
2. Blé Guédé Gérard (39 ans), agent à la SAPH à Divo, enlevé le 8 février 2012, à Niambézaria. « Arrêté parce que je suis allé voir un ami arrêté. » (Le Nouveau Courrier, 6 septembre 2012).
Tébahi Guy Zonzahon et Blé Guédé font partie des jeunes gens, Godié pour la plupart, qui ont été arrêtés par les Frci et les dozos dans la sous-préfecture de Niambézaria et que le régime de Ouattara a présenté comme les cerveaux d’un coup d’Etat. Comme preuves de leur culpabilité, les sécurocrates du régime ont montré sur les corps de ces jeunes gens originaires de Niambézaria, Kokolilié (et non Cocolihet), Tagobéri, Gnago, etc., des scarifications supposées les rendre invulnérables aux balles des armes à feu. L’inénarrable raisonnement charlatanesque de ces gens est le suivant : si ces hommes veulent se rendre invulnérables, c’est qu’ils veulent renverser Alassane Dramane Ouattara. Les voies du crétinisme sont insondables.
Samedi 03 mars 2012
3. Attoumou N’Guessan Henry Carlos (28 ans), enlevé à San-Pedro le 3 mars 2012, à 11 heures, devant l’usine DAFCI. « Ils nous ont ligotés, mouillés et électrocutés. » « J’étais avec ma concubine lorsque des individus lourdement armés nous ont approchés. (…) Mes ravisseurs, une fois dans le véhicule, se sont mis à me bastonner violemment et à m’étrangler jusqu’à destination, un camp non loin de la clinique « Les Rochers ». Une fois en ces lieux, ils ont fait appel au préfet de police qui leur a donné l’ordre, en malinké, de me torturer sans laisser de séquelles afin d’éviter des problèmes avec les organisations des droits de l’homme. (…)C’est le capitaine Béma qui est le chef d’orchestre des séances de torture. Dans les nuits du 3, 4 et 5 mars 2012, je suis ligoté en compagnie d’un autre prisonnier puis suspendu en l’air. Mouillé avec de l’eau, nous sommes électrocutés pendant ces trois nuits avant de rejoindre les autres prisonniers. Au nombre de quatre, nous sommes transférés sur Abidjan, à la Dst pour être entendus. Mais c’est à la préfecture de police que nous avons atterri le 29 mars, avant d’être transférés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), le 11 avril dernier. » (Le Nouveau Courrier, 6 septembre 2012).
Lundi 05 mars 2012
4. Bassoa Donald, agent d’une société de transport (SOTUS) « Ils m’ont électrocuté jusqu’à ce que le disjoncteur saute de lui-même. »
« J’ai été enlevé de chez moi à San Pedro vers minuit, le 5 mars 2012, parce que je suis président des jeunes Guérés de la ville. (…) Conduit dans un camp non loin de la clinique « Les Rochers », j’ai été torturé sous le regard du capitaine Béma de la manière suivante :
-un tuyau de Sodeci introduit dans ma bouche a été ouvert jusqu’à ce que mon ventre rempli, je fasse pipi sur moi ;
-on procédait à mon électrocution après m’avoir mouillé avec de l’eau, jusqu’à ce que le disjoncteur saut de lui-même ;
Le 29 mars, j’ai été transféré à Abidjan à la Dst et le 11 avril à la Maca. » (Le Nouveau Courrier, 6 septembre 2012).
Mardi 12 juin 2012
5. Hino Hié Rochman (30 ans), planteur Kroumen, enlevé à Tabou le 12 juin 2012, à 11 heures. « Ils m’ont torturé au point de me casser un testicule, je souffre et j’ai besoin d’aide. »
« Mes ravisseurs me reprochent d’avoir fait campagne pour le président Laurent Gbagbo. Pour eux, celui qui est pro-Gbagbo est automatiquement milicien. (…)
Je précise que ces Frci m’avaient déjà enlevé à deux reprises puis m’avaient libéré après le paiement d’une rançon par ma mère (présidente des femmes Fpi de San-Pedro et Béréby) 250.000 FCFA pour la première fois et 150.000 FCFA pour la deuxième fois, respectivement le 1er juin et le 9 juin derniers. J’ai été invité à plusieurs reprises par certains éléments Frci à quitter la ville pour éviter le courroux de leur chef, mais comme je ne me reproche rien, j’y suis resté.
A San-Pedro, dans un camp militaire au niveau de la clinique « Les Rochers », je suis abandonné entre les mains du capitaine Béma apparemment commandant de ce camp. Après qu’il a donné des ordres à ses éléments de me faire avouer les attaques de Para, je suis mis à poil avec une corde attachée à ma hanche (…). Aux environs de minuit, ils me font allumer du feu et m’obligent à fumer du cannabis. En plus, je suis menotté au niveau des pieds et des mains qu’ils attachent à une moto (KTM) comme pour m’écarteler. (…) Ensuite, sous ses ordres, ils m’attachent à un poteau électrique pour m’électrocuter. (…)
Quand je suis arrivé à la direction de la surveillance du territoire (Dst), après être tombé malade et avoir été transféré dans une clinique (Saint Diane de la Riviera III), le médecin a constaté que j’avais une gonade (un testicule) cassée. (…) Malgré tout cela, je suis déféré sans médicaments à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) depuis le 17 juillet 2012. » (Le Nouveau Courrier, 6 septembre 2012).
Jeudi 14 juin 2012
6. Djédjé N’Dré Samuel (53 ans), agent à la scierie (African Industrie) de San-Pedro. « Le tortionnaire du camp était appelé « Mecano. »
« J’ai été enlevé le 14 juin à 18 heures, à mon retour du service. (…) Je suis conduit dans le bureau du capitaine Béma qui donne l’ordre de m’enfermer puis de ( ???) afin de m’arracher des aveux. C’est ainsi qu’à minuit, je suis attaché à un poteau électrique en aluminium. On me frappe sous le plat des pieds jusqu’à 2 heures du matin. La deuxième étape, selon eux, est la phase de l’électrocution, ce qui revient à faire passer une décharge de 220 volts dans mon corps. Je précise que le tortionnaire du camp s’appelle « Mecano ». (…) Le 18 juin, j’ai été transféré à la Dst, d’où j’ai été transféré à la Maca le 16 juillet. » (Le Nouveau Courrier, 6 septembre 2012).
Jeudi 16 août 2012
Un (01) homme enlevé par les Frci. Gnagra Etienne est enlevé, vers 17 heures, par des hommes armés au quartier de Gonzagville, dans la commune de Port-Bouet. Les kidnappeurs sont des soldats des Frci. (Notre voie, 1er et 2 septembre 2012).
Dimanche 19 août 2012
Six (06) hommes enlevés et torturés par les Frci. Les Frci arrêtent, à Bonoua, six jeunes gens vêtus de t-shirts noirs. Ces t-shirts sont « assimilés à une marque de faiseur de coup d’Etat » par les Frci qui les arrêtent. Les trois Malinkés du groupe sont relâchés mais le Yacouba, l’Agni et l’Abidji sont déportés dans le camp des Frci à deux Kilomètres de N’Zikro où ils subissent des séances de torture. Plus tard, ils sont déportés dans un autre camp, à Noé, et enfin, à la Dst, à Abidjan. (Notre voie, 18 septembre 2012).
Mercredi 22 août 2012
Un (01) Nigérian abattu par les Frci. Sipirou Bédimi Alaho, un jeune Nigérian, est abattu à Adjamé 220 Logements par les Frci. L’ambassade du Nigéria en Côte d’Ivoire exige, en vain, que toute la lumière soit faite par le gouvernement sur cet assassinat. (Notre voie, 1er et 2 septembre 2012).
Jeudi23 août 2012
Un (01) sous-préfet enlevé par les Frci. L’administrateur civil Kathet Gnakot Aimé, sous-préfet de Gabiadji, dans la région de San Pedro, est enlevé par les Frci. Il est livré au capitaine Béma, le tortionnaire de la ville, avant d’être conduit dans les locaux de la police secrète du régime de Ouattara, à Abidjan. A la suite des tortures dont il est victime, il passe plusieurs jours dans le coma, dans une clinique d’Abidjan (Pisam), avant d’être déféré à la Maca. (Le Nouveau Courrier, 6 septembre 2012).
Jeudi 30 août 2012
Un (01) chef de village enlevé par les Frci. Krizoa, l’adjoint au chef de Gbigbikou et Zahui, le président des jeunes du village sont enlevés par les Frci et déportés manu militari à Gagnoa. (Notre voie, 1er et 2 septembre 2012).
Samedi 1er septembre 2012
Génocide Wè. L’édition de septembre 2012 du mensuel français Le Monde diplomatique comporte un article intitulé : « Un territoire hors contrôle : guerre pour le cacao dans l’ouest ivoirien. » Cet article fournit des clés pour comprendre les massacres de masse des Wè, les peuples autochtones de l’ouest de la Côte d’Ivoire, l’expulsion des survivants et l’occupation de leurs terres par les mercenaires installés par « les rebelles baptisés Forces nouvelles ». Au nombre de ces mercenaires sanguinaires au service d’Alassane Dramane Ouattara figurent « d’anciens combattants des guerres civiles libériennes (1989-1997) et sierra-léonaises (1991-2002), dont Sam Bockarie, responsable d’atrocités en Sierra-Léone. »
Le Monde diplomatique souligne le repère historique incontournable que constitue le déclenchement de la rébellion en 2002 quand il écrit : « La tentative de coup d’Etat perpétrée le 19 septembre 2002 contre le président Gbagbo par des militaires du nord du pays partisans de M. Ouattara a achevé de mettre le feu aux poudres. La guerre civile qu’elle a déclenchée a touché tout particulièrement l’Ouest et la ville de Duékoué. » Le mensuel passe en revue quelques étapes du processus qui caractérise le génocide Wè.
-Le cas emblématique du mercenaire burkinabé Amadé Ourémi illégalement installé dans la région « avec plusieurs dizaines – voire plusieurs centaines – d’hommes armés dans le parc national du Mont Péko, à trente cinq kilomètres au nord de Duékoué. » Ces envahisseurs « y cultivent notamment du cacao. Impossible de les déloger : en 2010, ils chassent même des agents de l’Office ivoirien des parcs et réserves et incendient leur véhicule. »
-Le phénomène de « l’arrivée, par cars entiers, de Burkinabés. En toute illégalité, beaucoup s’établissent dans la forêt de Goin-Débé, où ils développent des plantations de cacao. Dans le même temps, de nombreux déplacés de la guerre ne parviennent pas à récupérer leurs champs. »
-La guerre postélectorale et la prise de Duékoué « par l’armée créée par M. Ouattara, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, composées principalement des ex-Forces nouvelles) » et les « centaines de personnes – la Croix-Rouge a compté huit cent soixante-sept corps –, essentiellement de jeunes hommes, (…) assassinées. Selon une commission d’enquête internationale et des associations, ce sont des soldats des FRCI qui ont commis ces crimes, ainsi que des Dozos, une confrérie de chasseurs traditionnels du nord du pays, et des partisans de M. Ouérémi. »
-L’immigration burkinabé, « d’une ampleur sans précédent. Huit cars transportant chacun environ deux cents personnes arrivent désormais chaque semaine à Zagné, à cinquante kilomètres au nord de Taï. » Des personnes qui s’installent d’autant plus facilement que, chassée de ses terres, « une grande partie de la population autochtone – au moins soixante-dix mille personnes – (est) réfugiée au Liberia. Les treize villages implantés au sud de Taï ont ainsi perdu tous leurs habitants autochtones. »
-L’armement des « nouveaux occupants » par le pouvoir. « Ici, les étrangers peuvent avoir des armes, mais pas les autochtones » – sous peine de représailles », confie le chef autochtone du village de Tiélé-Oula, M. Jean Gnonsoa, à l’envoyé spécial du Monde diplomatique. «Les Burkinabés nous disent que le président qui est venu [M. Ouattara, qui a des origines burkinabés est leur homme, et qu’ils ont donc le droit de tout faire », déplorent des villageois. De fait, certains s’emparent de plantations déjà occupées. »
-L’impunité des Frci. « Jouissant d’une impunité quasi totale, elles font la loi. A Duékoué, elles entretiennent un climat de terreur et sont, d’après plusieurs témoins, impliquées dans des exécutions extrajudiciaires. » (Le Monde diplomatique, septembre 2012).
Dimanche 09 septembre 2012
Les Frci coupent la jambe d’un chef de village. Dans la nuit du 8 au 9 septembre 2012, les Frci envahissent le village de Kouassililié, dans le département de Lakota. Ces soldats enragés font subir toutes sortes de sévices aux populations civiles. Ils coupent à la machette la jambe du chef du village Kouassi Jules.
Comme naguère en Sierra-Leone avec Sam Bockarie et actuellement au nord du Mali avec Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), les Frci amputent régulièrement leurs victimes. Ces criminels sont connus. Ils restent impunis. (Le Temps, 18 septembre 2012).
Mardi 11 septembre 2012
Dano Djédjé, un dirigeant du Fpi, cambriolé et pris en otage. Vers 09 heures, deux individus armés de pistolets automatiques investissent la résidence de Dano Djdjé, premier secrétaire général adjoint chargé de la réconciliation et de la cohésion sociale du Fpi. Ils fouillent la résidence située dans le quartier de Riviera-Palmeraie de fond en comble, pendant plus de deux heures, après avoir séquestré tous ses occupants. Ils emportent des objets de valeur : ordinateurs portables, bijoux, montres, téléphones portables, etc.
Avant Dano Djédjé, Amani N’Guessan Michel et d’autres responsables du Fpi ont été victimes d’attaques de même nature menées soit directement par les Frci, soit par des nervis du pouvoir. (Le Nouveau Courrier, 12 septembre 2012).
Vendredi 14 septembre 2012
Un (01) homme tué par les Frci. A Tipa Dipa, un village situé à neuf kilomètres de Gagnoa, Zouabli Fidèle est battu à mort par les Frci qui l’accusent, sans preuve, de fomenter un coup d’Etat contre Ouattara.
Un (01) homme enlevé et déporté par les Frci. Tiéoulou Romuald dit Touinté Sévérin est enlevé par les Frci à Daloa, sous le fallacieux prétexte qu’il fomente un coup d’Etat contre Ouattara. Il est torturé et déporté à Abidjan. (Notre voie, 04 octobre 2012).
Dimanche 23 septembre 2012
Un (01) homme enlevé par les Frci. Sidibé Moussa, ancien président du parlement et agora de Port-Bouet-derrière warf est enlevé par les Frci à bord d’un véhicule de marque Toyota immatriculé 726FF01. Il est conduit à la cité universitaire de Port-Bouet transformé en camp militaire depuis l’installation de Ouattara au pouvoir. (Notre voie, 24 septembre 2012).
Le grand planteur Brou Adou Kpagni enlevé. Ancien conseiller économique nommé par le président Laurent Gbagbo et grand planteur de café et de cacao à Yakassé Féyassé, dans le département d’Abengourou, Brou Adou Kpagni est enlevé à son domicile par une escouade de soldats lourdement armés des Frci, le dimanche 23 septembre 2012. Il est embarqué de force dans un véhicule de type 4X4 immatriculé 9136 ER et conduit vers une destination inconnue. Son crime est d’être un ami du président Laurent Gbagbo.
Mardi 25 septembre 2012
Extorsions de fonds par les dozos. Des dozos ont placardé sur le mur d’une maison de Zaranou, dans la sous-préfecture d’Abengourou, un ultimatum exigeant le paiement de la somme de 800.000 francs par quatre planteurs du village. Les dozos menacent de les tuer s’ils ne leur donnent pas cet argent. (Notre voie, 25 septembre 2012).
Les Frci occupent la maison du comédien Bah Bientôt. Les Frci occupent la maison de Bah Blaise alias Bah Bientôt, à Cocody-Danga, depuis la fin de la guerre postélectorale. La résidence a été transformée en camp des Frci. Bah Bientôt est un professeur d’art dramatique à la retraite. Il a été révélé au grand public par l’émission satirique « Comment ça va !» de Léonard Groguhet. Il est aujourd’hui un sans-domicile. (Notre voie, 25 septembre 2012).
La situation que vit Bah Bientôt n’est pas isolée. De nombreuses résidences privées appartenant à des personnes emprisonnées par le régime de Ouattara ou en exil sont illégalement occupées par les Frci. C’est le cas de Pascal Affi N’Guessan, président du Fpi, embastillé à Bouna. Sa résidence a été transformée en camp de détention et de torture par les Frci. Il en est de même pour celles de Marcel Gossio, Kadet Bertin, etc. Le pouvoir refuse de restituer ces biens à leurs propriétaires.
Samedi 29 septembre 2012
Le frère cadet de Désiré Tagro enlevé. Tagro Cyriaque, frère cadet de Désiré Tagro, a été arrêté à son domicile du quartier de la Riviera, à Abidjan, et conduit, sous la menace des armes, à la brigade de recherche de la gendarmerie, au Plateau. Son domicile a été fouillé de fond en comble. Le régime de Ouattara commet ainsi un autre délit de patronyme aux dépens de Tagro Cyriaque dont le crime est d’être le frère de l’ex-ministre de l’intérieur, sauvagement assassiné par les Frci, lors de la capture de Laurent Gbagbo par les forces spéciales française, le 11 avril 2011. Le régime menace de l’exproprier et de s’emparer des plantations d’hévéa de la famille. (Notre voie, lundi 1er octobre 2012).
Dimanche 30 septembre 2012
Un (01) homme assassiné par les Frci. Le corps sans vie de Tindé Richard est jeté d’un véhicule de type 4X4 des Frci, aux abords du marché Dominique Ouattara de Yopougon-Selmer. Le corps de cet homme, instituteur à Abengourou, présente une large ouverture au niveau de la tête. Il a été enlevé quelques jours plus tôt par les Frci. Il se trouvait à Abidjan pour prendre part aux obsèques de son frère cadet. (Notre voie, 1er octobre 2012).
Samedi 06 et dimanche 07 octobre 2012
Le mercenaire burkinabé Amadé Ourémi menace. Le grand titre ci-après barre la première page de l’édition des 6 et 7 octobre 2012 du quotidien L’Intelligent d’Abidjan : « Ouest ivoirien. Sommé de quitter les terres qu’il occupe illégalement, Amadé Ourémi menace et dénonce une ingratitude. Ses conditions pour quitter le Mont Péko. »
A la page 5 du journal, un article montre que des pans entiers de la Côte d’Ivoire sont devenus des zones de non-droit où les chefs de guerre et autres mercenaires de tout acabit, au service de Ouattara, font la pluie et le beau temps. Dans l’article qui s’intitule « Amadé Ourémi très en colère », il est écrit : « L’homme fort de la réserve du Mont Péko, dans la région de Duékoué, est indigné des critiques portées à son encontre. Amadé Ourémi a traduit cette indignation lors de la visite des officiers supérieurs des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), le mercredi 03 octobre 2012, dans la zone. Il estime qu’on l’accuse à tort en affirmant qu’il spolie les terres des populations. Amadé Ourémi s’offusque des déclarations des organisations des droits de l’Homme que sa présence dans cet endroit constitue une menace pour les résidents. » Un commentaire signé par Dosso Villard, à la même page, est titré : « Non au chantage du milicien Amadé Ourémi ! » (L’Intelligent d’Abidjan, 06 et 07 octobre 2012).
Il faut rappeler que le gouvernement de Ouattara avait annoncé, sous forme d’ultimatum, le 30 juin 2012 comme date buttoir pour que les armées de mercenaires quittent les forêts classées, patrimoine de l’Etat. Aujourd’hui on se rend compte que toutes ces gesticulations gouvernementales relèvent d’une mise en scène planifiée. Amadé Ourémi occupe toujours le Mont Péko, sans coup férir. Il est toujours sous la protection de Ouattara et de ses chefs de guerre qui l’y ont installé.
Mardi 09 octobre 2012
Le frère de Damana Pickas arrêté. Adou Akessé André, frère aîné de Damana Adia Pickas, est incarcéré à la Maca. Il a été arrêté à Noé où il réside depuis février 1991. Il est marié avec une femme de la région. Il est accusé par le régime de Ouattara « d’atteinte à la sûreté de l’Etat. » Tout indique qu’il s’agit d’un délit de patronyme et qu’Akessé Adou a été arrêté parce qu’il est le frère de Damana Pickas qui, traqué par Ouattara, vit en exil au Ghana. (Notre voie, 12 octobre 2012).
Mercredi 10 octobre 2012
Génocide Wè. Quinze (15) corps humains sont déterrés de trois charniers découverts à Duékoué, dans les environs de l’usine de traitement d’eau de la Société des eaux de Côte d’Ivoire (Sodeci), en présence de représentants de l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). (Le Nouveau Courrier, Notre voie, 11 octobre 2012).
Jeudi 11 octobre 2012
Génocide Wè. Six (06) corps sont retirés jeudi d`un puits dans un quartier de Duékoué. Florent Geel, responsable Afrique de la Fédération internationale des ligues des droits de l`Homme (Fidh), présent à Duékoué pour l`exhumation, affirme : « Nous avons une forte conviction que ces victimes (exhumées jeudi, ndlr) sont liées aux événements de Nahibly… C’est un fait nouveau qui montre que le bilan officiel des victimes a été sous-évalué. » (Agence France presse, 12 octobre 2012).
Rappel. Le 20 juillet, à Duékoué, des partisans d’Alassane Dramane Ouattara accompagnés de soldats des Frci et de leurs supplétifs dozos ont attaqué le camp de déplacés de Nahibly « abritant surtout des autochtones Guéré, vus comme partisans de l`ex-chef de l`Etat Laurent Gbagbo. » (Agence France presse, 12 octobre 2012). Le gouvernement ivoirien et l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) ont officiellement déclaré l’assassinat de douze (12) personnes. Les soldats onusiens qui avaient la garde des déplacés n’ont pas protégé ces populations civiles.
Les élus, les cadres et les chefs coutumiers de la région ont démenti ce chiffre officiel. Réagissant au chiffre de six (06) tués déclarés au départ par le gouvernement, M. Bah Tahé François, le chef central de Duékoué, a eu ces mots : « C’est incroyable. C’est incroyable. C’est incroyable. » (Le Nouveau Courrier, 5 août 2012). La découverte de nouveaux charniers lui donne entièrement raison. D’autres charniers restent à découvrir. C’est un épisode de plus du génocide Wè commis par les Frci, les dozos et autres supplétifs à la solde de Ouattara.
Génocide Wè. Réaction de Doudou Diène, expert indépendant sur la situation des droits de l`Homme en Côte d`Ivoire, chargé de rendre compte au Conseil des droits de l`Homme de l`Onu, à l`issue d`un séjour en Côte d’Ivoire, lors d`une conférence de presse à Abidjan : « Personne n`a été arrêté parmi ceux qui ont perpétré cette attaque sur le camp de réfugiés. (…) La justice doit encore approfondir son travail. » M. Diène a dénoncé « une culture d`impunité » et a exhorté la justice ivoirienne à poursuivre « tous ceux qui ont commis des crimes » durant la dernière crise « quelle que soit leur tendance politique. » (Agence France presse, 12 octobre 2012).
Le Monde diplomatique et le massacre du camp de Nahibly dans le « Far West ivoirien » « (…) malgré les promesses du président Ouattara, la tuerie de mars 2011 n’a donné lieu à aucune poursuite judiciaire. Pis, elle a vraisemblablement été le moteur d’un nouveau drame, le 20 juillet : des centaines d’individus, parmi lesquels des Dozos et des FRCI, ont attaqué et détruit un camp de déplacés du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de Duékoué. En toute impunité. Des sources humanitaires parlent de cent trente-sept cadavres retrouvés dans les jours qui ont suivi; des Dozos ont également cherché à faire disparaître de nombreux corps. Plusieurs indices laissent penser que cette attaque avait été planifiée de longue date. Sous couvert d’anonymat, un spécialiste de la région nous confie : «Le camp était gênant, car des témoins du massacre de mars 2011 s’y trouvaient. Aujourd’hui, ils sont morts ou dispersés. C’est ce que voulaient ceux qui ont organisé l’opération. » (Le Monde diplomatique, septembre2012).
Samedi 13 octobre 2012
Escadrons de la mort. Yohou Arthur Donal revient d’une réunion de scouts à Yopougon et se rend à son domicile pour suivre le match de football Sénégal-Côte d’Ivoire à la télévision. Des individus armés à bord d’un véhicule de type 4X4 l’enlèvent et le jettent de force dans leur véhicule au quartier Sogefiha. Ils lui tendent une arme qu’ils lui demandent de manipuler, en le menaçant de mort. Yoyou leur répond qu’il n’a jamais appris le maniement des armes. A ses ravisseurs qui lui demandent son nom, il répond qu’il s’appelle Ouattara. Bien plus tard, ils le relâchent à Niangon-nord, non loin de la station Lubafrique.
« Y a-t-il des escadrons de la mort qui sévissent pour le compte du pouvoir Ouattara ? », s’interroge le quotidien Notre voie, dans sa livraison du 16 octobre 2012.
Lundi 15 octobre 2012
Un (01) policier enlevé par les Frci. Les Frci enlèvent un policier à Bonoua et l’emmènent vers une destination inconnue. Stanislas Ndayishimiyé rend compte de cet enlèvement dans les journaux Afrique de Radio France internationale (Rfi) à 6h30 et 7h30, notamment. Une femme qui a assisté à l’arrestation du policier raconte au micro du correspondant de Rfi : « A 6 heures, on a vu les gens des Frci [Forces républicaines de Côte d’Ivoire] qui sont arrivés; un policier a été arrêté. Ils criaient et disaient que le monsieur n’avait qu’à se déshabiller. Et il s’est mis nu. Le dimanche, il était de garde. Il était là au commissariat. On l’a vu. Le lundi matin, ils l’ont pris et sont partis avec et on ne sait pas ce qu’il a fait. » (Rfi, 17 octobre 2012).
Les Frci volent et pillent à Bonoua. Les Frci volent des biens des habitants de Bonoua. Le même correspondant de Rfi rapporte le témoignage d’un habitant : « On a commencé à ramasser l’argent des gens, prendre les portables des gens. Cela n’est pas digne d’un « corps habillé », surtout des Frci. Cela n’est pas digne d’eux. Donc, il faut qu’ils arrêtent ça. Nous sommes fatigués. » Le sous-préfet de Bonoua, Magloire Coulibaly, reconnaît que « des Frci font encore du racket. » (Rfi, 17 octobre 2012).
Les Frci ont été déployées dans la ville à la suite d’attaques menées par des personnes non identifiées contre un cantonnement militaire, la brigade de gendarmerie et le commissariat de police, dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 octobre 2012. Au lieu de sécuriser les populations civiles, ces soldats ont créé une insécurité généralisée dans la ville.
Mardi 16 octobre 2012
Cinq (05) personnes tuées à Abobo. Cinq (05) personnes sont tuées au cours de la deuxième journée de l’opération dite « Pays propre » conduite sous la protection des Frci à Abobo. Onze autres personnes (11) ont été blessées dont trois (03) dans un état grave. Des affrontements armés ont encore opposé des miliciens pro-Ouattara (des supplétifs) aux Frci. La nouvelle Gare est incendiée.
Le 17 octobre 2012, le quotidien L’Intelligent d’Abidjan titre sur toute la largeur de sa Une : « Abobo, Bagdad, ça suffit ! ». Le samedi 20 octobre, le même quotidien dont le propriétaire Alafé Wakili est un proche de Ouattara titre sur la quasi-totalité de sa première page : « Exclusivité. Les affrontements d’Abobo livrent leurs secrets. L’un des meneurs de la révolte parle : « Nous sommes des Frci abandonnées. »
La commune d’Abobo est un échantillon du désastre que représente le régime de Ouattara pour l’intégrité territoriale et l’unité nationale de la Côte d’Ivoire. Des portions entières du pays sont sous le contrôle des milices et des mercenaires qu’il y a installées et qui défient l’autorité de l’Etat. Amadé Ourémi et les armées étrangères qui occupent l’ouest du pays, les milices d’Abobo, le dozo burkinabé Ouattara Bamory à Adébem (Sassandra), etc., en sont des exemples patents.
Simulacre d’aveu et comédie de repentance des Frci. « Pardonnez à nos éléments. Nous vous demandons pardon pour tous les torts que nous avons pu causer », déclare le commandant Diomandé Vassézé, chef des Frci basés à Gagnoa, confessant ainsi les crimes commis dans la région d’origine du président Laurent Gbagbo, au cours d’une rencontre organisée par un parti politique. « Nous ne voulons plus de Dozos dans nos villages ! », répondent les populations qui rapportent quelques unes des multiples exactions commises par ces supplétifs officiels de l’armée de Ouattara. « Si un jour vous entendez qu’il y a eu des affrontements ici, ce sera à cause des Dozos. On ne sait pour qu’elles raisons, ils ligotent, frappent les gens. C’est ahurissant de voir nos parents humiliés », déclare le porte-parole de la chefferie traditionnelle de Gagnoa. La réunion a eu lieu le 16 octobre 2012. (L’Inter, 20 octobre 2012).
La hiérarchie des Frci, à commencer par le chef d’état-major général Soumaïla Bakayo, et leurs « éléments » ont habitué les populations civiles à ce type de discours hypocrites dont les seuls effets sont la poursuite des crimes et des exactions contre les populations.
Mercredi 17 octobre 2012
Sos d’un quotidien sur la situation sécuritaire. « Situation sécuritaire en Côte d’Ivoire. Frci : il y a danger. Les dozos sommés de quitter Bonoua. » Parmi tant d’autres, ces titres du quotidien Soir Info résument le ras-le-bol des populations face aux exactions et autres violations des droits de l’Homme commises à Bonoua par les Frci et leurs supplétifs dozos. (Soir Info, 17 octobre 2012).
Samedi 20 octobre 2012
Un (01) gendarme enlevé par les Frci. Le maréchal des Logis Dazirignon Dazirignon Ange Aristide arrêté et détenu à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) est enlevé par Gbeulia, le chef de la compagnie des Frci, et Gbandama Yoboué, le régisseur de la prison. Il est conduit vers une destination inconnue. (Notre voie, 23 octobre 2012).
Dimanche 21 octobre 2012
Les Frci battent deux jeunes gens. Gnahoré Zoumadré Augustin et Dali Séké sont battus et blessés par les Frci à Tizié, un village de la sous-préfecture de Saioua. Le crime ? Avoir refusé de payer la somme de 500 francs au titre du racket à un Burkinabé, couturier dans le village avant l’installation de Ouattara au pouvoir et reconverti en chef de poste des Frci. (Notre voie, 23 octobre 2012).
Un (1) mort dans un affrontement entre dozos. Un (01) mort et deux (02) blessés dans un affrontement, dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 octobre, entre le groupe de dozos du « général KB » et celui d’Issa Traoré dit Tchègbè, à Abengourou. (Xinhua, Soir Info, L’Inter, Notre voie, 23 octobre 2012).
Lundi 22 octobre 2012
Génocide Wè. Le gouvernement de Ouattara bloque l’enquête sur six cadavres exhumés d’une fosse commune à Duékoué, le 11 octobre. La hiérarchie des Frci refuse d’arrêter les militaires qui ont tué les déplacés « après l’attaque de ce camp (Nahibly) le 20 juillet dernier. » Il s’agit de Yaya Doukouré, surnommé « Tout petit », notamment. « Sans matricule, ses supérieurs avouent qu’il sera difficile de mettre la main sur lui », révèle Maureen Grisot, dans sa correspondance sur les antennes de Rfi, au cours du journal Afrique de 06h30. Elle ajoute : « La gendarmerie de Duékoué n’a pour l’instant entendu qu’une poignée de proches de disparus. Ils sont pourtant des dizaines à souhaiter témoigner. (…)Un manque de moyens qui touche aussi les autorités locales : alors que d’autres fosses communes ont été signalées, notamment dans des puits – louer le matériel approprié pour de telles recherches leur est, pour l’instant, impossible. » (Rfi.fr, 22 octobre 2012).
Pour entretenir l’impunité des ses hommes de main, le régime de Ouattara use en permanence de moyens dilatoires. Ouattara a les moyens d’affréter des avions pour traquer Lida Kouassi au Togo, Koné Katinan au Ghana, etc., mais il n’en a pas pour extraire des corps d’êtres humains exécutés par ses hommes des puits et mener une enquête à Duékoué.
Expropriation du Fpi par les Frci. Les Frci occupent le siège de la fédération du Front populaire ivoirien de Yopougon Wassakra. « Ce siège n’était plus occupé ; mais l’allure des Frci qui y sont entrées laisse croire qu’ils sont revenus s’établir à nouveau. » (Notre voie, 25, 26, 27 et 28 octobre 2012).
Depuis l’accession de Ouattara au pouvoir, le patrimoine du Fpi est illégalement occupé par le régime. C’est le cas du site de Yopougon-nouveau-quartier baptisé « Village de la liberté » par le Fpi qui y organisait des manifestations et que la soldatesque a transformé en camp militaire.
Jeudi 25 octobre 2012
Pillage d’un centre de lutte contre le sida par les Frci. Les Frci ont volé tous les équipements du centre Adeyo de Bonoua (ordinateurs, chaises, bureaux, matériel spécialisé, ampoules, sacs de riz, bidons d’huile, etc.). Ce centre est une institution de lutte contre le sida. Cette opération de pillage a été menée sous la direction d’un « certain commandant Diouf », un Sénégalais bien connu à Bonoua. Il « était artisan-bijoutier à Grand-Bassam avant d’intégrer l’armée d’Alassane Ouattara à la faveur de la crise postélectorale.» (Notre voie, 25, 26, 27 et 28 octobre 2012).
La France forme les criminels de guerre de Ouattara. Les chefs de guerre Tuho Fozié, Koné Messamba et Ousmane Coulibaly alias Ben Laden nommés par Ouattara préfets de régions respectivement à Bondoukou, Guiglo et San Pedro, le 26 septembre 2012, vont bientôt être admis à suivre une formation à l’Ecole normale d’administration (Ena) de Paris. (La Lettre du continent, 25 octobre 2012, Le Nouveau Courrier, 29 octobre 2012).
Ces trois hommes sont impliqués dans les crimes commis en Côte d’Ivoire depuis le déclenchement de la rébellion du 19 septembre 2002 dont le pays n’a pas fini de souffrir. Lors des préparatifs logistiques et opérationnels de la rébellion à Ouagadougou, au Burkina Faso, Tuho Fozié occupait « la villa 1023, au portail blanc », dans la « cité pavillonnaire » du quartier de Somgandé. Koné Messamba était « l’alter ego » de Tuo Fozié. (Le Monde, 11 octobre 2002).
Ousmane Coulibaly alias Ben Laden est tout aussi sanguinaire que les deux premiers. Entre 2002 et 2003, l’ouest de la Côte d’Ivoire est placé sous son commandement par la rébellion. Il y installe quatre véritables armées étrangères de Burkinabés dont celle d’Amadé Ourémi. Pendant la guerre postélectorale, il dirige « des actes de torture et des exécutions sommaires dans le secteur Koweit de Yopougon », à Abidjan. (Human rights watch, rapport d’octobre 2011. « Ils les ont tués comme si de rien n’était. »).
François Hollande et son gouvernement poursuivent les basses œuvres de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.
Enlèvement de quarante-deux (42) prisonniers politiques par le chef de guerre Koné Zakaria. Aux environs de 15 heures, une escouade de soldats de la Police militaire lourdement armés extrait quarante-deux (42) prisonniers politiques de la Maca, après avoir séquestré le directeur de la prison et les gardes pénitentiaires. L’ex-ministre Alphonse Douati, secrétaire général adjoint du Fpi chargé du suivi de l’action gouvernementale, en fait partie. Ils sont conduits au quartier général de Koné Zakaria, commandant de la Police militaire, à Adjamé. Après une intervention de l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) arrivée sur les lieux, les 42 détenus sont conduits à l’Etat major des armées au Plateau. Ils sont illégalement détenus à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) qui est une prison militaire interdite aux civils.
Ci-après la liste des 42 prisonniers politiques victimes de l’arbitraire du régime de Ouattara : 1. Douati Alphonse. 2. Boblaï Jean. 3. Tapé Ange. 4. Guié Guillaume. 5. Gadjia Bayon Sabelo. 6. Kouame Urbain David. 7. Bénié bi Djè Brice. 8. N’Guessan Aman Pacôme. 9. Djoh Yeka Zoua Prince. 10. Assémien Martin. 11. Assamoi Kouao. 12. Ehouman Pierre Eugène. 13. Zagou Senion Roméo. 14. Opéli Serge Eric Gaoudy. 15. Konin Kouassi Maurice alias Alain. 16. Péhé Denis Junior. 17. Zirihi Toti Franck. 18. Billy Kou Seydou. 19. Zoubli Dago Tandou. 20.Koré Yehiri Anatole. 21. Fahé Jean-Claude. 22. Diomandé Guédé Sévérin. 23. Gnadou Zahui Patrice. 24. Koré Bouazo Patrick. 25. Koulaï Zahogou Ange Yannick. 26. Kouassi Jean-Michel. 27. Irié Bi Botti. 28. Zamblé Bi Djéli Lucien. 29. Kobou Decky Jean-Claude. 30. Adou Akéssé André. 31. ouéi kouah rodrigue. 32. koudou gnango jean didier. 33. gueu Jean-Marc. 34. Goho Marcel Désiré. 35. Ayekpa Denis. 36. Gode Gballet Camille. 37. Konan Kablan Alain .38. Gbagba Ferdinand Oyono. 39. Yao N’Guessan. 40. Lago Crepin. 41. Manizan Kabran Kesse Paul. 42. Zoh Loua.
Zoubli Dago Tandou, Koré Yéhiri Anatole, Fayé Jean-Claude, Ayekpa Denis, Godé Gballet Camille et Konan Kablan Alain ont été arrêtés à leurs domiciles ou dans la rue par les Frci à Divo, le jeudi 16 août 2012. Ils ont été transférés à la Maca le vendredi 31 août après avoir été illégalement gardés au secret et torturés par les Frci.
Dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 octobre 2012, les prisonniers ont été ramenés dans leurs cellules à la Maca à la suite de l’intervention de représentants de l’Onuci, de la Croix Rouge et du Mouvement ivoirien des droits humains (Midh). Quatre (04) d’entre eux manquent cependant à l’appel. Il s’agit de Boblaï Jean, Tapé Gbessi, Kouassi Jean-Michel et Zoh Loua. (Sources : www. infodabidjan.net, www.abidjandirect.net 28 octobre 2012, Le Temps, Le Nouveau Courrier, Notre voie, etc., lundi 29 octobre 2012).
Vendredi 26 octobre 2012
Amnesty international dénonce les détentions arbitraires, les tortures, exécutions extrajudiciaires, etc., commis par le régime de Ouattara. « Plus de 200 personnes, dont des membres du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo, ont été arbitrairement détenues et torturées et beaucoup croupissent toujours derrière les barreaux », révèle aujourd’hui Amnesty International au retour d’une mission d’un mois en Côte d’Ivoire.
« Nous avons pu rencontrer des dizaines de détenus qui nous ont raconté comment ils avaient été torturés à l’électricité ou avaient subi des brûlures au plastique fondu, deux d’entre eux ont été victimes de sévices sexuels » a déclaré Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International. « Certains ont été détenus pendant plusieurs mois sans pouvoir contacter leurs proches ni accéder à des avocats. »
« Certains ont été détenus pendant plusieurs mois sans pouvoir contacter leurs proches ni accéder à des avocats », ajoute-t-il.
Jusqu`à 400 personnes seraient ou auraient été récemment détenues de façon arbitraire, des dérives qui ont conduit des chancelleries à adresser officieusement des mises en garde au pouvoir, ont affirmé à l`AFP des sources diplomatiques et sécuritaires. » (Communiqué de presse Amnesty International France, 26 octobre 2012).
Les faits dénoncés par Amnesty international ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan des graves violations des droits de l’Homme commises quotidiennement par le régime d’Alassane Dramane Ouattara.
Dimanche 28 octobre 2012
Un (01) homme assassiné par les dozos. Les dozos assassinent Lago Guy Serge à Logboguiguia un village situé à douze (12) kilomètres de Daloa. Le samedi 28 octobre, des dizaines de dozos envahissent le village avec leurs fétiches à l’appel d’un commerçant burkinabé qui affirme que des marchandises ont été volées dans sa boutique. Ils capturent un enfant de dix ans qu’ils accusent sans preuve d’être le voleur. De chaudes discussions s’engagent avec les villageois qui s’opposent à l’enlèvement de l’enfant. Les dozos furieux tirent sur Lago Guy Serge, un agent en mission d’une société de téléphonie mobile. Il est atteint mortellement. (Notre voie, 30 octobre 2012).
Mardi 31 octobre 2012
Enlèvement de quarante (40) prisonniers politiques militaires et civils à la Maca par les Frci. Le calvaire des prisonniers du régime liberticide d’Alassane Dramane Ouattara n’est pas près de prendre fin. Le mardi 31 octobre, quarante (40) d’entre eux ont été brutalement extraits de la Maca à Man et dans les goulags de Man et de Séguéla. (Jeune Afrique, 1er novembre 2012).
Réaction de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (Fidh). La Fidh « a dénoncé dans un communiqué, mardi 30 octobre, l’existence de lieux de détention illégaux en Côte d’Ivoire. L’organisation explique également avoir constaté des cas de disparitions forcées et de torture et affirme avoir enregistré des dizaines de violations des droits de l’homme. » Concernant l’attaque du camp de déplacés de Nahibly,le 20 juillet 2012, l’organisation précise : « Selon les informations en notre possession, six hommes ont été exécutés sommairement par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) à la suite de l’attaque. » (Jeune Afrique, 1er novembre 2012).
Les informations contenues dans ce document – Répertoire 1 – ne représentent que le côté immergé de l’iceberg des graves violations impunies des droits de l’Homme commises par le régime d’Alassane Dramane Ouattara. Son caractère tribal et ethnocentriste s’amplifie chaque jour un peu plus. Les proclamations de Ouattara sur « l’Etat de droit » relèvent de la pure démagogie. Ses Frci, ses dozos et ses chefs de guerre criminels continuent leur œuvre de démolition de la Côte d’Ivoire et de son peuple, dans l’impunité la plus totale. Mais le mur du silence s’effrite déjà. Il finira par tomber. Inéluctablement.
Par Deuxer Céi Angela. L’œil du juste
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Nota bene. Internationaliste d’Afrique et du monde, partage les informations ci-dessus avec le plus de personnes physiques et morales possibles. La lutte continue !