De un et de deux aux Nations-Unies. On voit bien Faure flanqué de Barry Moussa Barqué (photo ci- dessous) en boubou vert et toque vert gris dans le fauteuil sur lequel le ministre UFC, Elliot Ohin devrait dans un pays normal s’asseoir. Comme au Togo rien n’est plus normal, un faiseur de « roi » peut prendre la place qui n’est pas le sien. C’est un peu regarder François Hollande flanqué de Bernard Tapie et plus loin à la troisième place, le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius. En France, une aberration ! Au Togo, c’est une norme. C’est comme ça la république fonctionne sous les tropiques. Faure a bien besoin d’un accompagnateur pour qu’on lui souffle à l’oreille quoi dire et quoi ne pas dire. Donc, en sept ans de pouvoir, il n’aura rien fait pour s’affranchir de la tutelle des vieux briscards de son père défunt en cherchant un « ersatz » parmi les jeunes conseillers. Pis, il a toujours besoin d’être accompagné par un « babysitteur ». Faure étant bien le « baby ». Né avec une cuillère d’or dans la bouche, c’est bien normal qu’il soit toujours dépendant à 46 ans, là où des Togolais le sont à six ans. Cheveux gris, visage boursouflé et encagoulé d’un écouteur traducteur de langues, Dieu seul sait au moment où les grands de ce monde défilaient pour parler à la tribune des Nations-Unies à quoi lui, il pensait. La même image, on l’avait vu en 2005 du même Faure flanqué du même peuhl aux cotés du président nigérian Obassandjo Olesegun. Il écoutait et regardait les gestes de Barqué tel un enfant qu’on devrait dire de ne pas toucher ici, il y a du feu. Par le passé, on avait parlé du rôle de « conseiller spécial » qu’il jouait aux côtés des rejetons de Gnassingbé qui venaient de perdre leur papa et qui n’avaient plus de repère. Mais, Barry Moussa Barqué est plus qu’un conseiller spécial. Il est le président du Togo avec le visage d’intendant de la famille Gnassingbé. D’ailleurs, ce rôle, il l’a toujours joué sans que les Togolais ne le tiennent rigueur et responsable des malheurs qu’ils traversent avec la dure réalité de la dictature qu’ils vivent au quotidien. Et pourtant, Barry Moussa Barqué est le vrai ennemi de la démocratie et l’un des pères du drame togolais.
Barry Moussa : Invisible partout mais très nuisible !
Les vrais bourreaux sont toujours effacés et ont des effets destructeurs immédiats sur les peuples. A la Conférence Nationale Souveraine (CNS), Antoine Folly, patron de (UDS-Togo) était venu décrire comment le peuhl de Dapaong cumulait le poste de DG du port autonome de Lomé, de ministre, siégeait au conseil d’administration de l’OTP et jouait aussi le rôle de conseiller du père Gnassingbé. Riche, sinon immensément riche, il est l’un des Togolais les plus effacés dans l’appareil de l’état et le plus efficace. La preuve, il n’a jamais voulu un poste sorti des suffrages afin de ne pas être repéré… Dans la même liste, son ami et cousin de Dapaong le pape de la confusion des biens publics et privés le miliardiare Bagnan Ogamou. Cette efficacité va amener Faure à le « caler » où s’est lui qui s’est « calé » (c’est selon) dans le bureau opposé du président à la Marina, où il peut écouter toutes les discussions entre ce dernier et ses visiteurs. Depuis, la stratégie semble bien fonctionner. De l’autre côté, c’est bien le français Charles Debbasch qui a ce privilège. Et comment voulez vous que, nos Etats soient indépendants quand des français sont dans le fruit et opère au sommet de notre jeune république comme s’ils étaient dans leurs jardins ?
Barry Moussa Barqué : Faits et méfaits !
Selon des sources confirmées, il veut bien laisser la politique, mais son histoire est intimement liée à celle des Gnassingbé qu’il n’a plus le choix que de continuer par détruire la république. « Sinon c’est moi qui sera détruit par les Togolais », les mots viennent de lui selon des sources recoupées.
Avant que Faure n’arrive perdu et sans repère à Abudja en 2005 pour le dernier round avec Gilchrist Olympio, c’est bien Barqué qui aurait lancé l’idée de Machiavel selon laquelle : «Tout homme a un prix » au groupe restreint qui devrait prendre l’avion. Résultat, Gilchrist Olympio sortira vaincu de la discussion par une manipulation du « fait accomplie » du négociateur nigérian. Quant à l’histoire de la mallette bourrée d’argent, aucun journaliste n’a réussi jusqu’à nos jours à prouver si le fils de Sylvanus avait bien pris le pactole. Par contre, Barqué sera de la partie quand la jeune garde de Faure criait dans l’avion sous une pluie de champagne : « On a eu sa peau ». Entendez la peau de Gilchrist Olympio !
Quand Faure passe à la vitesse supérieure en se faisait réélire, Barqué va avoir un « flair extraordinaire» de choisir pour la survie du RPT certains Togolais « fatigués » de l’exil et qui rentraient au bercail. Et pour cause. Il sait que, ce sont ceux, qui faisaient le plus grand bruit avant de partir qui sont une menace du pouvoir de son poulain. Aussi, la dure réalité de l’exil a forgé les uns et les autres dans la révolution. Raison double d’être sur ses gardes. Il évite Me Ahlonko Dovi qui met le premier, les pieds au Togo et se paie le père de la démocratie togolaise : Hilaire Logo Dossouvi. Quand le père de ce dernier décède, Barry Moussa Barqué est en première loge de ceux qui vont préparer l’enterrement en arrivant en personne dans le village de ce dernier. Inédit ! Vingt ans auparavant, dans le cercle d’Eyadema, parmi ceux qui avaient choisi de faire passer les testicules de l’ « activiste » Hilaire aux électrodes, se trouvait bien Barry Moussa Barqué. Du coup, il aligne ce dernier derrière la politique de Faure. Un poste lui est trouvé séance tenante par décret ministériel. Dès lors, le combattant et activiste d’hier va commencer par tirer dans n’importe qu’elle direction. Dans une interview à Lynx (Lynx-audio) il tire sur la diaspora togolaise incapable de s’entendre. Passe au crible son chef de parti le Pr Léopold Gnininvi qui avait désormais selon ses dires pour fonction que de sabler le champagne avec Faure dans les avions.
Dernière ligne droite de sa capacité de destruction massive, Barry Moussa Barqué capte Gilchrist Olympio avec bien sûr une opération préparée avec minutie avec Pascal Bodjona et en fait un « mouton » comme ils avaient prophétisé au RPT. « Le jour qu’on aura l’UFC avec nous, on régnera au Togo pour des siècles et des siècles ». Nous y sommes !
Djima Matapari Lynx.info