Mentir, c’est un peu son dada quotidien. Et pour le faire, il ne porte pas de gants. Un peu le grand héritage parmi les mille et un vices que son père défunt lui a légué. Faut-il encore rappeler aux Togolais que, toutes les fois que Faure a ouvert la bouche c’est pour mentir ? Les exemples sont légion. La construction de l’autoroute Lomé-Ouagadougou, les universités qu’il disait construire, la réduction du chômage, la lutte contre la prostitution de la jeune fille, la réforme de la justice… On se souvient que, c’est à la face du monde que le patriarche (son père) avait laissé Jacques Chirac lâché que, l’année 1998 sanctionnait la fin de la vie politique de son ami dictateur. La suite, on la connait.
Non seulement, le généralissime président s’était fait réélire en 2003, mais aussi c’est en plein décompte des bulletins de vote que Jacques Chirac proclame, félicite et envoie des fleurs au dictateur pour sa brillante réélection. Signe des temps, ce dernier se fera rattraper par la justice française pour faux et usage de faux dans son pays et devient le premier président condamné en France.
Quand Faure Gnassingbé « capte » à son tour le pouvoir en 2005 au prix de ce qu’on peut appeler un « festival de morts », des mini dialogues poussent de partout et vont déboucher sur l’Accord Politique Générale (APG) avec pour facilitateur, le voisin Burkinabè. Dirigé par le despote du nord, la fin du film a montré comment le président burkinabè avait la capacité de négocier tout en choisissant son camp. Résultat, le duo « Faure-Blaise » va tourner les opposants en bourrique par un ballet de va-et- vient à Ouagadougou qui accouchera d’une souris. Non seulement aucune reforme de l’APG n’a été mise en application, mais aussi, Faure pousse ses opposants à se réveiller après que les élections étaient aux portes. Fin tacticien, il crée dans la foulée une association dénommée (AFUD) l’Association des Femmes Unies pour le Développement, mais surtout, elle a pour rôle d’annoncer les couleurs. Sur des banderoles, on pouvait lire « l’élection présidentielle, c’est à un tour », ou « Faure et nous, c’est collé-serré », en référence au président Faure Gnassingbé, ou encore « touche pas à mon président, un tour = KO ».
Quelques jours après ce grand show sur les rues de Lomé, le prince invite le journal très maçonnique Jeune Afrique pour une interview afin de mettre le dernier clou sur le cercueil de l’APG.
Question de Jeune Afrique : L’opposition continue de réclamer un scrutin à deux tours. Pourquoi ne lui avez-vous pas donné satisfaction ?
Faure Gnassingbé : Ce n’est pas une revendication inacceptable, mais quand elle a été posée, à quelques mois de l’élection, il était trop tard pour modifier la Constitution en ce sens, tout en respectant les échéances. Et puis, dans le contexte togolais actuel, il est sans doute plus sage de s’en tenir à un seul tour : cela réduit la période de tensions et cela réduit aussi les coûts. Maintenant, je ne suis pas hostile à ce que nous ayons, ultérieurement, une réflexion sur ce sujet.
Depuis sa nouvelle « brillante » réélection en 2010 avec 61% des Togolais qui l’auraient fait confiance selon son « propre laboratoire » de la Ceni, le plus « Faure » des Togolais se retrouve dans le même schéma avec une opposition qui réclame toujours un scrutin à deux tours et surtout son départ aussi. A-t-il une nouvelle stratégie pour rouler tout le monde encore dans la farine ? Même s’il tente de prendre de vitesse son opposition sur des élections législatives qui sont aux portes, il ne pourra plus faire avaler aux Togolais qu’il est trop tard pour modifier la constitution et passer à une élection à DEUX TOURS. Le reste, on peut dire que les mensonges ont de petits pieds. Faure se retrouve dans ses propres mensonges.
Mabizo Kiri Lynx.info