Considéré comme le plus vieux métier au monde, la prostitution est de nos jours pratiquée par des adolescentes qui vont avec plusieurs partenaires. La prostitution chez ces jeunes filles existe sous plusieurs formes. La pratique sexuelle de ces dernières a évolué modernité. Désormais, elles n’hésitent plus à s’adonner à plusieurs facettes, du «business sexe» à la partouze. Suivez-nous dans notre investigation, pour constater l’ampleur de ce phénomène.
Abidjan affiche un visage autre que celui des jours ordinaires, ce samedi 12 mai 2012. Il est 23 heures lorsque notre équipe de reportage décide de faire une ballade, malgré l’heure avancée, dans certains points chauds de la capitale économique ivoirienne. A Marcory où nous arrivons triste a été de voir des adolescentes parmi ces professionnelles de sexe, des Ivoiriennes pour la majorité. Pour les adeptes des week-ends. La soirée démarre par des verres d’alcool avant d’atterrir dans les bars climatisés. Pour entrer dans la danse, nous faisons une escale aux milles maquis à Marcory, le temps de déguster une bière et de nous renseigner sur les secteurs de prostitutions Nous abordons des jeunes hommes, dont l’âge varie entre 17 et 21 ans. Tous déscolarisés. Certains parmi eux vendent à la criée cigarettes et préservatifs, et s’adonnent au métier de proxénètes. Cédric K, l’un d’entre eux, explique les rasions qui l’ont conduit à embrasser ce métier. Depuis son échec au BEPC, en 2006, il s’est intéressé à ce métier, pour venir en aide à ses parents. Il dit être d’une famille démunie : «Ici il faut être dans le réseau pour savoir ce qui se passe réellement dans cet endroit .Les jeunes filles de ce secteur sont belles, toujours bien sapées pour la plupart. Elles n’ont pas l’apparence des professionnelles du plus vieux métier du monde. Pourtant, elles inondent les rues de la capitale ivoirienne», fait-il savoir. «Le succès que connaît ce travail choque presque les esprits. Pour en faire le constat, il suffit de faire un tour en Zone 4 à Marcory», indique-t-il .
A côté des jeunes filles, parfois des adolescents sortis pour faire des virées nocturnes ou s’offir des glaces en s’amusant à tirer une bouffée de cigarette, tombent dans le jeu des prostituées qui ont élu domicile devant la rue Paul Langevin de ce quartier. Ici, l’ambiance est garantie. Lieu de convergence des noceurs et des couche-tard qui s’y donnent rendez-vous tous les week-end pour passer de bons moments, cet endroit est dans le collimateur de la police. Les dérapages qui y sont régulièrement commis par certains habitués donnent du boulot aux agents. A la rue Mercédès, elles s’alignent avec aisance, guettant impatiemment les hommes en quête de plaisir charnel. Leur accoutrement varie d’une fille à une autre. Les unes en jupe, les autres en culotte ou en collants. Certaines d’entre elles sont facilement reconnaissables. On dénombre plus de jeunes filles que de vieilles qui s’adonnent à cette pratique. Les clients qui viennent ici marchander paraissent beaucoup plus attirés par les jeunes. Pour beaucoup d’ entre elles, Il s’agit de la première expérience dans le domaine de la prostitution et certaines n’avaient même pas encore atteint l’âge de 16 ans. Elles gagnent en moyenne 10 000 FCFA à 15.000 FCFA par nuit. Ce gain varie les jours de week-end. Les prix varient, selon la demande du client, quand il souhaite avoir une fellation c’est 500 FCFA en plus, lorsque c’est un rapport non protégé le prix s’élève à 3000 FCFA pour le rapport protégé 1500 FCFA nous apprend-on. Quand c’est un rapport à trois c’est-à-dire une partouze, le prix varie de 5000 FCFA à 10000FCFA. Pour ce qui est du type des clients, elles nous ont fait savoir que, il y a parmi eux des hommes mariés, des ‘’tontons’’ vicieux.
Tendance partouze
De l’autre côté de la capitale, précisément à Cocody, les automobilistes roulent au ralenti. Malgré l’heure tardive, les disciples de show abidjanais ne se pressent pas. Ils prennent le temps de cibler le lieu approprié pour une soirée de folie, en fonction de leurs poches. Aux abords de la route, des filles font le trottoir. Dans le noir, elles fixent des yeux les voitures qui passent pour afficher leur présence en ces lieux obscurs. Le tout, par un langage codé et inaccessible aux non-initiés. A cet endroit, non loin du super marché Sococé, les va-et-vient de véhicules particuliers et taxis est incessant. Des couples descendent des voitures alors que les autres semblent avoir fini leur soirée. Ils quittent tranquillement les lieux. Entre le nombre de voitures, de personnes traînant aux alentours et les prostituées à tout bout de champ, on se croirait en plein jour. A peine a-t-il garé son véhicule devant le bar qu’un homme saisit aussitôt sa gonze. Il dissimule son véhicule pour ignorer sa présence devant ce temple de divertissement tant affectionné. Ses craintes sont minimes. Parce que nombreux sont les hommes qui discutent avec des filles de joie, au vu et au su de tout le monde. Les vendeurs d’accessoires de téléphone mobile et de clé USB complètent le décor. En groupe de trois (3) à quatre (4), les prostituées, apparemment MDL (Maitresses des lieux), n’hésitent pas à approcher de potentiels clients. En jupette, cigarette à la bouche, Maguet Sonia, exerçant le métier de la prostitution depuis plus de 5 ans, selon elle, lance à un membre de notre équipe de reportage ceci : «chéri, que désires-tu ce soir ?». Entrant dans le jeu de cette belle âgée d’une vingtaine, les seins fermes et luisant de loin, son interlocuteur répond : «J’en veux quatre à la fois». La conversation se poursuivant, la fille qui ne soupçonne pas avoir affaire à un journaliste, déclare : «Les petits gars aiment tout ce qui est difficile, mais seulement, la note sera salée. Je suis avec trois amies. Tu vas nous payer chacune 5000CFA en plus des frais de l’hôtel. Mais saches que tu ne t’en sortiras pas facilement.» S’adonnant aux marchandages, avec un sourire narquois, elle dit : «si tu veux de moi seule, donnes-moi 5000 FCFA. Je te préviens que c’est une somme dérisoire par rapport à ce que je vais faire pour toi.»
«Allons derrière, j’ai un pagne dans mon sac»
Un peu à l’écart par rapport à toutes ces prostituées qui déambulent devant le b ar, une jeune dame, débout devant un hôtel du coin, un petit sac en main est sereine. Calme et coiffée de manière libertine, elle n’attend que la minute où elle sera côtoyée. L’un d’entre nous décide de l’aborder. Elle avance : «10 mille francs la passe plus 3000 CFA l’hôtel et le tour est fait.» Prix trop élevé pour son client, la demoiselle a plus d’un tour dans sa besace. Elle revient à la charge et propose : «si tu veux, tu me donnes 6000 FCFA, plus le prix du taxi et l’on va chez moi à Abobo». L’accord n’est pas encore scellé. Dernier recours, elle passe une offre plus accessible. Sans frais de taxi ni prix de chambre d’hôtel, elle lance : «Allons donc juste derrière et tu décaisses 10 000 FCFA. J’ai un pagne dans mon sac, on s’étale et le boulot est fait». Encore une fois, ce n’est pas la bonne option. Traversant la route et voulant une cigarette, cet homme qui ne se gêne pas à raconter sa discussion avec la fille avoue : «Le sexe est cher ici». A peine a-t-il terminé sa phrase qu’une fille lui propose une partouze. Accompagnée d’une autre fille, une prostituée, portant une petite robe, l’intercepte : «Que dirais-tu de nous avoir toutes les deux à vil prix ?». Surpris de l’offre, il sourit, tire sa cigarette et répond : «cela me ferait beaucoup plaisirs de flâner avec deux ou trois filles à la fois». Avant de se retirer, une autre fille, âgée de 14 ans charge : «tu peux jouer avec les seins de l’une d’entre-nous .C’est à 500 FCFA seulement».
changement de décor et de lieu
Une escale à la rue des jardins, au Vallon à Cocody, les 2 Plateaux, aux environs de 3 heures du matin. Marie-Laure K, une jeune fille, dont l’âge oscille entre 16 et 17 ans, vêtue d’une petite robe blanche, chaînes aux pieds, piercings, sur ses hauts talons sort du lot des prostituées. Elle est enceinte. Ce qui ne l’empêche pas, selon elle, de scruter la rue. Interpellée sur le prix à payer pour passer un moment avec elle, MLK répond, d’un air banal : «juste 2 billets de mille FCFA pour toi, en plus du taxi aller-retour à votre frais. Sinon, allons à l’hôtel, tu donnes juste 5000 FCFA». Ici, le prix est standard. On n’attend pas. Sauf augmentation volontaire de la part du client, il ne varie pas. « C’est 5 mille FCFA, le prix normal pour une partie de plaisir», a-t-elle clarifié avant de nous laisser continuer notre virée nocturne. Juste devant la porte du Centre national de transfusion sanguine, une femme, de forte corpulence, est assise. La trentaine révolue, habillée d’une camisole de couleur jaune, assortie d’un pagne aux rayures de la même couleur sur fond gris, cette prostituée, les cheveux tirés vers le bas par un chouchou, s’affaire de façon bizarre. Le sac noir presque entre les cuisses pour cacher son acte. Elle se gratte le pubis pour attirer notre attention sur sa présence. Nous feignons de la regarder avant de rencontrer Achille Koffi, gérante de cabine qui nous a fait partager son expérience des partouzes
Jeu sexuel
Il nous explique une pratique des jeunes qu’il a côtoyés lorsqu’il vivait à Gonzagueville : «une année à Port-Bouët, précisément à Gonzagueville, un groupe de jeunes garçons se retrouvaient dans la nuit avec leurs copines. On demandait à une fille de se coucher, puis chaque garçon passait à tour de rôle pour la posséder sous le regard de son copain qui lui aussi faisait la même chose aux autres filles. Ce jeu sexuel, selon lui, consiste à tester l’endurance de la fille et de voir aussi la performance des garçons».
Armand K