Le rêve d’arrêter Faure sur le dossier crucial du code électoral a pris fin hier 25 mai 2012. Et pourtant, cette « petite bête » a été et reste la clé de voûte de toutes les contestations électorales qui a endeuillé pour rien des familles, retardée la cohésion nationale et fait reculer la démocratie togolaise depuis que le duo Fanbaré Natchaba et Gnassingbé Eyadema a mis la constitution en pièce détachée dans la nuit du 31 décembre 2002. Une petite « pichenette » de Faure sur cet épineux sujet aurait rééquilibré la donne et mis les pendules à zéro pour le triomphe de la démocratie. Et au Togo, personne ne peut nier que nous sommes encore loin…sinon très loin de cet idéal.
Alors que, les opposants du fils de la nation croyaient encore le faire plier par une marche monstre dans les rues de Lomé, c’est plutôt la fin de la fin du rêve, de leur rêve. On n’aimerait pas y voir ce cortège touffu de monde sur les rues de Lomé sous un soleil de plomb au nom d’un rêve : celui de voir leur pays au moins une fois dans son histoire faire le jeu de la démocratie. Faut-il dire que les Togolais ont encore marché pour rien ? Si on se positionne du côté, où il y a les armes, la force brute la poudrière et le soutien de la très sulfureuse communauté internationale, on peut dire sans coup férir oui ! Pis, les députés de Gilchrist Olympio se sont ajoutés à la manœuvre rendant plus cynique le groupe des nouveaux députés sous le label de RPT hier et aujourd’hui sous celui d’Unir. Et pourtant, personne non plus ne peut tirer indéfiniment sur Faure pour avoir laissé sa vison de « la démocratie » se manifester avec un Abass Bonfoh qui n’avait pas autre rôle que celui de proclamer la fin du rêve. L’Assemblée, c’est bien les députés de Faure Gnassingbé qui sont majoritaires avec 52 députés sur les 81 censés parler au nom de leurs localités du nord au sud et de l’est à l’ouest. Et le prince de la nation tient à en profiter aussi longtemps de tous ces leviers démocratiques qui sont en sa faveur. Le reste, il s’en tape ! D’autant plus que démocratiquement il peut faire à sa guise et ne pas être taxé de dictateur. Aussi, il connait mieux que quiconque son opposition. Il sait qu’au delà des apparences monstres qu’ils montrent au public, c’est bien un foutoir de « pépés », de « papis » de malhonnêtes, d’opportunistes et de populistes qui s’épient et se haïssent comme des bêtes sauvages. Sinon, comment comprendre que des gens censés et instruits, des intellectuels avec des CV bien chargés ne puissent pas trouver depuis 22 ans de lutte, une plaque revendicative commune afin de faire entendre raison à celui qu’ils disent combattre ? Comment expliquer que chaque parti y rentre, bouffe avec celui qu’il dit combattre et aussitôt quand il n’est plus au gouvernement,devient de nouveau opposant au régime. Et les tromperies peuvent recommencer… De Gnininvi à Agboyibor passant par Antoine Folly et Gilchrist Olympio, on note la même rengaine, la même facilité à dire une chose le jour et à faire une autre chose la nuit.
Comment expliquez aux enfants togolais qu’avec tous les milliards dépensés par Abdoulaye Wade pour étouffer la démocratie,l’opposition sénégalaise trouve la formule d’arrêter le « Groggy » dans son aventure maléfique, là, où toute l’opposition togolaise a tourné en rond au point de devenir tacitement « opposants volontaires » contre le peuple qu’ils disent vouloir défendre. Chez nous au Togo, les mêmes qui criaient lors de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) qu’ils étaient les meilleurs pour diriger, sont encore les mêmes qui ne cessent de crier après 22 ans qu’ils sont toujours les meilleurs pour diriger. En filigrane, nous assistons avec l’opposition togolaise à un condensé de Sisyphe et sa pierre et de la théorie de Sun Tsu jamais appris par ces derniers, qui dit : « Quand on ne pas affronter un obstacle, on le contourne ».
De deux choses l’une. Si on ne peut pas vaincre Faure, et partant les « Gnassingbé » et leurs mille et un soutiens nationaux comme internationaux, il faut se regarder en face et jeter l’éponge en expliquant sans honte au peuple que Faure est le plus «Faure». Ceci peut arrêter les confusions et permettre d’appeler le peuple à travailler avec lui pour l’amour du Togo. La deuxième chose est de faire une retro perspective et se dire que, si rien ne réussit chez nous, c’est bien parce que le ver sinon beaucoup de vers sont dans le fruit. Je veux parler de nos opposants qui n’ont rien d’opposants. Une bande de « composants nocturnes » travaillent avec Faure et cela, le peuple togolais non plus ne semble pas avoir compris. Le code électoral à lui seul pouvait tourner la page des fils de la nation. Apparemment, on a encore Faure pour longtemps, très longtemps….
Et qui peut lever le doigt au ciel et dire que Faure n’est pas meilleur que ces opposants qui ont déjà échoué là où, on voit avec ce dernier quelques bribes de réussite !
Camus Ali Lynx.info