Ouattara : Sais-tu que la rue de la vie tourne?

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J’ai souvent entendu dire que la roue de la vie tourne. Il a fallu que je sois ivoirien et témoin de la dernière évolution de l’actualité nationale pour m’en convaincre. A la tête de mon pays, vivait un monsieur qualifié de dictateur international certifié. Tout en lui méritait qu’on le renverse, même son bonjour irritait ses ennemis. Un jour, le chef de ceux qui ne l’aiment pas pris la courageuse décision de le faire enlever par un commando composé de mercenaires. Puis il l’assimila à un rat et plutard à un fruit mur qui tomberait au moment opportun. Il se fit aider par deux coréens aux yeux tellement grands qu’ils avaient du mal à voir la dictature qui régnait dans une autre Corée, celle du nord. A ceux là, vint se greffer un autre ami de  Bongo I et II, Eyadema I et II, tous des démocrate hors pair. Cet autre ami vient d’être absorbé par la Rue Solferino.

Le chef des ennemis du dictateur international dis-je, voulait instaurer une démocratie, celle du 11 Avril 2011 ou encore la démocratie des rattrapés ethniques. Il s’arma de tous les soutiens métalliques, couteaux, sabres, faucilles, flèches, pointes… et déferla sur le sud de ma tendre éburnie. Lorsqu’il posa les pieds dans nos villages, il pilla et brûla nos commissariats et brigades de gendarmeries avec l’aide de ses soutiens déjà informés de son arrivée. Partout où il y avait l’ombre d’un soldat fidèle au dictateur international, il creusa des tombes. Dans nos villages, il cassa les prisons et les prisonniers du dictateur international, vinrent gonfler le nombre de ses soldats qui ne savaient rien de ce qu’on appelle arme lourde. Je vous dis qu’il n’avait que des couteaux, des flèches, des sabres….

Lorsque le chef des ennemis du dictateur international fit son entrée à Abidjan, ce fut la débandade tellement ses couteaux effrayaient ! Il s’attaqua aux prisons, à la très célèbre Maca. Les pensionnaires de cette résidence vinrent encore grossir les sabres et couteaux de notre héro national. Déjà ses partisans, des rattrapés pour la plupart, attendaient l’assaut final pour en découdre avec les cités universitaires. Dès que le signal fut donné, les cités universitaires devinrent le dictateur international lui-même. Ils s’acharnèrent sur ces pauvres cités et transformèrent les bâtisses en mercenaires et miliciens fidèles au dictateur international. Ils violèrent les cités et volèrent tout, mêmes les ampoules électriques. Heureusement que les hommes du réfectoire ont décidé, en lieu et place des sacs de riz, de nous offrir gracieusement des ampoules économiques. Quelle sagesse !

Pendant qu’un groupe déchainait sa bile colérique et haineuse sur les cités universitaires, un autre essorait les maisons des amis du dictateur international. D’ailleurs ceux qui sont allés se cacher dans d’autres pays n’ont plus de maison.  Cela ne pose aucun problème puisque le sécurocrate leur a dit que la prison est mieux que de rester dehors. S’ils rentrent, directement ils iront en prison. Donc pas besoin de dormir à la maison. Bravo le sage sécurocrate !

L’objectif atteint, le promoteur de la démocratie des rattrapés se rattrape actuellement au palais. Et là, il se rend compte que la roue de la vie n’est pas immobile, elle tourne, tourne et tourne dans tous les sens.

Un matin, il passait en face des brigades de gendarmeries et des commissariats brûlés, quant il aperçu certains de ses fidèles, menottes aux poignets. Des voleurs qui se pavanent dans la cour des brigades qu’ils avaient brûlées. Il ne comprit pas pourquoi ceux qui avaient consumé ces lieux, sont ceux là qui y retournent aujourd’hui pour donner du travail à ceux qui avaient vu leur collègues tués comme des oiseaux et égorgés comme des poulets de sacrifice. Ces personnes qui aujourd’hui font la procédure dans les commissariats et brigades avaient été des cibles de ceux qui ont actuellement besoin d’eux pour faire tourner l’appareil judiciaire. Incohérence !

C’est ce qu‘on appelle la roue de la vie tourne et elle continue de tourner.

Ses petits bouchers, mécaniciens, charbonniers, désœuvrés qui bruissaient de rage en face des cités universitaires, sont en quête de logement. Ils ne peuvent tous pas être logés par leur employeur et vite, retour vers les cités universitaires. Ils sont devenus des amis des cités, ils n’ont aucun remord à y déposer une natte ou un matelas fruit de leur indélicatesse. Après avoir tout détruit, ils retournent sur les lieux de leur crime et tentent de colmater les brèches. Les voici donc aujourd’hui, devenus menuisiers, cherchant à rafistoler les parties déchirées des cités universitaires pour y vivre. La roue de la vie continue de tourner pour marquer une pause sur les logements des amis du dictateur international. Venus dans nos villages et nos quartiers, il faut que les pillards en treillis dorment aussi entre quatre murs. Les murs des maisons violées hier, sont aujourd’hui devenus, les murs qui les protègent des intempéries. Ils n’ont aucune honte à fréquenter les chambres des personnes qu’ils ont tuées ou appauvries. Quelle malédiction !

Il a également constaté que les roues de la vie viennent de s’arrêter en face des prisons que ses hommes ont cassées hier. Mais que veut-il? Les pensionnaires sont habitués à fuir ou à être aidé à fuir. Lorsque l’équipe des rattrapés descendait dans nos villes, elle avait éventré les prisons, c’est avec joie que cela a été fait. Certains, aujourd’hui en treillis, sont sans doute devenus des surveillants des prisonniers. L’évasion fait donc partie de l’emploi du temps des pensionnaires. Alors que veut-on aux éburnéens. Ceux qui développent une mentalité de tribu assiégée sont bien ceux là qui ont introduit l’évasion dans le planning des prisonniers. 24 Décembre 1999, ça vous dit quelque chose ? Mars 2011 ça vous dit quoi? J’apprends que ceux qui gèrent ces lieux ont été chassés comme des malpropres. Quelle histoire ? Mais pourquoi ? Ils n’ont fait que respecter le planning des prisonniers ! Ce n’est pas pour cette raison que nous allons nous faire du mauvais sang. Applaudissons les évasions et avançons c’est ainsi que le pays deviendra en 2020, un pays hyper émergent.

C’est cela la roue de la vie. Elle tourne, tourne, tourne, vous regarde droit dans les yeux et vous dit : « À qui faisiez-vous le mal ? A vous ou au peuple?». Violente question disait un artiste de la confrérie des nègreries. La roue de la vie continue de tourner.

Dieu est notre témoin.

Les Pamphlets d’Alain Bouikalo

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