Nous n’allons pas vous proposer ici un texte intégral qui démontre que M.Ouattara a pris seulement dix mois pour détruire la démocratie en construction sous le régime du président Gbagbo et bâtir sur ses cendres un régime totalitaire.
Une idée que Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, a tout de même conçue et développée depuis son départ précipité d’Abidjan en 1993 après la mort du président
Houphouët dont il était le premier ministre.
En lieu et place d’un texte tout fait, dans lequel tout est dit et à la fin duquel l’on tire une conclusion presqu’imposée auxlecteurs, nous vous laissons la latitude de trouver un qualificatif
vous même au monstre politique qui ne fini pas de prendre forme sous nos yeux en Côte d’Ivoire. Mais, nous vous prions de nous épargner les rhétoriques, « état de droit », et autres
cache sexe politiciens. Car la Côte d’Ivoire de Ouattara est loind’être une démocratie à tout point de vue.
Nous venons donc de lancer le pavé dans la marre en qualifiant le jeune régime de Ouattara de totalitaire. Avons-nous raison ou pas? le débat est ouvert. A chacun de tirer sa conclusion.Mais avant, pour éclairer certains lecteurs ou rappeler d’autres,nous mettons ici à votre disposition la définition du totalitarisme selon les politologues émérites Américains, Carl Friedrich et Z. Brzezinski. Et, bien sure, nous vous donnons aussi leurs avis sur cette idéologie politique qui s’est développé en Allemagne et en Europe de l’Est au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale.
En effet, selon Friedrich et Brzezinski, le « syndrome » du totalitarisme comporte cinq caractéristiques fondamentales qui sont les suivantes : (1) Un parti unique qui contrôle l’appareil d’État et dirigé par un chef charismatique ; Dans le cas de la Cote d’Ivoire, c’est le RHDP et Ouattara, (2) Une idéologie d’État promettant l’accomplissement de l’humanité. Ici c’est « ADO Solution »; (3) Un appareil policier recourant à la terreur. Il s’agit là des dozos et FRCI; (4) Une direction centrale de l’économie. A ce niveau tous les secteurs stratégiques sont tenus par les dioula pro-Ouattara et ;(5) Un monopole des moyens de communication de masse. Enfin la RTI est la reproduction de la télévision pirate TCI de Ouattara qui émettait au Golf Hôtel, le QG de sa rébellion armée.
Les deux politologues affirment que dans de telles conditions,les dictatures totalitaires, en tant que forme moderne de l’autoritarisme, sont la forme achevée du despotisme. Toutefois,il faut ajouter, disent-ils, d’autres aspects pratiques qui consistent à avoir un contrôle total sur le système éducatifdans le but de le baser sur l’idéologie du despote. Hors de cette idéologie tout citoyen est considéré comme ennemi de la communauté et traité comme tel, concluent ces éminents politologues. Claude Polin, professeur de philosophie politique et social à Paris IV- Sorbonne, quand à lui affirme que le totalitarisme permet « de mettre les esprits même en esclavage, et de tarir toute révolte à sa source vive, en ôtant jusqu’à son intention même ». L’on comprend à ce niveau pourquoi certains nordistes sont tenus en respect et en esclavage dans le « Vivre Ensemble »
de Ouattara.
Au lendemain de la seconde Guerre Mondiale les politologues tiraient déjà des conclusions assez alarmistes en ce qui concerne l’alternance dans un tel système politique. Ils prévenaient que l’effondrement d’une telle dictature totalitaire par elle- même est improbable compte tenu de sa dynamique interne.C’est tout aussi improbable, affirmaient-ils, qu’une tentative de
renversement d’un tel système par une révolution ait la chance de réussir.
Ce qui soulève à notre niveau la question de savoir la forme d’alternance possible dans le système totalitaire conçu et dirigé par Ouattara en Côte d’Ivoire. Surtout quand l’on sait que le
RHPD, groupement politique dont est issu le régime Ouattara,a volé les élections présidentielles de 2010 pendant qu’il était dans l’opposition. Alors, n’est ce pas aujourd’hui une simple illusion de penser que l’alternance démocratique est encore possible en Côte d’Ivoire ? Cette question capitale reste posée à l’ensemble de la classe politique ivoirienne, à la société civile ivoirienne et même à la communauté internationale qui a intronisé Ouattara après avoir bombardé Gbagbo, le président
élu par les ivoiriens.
Pour nous autres, sans trop verser dans le pessimisme nous pensons que c’est un rêve qui n’a aucune chance de se réaliser sous Ouattara. Ces relais n’annoncent-ils déjà pas qu’il occupera son poste pour les 15 années à venir, alors que la constitution ivoirienne n’autorise qu’un mandat de cinq ans qui n’est renouvelable (si possible) qu’une seule fois. Nous restons donc convaincus que l’alternance démocratique sous Ouattara est improbable. Et nous attendons qu’on nous démontre le contraire.
Une Contribution de M. Arsène DOGBA
Politologue ivoirien