Qui a empoisonné le général Tidjani ?

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Les généraux aussi ont peur d’être emprisonnés et de la mort? Du moins au Togo, on pense qu’ils sont omnipotents et omniprésents. Entendez, quand on a rang de général au Togo, à côté des galons, on est aussi dieu et esprit. Dans la république, on les retrouve partout. A la douane, dans les ministères, dans le sport, dans les affaires. Ils coûtent aux contribuables et en retour, ils font gicler le sang comme remerciement. Le dernier de ces généraux qui a défrayé la chronique à l’instar du général Seyi Memène à la Fédération Togolaise de Football, et le général Gnofam Zoumaro dans les affaires tordues,c’est bien le général Assani Tidjani qui est venu boucler son parcours comme le nième officier à connaître l’humiliation due à son rang.

Arrêté manu-militari comme un vulgaire bandit à Lomé suite à l’affaire dit de coup « d’Etat de Pâques » il a été cité à la dernière minute par le rouleau compresseur autour de Faure comme l’un des parrains du pustch. Faure fera de lui un prisonnier au même titre que Kpatcha Gnassingbé. Quelques semaines après son arrestation, le grand déballage allait débuter. Le général Tidjani arrive très amaigri le jour de la première audience, avec à la main un chapelet. Très remonté et en colère contre ses anciens amis, il veut tout dévoiler sur la place publique. Mais le juge Abalo Pétchélibia avait déjà préparé toutes les arguties pour ne pas prendre en compte ses révélations. Il avait beau crier qu’il voulait encore parler, la justice togolaise avait son plan B. Il était question que le monde tâte le pouls, côté démocratique du pouvoir de Faure. Il n’était pas question que le monde découvre la vraie vérité qui se cachait derrière le mensonge du coup d’Etat. C’est à la troisième audience que les Togolais découvrent que ceux qui avaient le monopole des armes n’étaient pas forcément les plus courageux. C’est un Tidjani, du haut de ses galons, qui fond en larmes. Tétanisé par la tournure du procès, le général montre des signes de fin de règne. Une première ! Savait-il que le procès était plié avant même la sentence ?  Savait-il que le général Titikpina et son groupe avaient la sentence dans leurs poches avant même la fin du procès ? Il finira par ne plus avoir le courage de soldat. Incapable de se tenir debout, il est transporté dans une clinique. Les Togolais avaient parlé d’un général qui tirait sur les cordes d’une maladie imaginaire pour en tirer profit afin de recouvrer la liberté – Dans le fond s’était bien plus…

Qui a empoisonné le général Tidjani ?

L’empoisonnement comme la liquidation physique font partie de la mode de gestion de la cité togolaise. Ici on empoisonne quand il n’y a plus d’autres formules pour rectifier son ennemi. D’ailleurs, quand il arrive pour la présidentielle au Togo, Kofi Yamgnane de Sursaut-Togo ne s’en cache pas « Je marche toujours avec ma bouteille d’eau ». Et il a raison, le Bassari. Plusieurs de ses compatriotes sont morts sans qu’on ne trouve le ou les coupables. La liste de ces officiers, de ces ministres, de ces ennemis du pouvoir disparus par une goutte de ciguë lâchée dans un vers d’eau, d’alcool… se compte en grand nombre. Et sans preuves, il n’y a pas aussi de meurtre dit-on dans le jargon juridique. Embarqué rapidement vers Paris pour une santé très défaillante, les sources recoupées disent que le général souffrirait bel et bien d’un malaise qui a ses sources depuis le Togo. Alors il s’agit bien d’un empoisonnement… Comme hier, c’était le directeur général de l’Union Togolaise Banque (UTB), Alexis Looky, qui était passé au scanner des tueurs ex-nihilo du clan. La preuve en est que, depuis qu’il est sorti de sa prison, le banquier n’a plus jamais recouvré sa santé d’antan ! Sur ce, Looky doit sa survie à la France et peut dire merci aux docteurs français qui lui permettent de vivre encore!
 
Les clans se positionnent. La France aussi !

Bernard Valero, le porte-parole du gouvernement français, n’est pas ingrat. Le gaulois sait les cours d’encadrement que le général Tidjani a donnés à la rébellion ivoirienne de Guillaume Soro, leur rébellion. Aussi, Ouagadougou était devenu la deuxième capitale de l’officier supérieur où ses entrées au palais du mentor Blaise Compaoré étaient connues de tous. Enfin, le général a servi comme agent secret à la « French Secret ». On parle de la DGSE, mais c’est bien plus. Il fallait que la France se lève pour demander une justice impartiale pour leur poulain. Malheureusement le voeu vient un peu tard. D’autant plus que les zébrures rouges du général Titikpina Atcha étaient déjà aux petits soins. Un général mort vaut bien mieux qu’un général prisonnier. Il vaut mieux que Tidjani ne donne la vraie version un jour. De l’autre côté, les hommes du commandant Kadhanga échafaudaient aussi leur plan. Mais avec le même objectif. Mettre deux gouttes de ciguë dans un verre comme nous l’avions dit plus haut. Fatigué, le général ne pouvait quitter le Togo que sous bonne escorte de son frère jumeau. Survivra-t-il à tout ce qu’il a vécu comme traitrise, empoisonnement, menaces de mort ? Là est la question. Pour l’instant, c’est le général Atcha Titipkina qui n’a pas encore retourné les 600 millions volés aux Togolais en 2005 qui jubile. Et avec lui, tous ceux qui savent que le général Assani Tidjani appartient au passé. Mort ou vif, ils savent tous au Togo que l’homme ne remettra plus pied pour dormir dans leur geôle. Maison carcérale que l’ex-premier ministre Agbéyomé Kodjo décrit comme le Gauatanamo local. Pour y avoir, lui aussi été un locataire….

Pâ Tamba Lynx.info

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