Edito : Faure choisit la diversion comme arme politique

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Il connait son peuple et le subconscient collectif de ses concitoyens comme les poches de ses petits pantalons. Et il n’a pas tort notre Faure national. Il sait que mentir paye que dire la vérité à un Togolais. Quarante-trois ans de dictature ont déformé et façonné pratiquement tous les Togolais. On ne réagit plus ici pour l’amour de la patrie. On ne se demande plus, ce qu’on doit faire pour son pays. On cherche à savoir, ce que le pays doit faire pour nous. Dans ce méli-mélo, il n’y a plus de place au réalisme. Gouvernants comme gouvernés sont devenus tous des oiseaux de même plumage. L’autorité est par terre, sinon pratiquement laminée par un mensonge monstre au sommet de l’Etat. Faure, le guide de cette nouvelle constellation sait que c’est seulement, par la diversion qu’il peut faire tourner la machine politique. Seule par cette alchimie, je veux bien dire  l’obligation de mentir qu’il peut, un  tout petit peu souffler. Chaque jour avec son lot de menteries. Tantôt, ce sont des hôtels qui sont entrain d’être construits pour se racheter avec les 50 ans d’indépendances des pays africains, fêtés partout en Afrique  sauf au Togo. Même son ex-ministre de la coopération avait poussé le mensonge au point de se dénuder à la face du monde. Gilbert Bawara : «  Nous organiserons une belle fête. C’est le tout Lomé qui est en chantier pour la circonstance ». Entre l’homme qui le disait et la nouvelle trouvaille sur la création d’un parti politique, il n’y a qu’un pas.  Tantôt, c’est un jugement du député Kpatcha qui arrive à grand pas. Le mensonge fait tenir debout la république et Faure et affidés mentent comme des arracheurs de dents avait prévenu le politologue Comi Toulabor. Mais ici, le plus révoltant, est la passivité d’un peuple comme celui du Togo. On vit au rythme des rumeurs.  Las de se faire violence, et de se dire ce qui nous arrive n’est pas une fatalité mais une démission collective, les Togolais ont  plutôt opté pour le négationnisme. On se hait soi-même. On hait son propre frère Togolais  et ensuite, on fait rejaillir cette haine sur le patrimoine collectif. Faure plus malin, l’a compris. Il ne se mêle plus des souffrances d’un peuple qui donne l’impression d’être plus à l’aise dans la pauvreté. Là où il doit sortir et tenir un discours rassurant et galvanisateur, il laisse les  nouveaux pilleurs de la république envahir les lieux et tenir le peuple par des menteries. Sinon comment comprendre, qu’on puisse manifester à Bè pour la libération de tout le Togo pendant que les populations d’Agoenyvé ne se sentent pas concerner. Comment comprendre que la même population pour laquelle journalistes et leaders d’opinion se battent soit plus encline à donner parfois raison aux bourreaux ?

Tantôt, ce sont des prisonniers qui seront jugés et libérés. Tantôt, ce sont des chantiers qui pousseront dans tout le Togo. Et  ainsi, on tient le peuple par une diversion constante de menteries. On gave les Togolais d’un avenir radieux qui ne  vient toujours pas depuis 43 ans. Pis, au fur et à mesure que les mensonges durent et s’incrustent dans la société, le peuple est même devenu hystérique et croit plus, aux menteurs, aux imposteurs.  La nouvelle trouvaille de création d’un parti politique par Faure a mis debout les togolais sur leurs ergots. La presse, toujours petite dans ses investigations, a encore abreuvé le peuple du ridicule. Rien ne tient plus au Togo et tout semble se résoudre à la rumeur. Mais les mensonges aussi finissent par s’épuiser. La seule inquiétude, est que nous ne savons pas toujours combien de tonnes  de ces menteries Faure a-t-il encore dans sa gibecière.

Camus Ali Lynx.info

 

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